Vous avez vu quoi au cinéma

Tenet je suis très loin d’être fan de Nolan, mais celui-ci m’a plutôt plu. Je pense qu’il faut se laisser porter par le film et ne pas trop essayer de tout comprendre au premier visionnage. On retrouve toujours ce problème d’absence d’émotion mais comme il met plus d’humour, ca rend son film moins froid. Par contre la fin est d’une lourdeur sans nom. J’ai bien aimé le duo Washington/Pattison.

Enragé :

Soit Unhinged, sorti peu de temps après le déconfinement. Un thriller américain au pitch aussi simple qu'efficace : un détraqué a décidé de pourrir la vie d'une conductrice (et de son entourage). Le scénario est court, va droit à l'essentiel, il n'y a pas de gras. Si ce n'est celui de Russel Crowe, devenu monsieur Bibendum, dont l'obésité ajoute à la menace de son personnage. Alors certes les facilités et le spectaculaire qui ponctuent le film nuisent un peu au réalisme voulu par une mise en scène très solide. Mais cette bande d'exploitation concentrée qui ne pète pas plus haut que son c** offre une tension soignée, notamment grâce à une musique prenante et un générique vraiment marquant. Et c'est ponctuellement violent, avec un sadisme non feint. Bref, un petit film divertissant, avec ses qualités et ses défauts, pas des plus originaux mais fortement bien foutu.

Antebellum :

Ce projet bénéficiait d'une sacrée hype, montée par sa bande-annonce aussi énigmatique qu'excitante. Un projet dans la droite ligne du culte Get Out, dont il est un enfant direct, inscrit dans cette volonté de pondre des films de genre forts, portant un regard conscient sur le racisme aux Etats-Unis. Alors, finalement, Est-ce aussi bien qu'espéré ? La mise en scène est belle et solide, c'est indéniable. Le scénario... se trouve être beaucoup plus simple qu'attendu ! En fait, il s'agit juste de trois actes, dont les deux premiers sont inversés. Le montage se la joue petit malin, mais il n'y a réellement rien de fantastique ici. C'est au contraire très (trop) terre-à-terre. L'idée en soi n'est pas du tout mauvaise. Mais elle aurait suffit à un court-métrage. Et le discours, bien que rentré sans guère de finesse, aurait quand même gagné à être plus développé. Au final, si le métrage se porte bien et réussit à faire illusion (on ne passe pas un mauvais moment), son sujet fait qu'il se révèle quand même être... un pétard mouillé !

Un Homme en Colère :

Après huit mois de disette, il est temps de retourner au cinéma après un long arrêt forcé.
Un Homme en Colère est la VF de Wrath of Man, soit le remake americano-britannique de notre Convoyeur de Nicolas Boukhrief, une version signée par Guy Ritchie. Je ne me souviens guère de l'original, mais le discours social est gommé par une intrigue mafieuse. Jason Statham est épaulé par une pléiade de seconds rôles qui brillent. La mise en scène est carrée et solide. Le scénario se la joue malin avec moults rebondissements, mais comporte quand même son lot de facilités et incohérences. Mais ce divertissement reste efficace, avec tout ce que l'on aime, malgré sa simplicité assumée.

Sans un Bruit 2 :

Je fais l'impasse sur Conjuring 3, mais pas sur celui-là. Il fait envie, les critiques sont bonnes... Et en effet !
La première scène est un flashback, le premier jour de l'invasion des monstres. Où la routine d'une petite bourgade tranquille va soudainement voler en éclat. C'est particulièrement tendu et efficace. Des qualificatifs que l'on peut allouer à toutes les scènes qui suivront, alors suite vraiment directe du premier film. Si ça prend toujours son temps, c'est pour mieux asseoir un attachement intime aux plus près des personnages et de leurs émotions, et une mise en scène solide autant visuellement qu'au niveau du son. Si les monstres n'étaient révélés qu'à la fin dans le précédent, ici on les voit beaucoup plus. Si l'intérêt pouvait se montrer aléatoire, ici il est constant, présent tout le temps, et ce dans bien des matières. Simple mais bien foutu, John Krasinski sait mener sa barque avec panache. Son casting est touchant, en premier lieu la phénoménale Milicent Simmonds (adolescente sourde et muette comme son personnage) ainsi que le charismatique Cillian Murphy (dans un rôle pas rose). Une première scène parfaitement maîtrisée, donc, les autres tout autant, et un final au diapason... Puis ça s'arrête d'un coup. Bref, c'est comme le premier film, mais en encore et beaucoup mieux. Bravo. C'est génial, tout en restant dans un cadre hyper resserré. On en veut encore.

Black Widow :

Je suis le seul à retourner au ciné ? Ne me dites pas que je suis le seul ici à être allé voir le nouveau Marvel ? Enfin, "nouveau"...
Après la scène d'introduction située dans le passé, et celle post-générique dans le présent, ce film est à resituer entre Captain America 3 : 'Civil War' et Avengers 3: 'Endgame'. C'est la première fois que l'on nous sert ce procédé ; du coup il est vrai que l'implication du spectateur est moindre, car par définition, tout ce que l'on nous montre là est en quelque sorte secondaire. Scarlett Johansson se sert un métrage dédié à son personnage. Ou plutôt à l'univers de son personnage. Bien vu, mais du coup, elle se fait voler la vedette par le très chouette casting dont elle s'est entourée, que cela soit les scènes avec Florence Pugh, sans doute l'élément le plus intéressant, ou l'attachant David Harbour. L'envie est là, il y a beaucoup de choses, beaucoup d'idées, à tous les niveaux. Mais cela ne veut pas dire que c'est parfait, loin de là : la construction contient autant d'ingrédients bons que mauvais ; ça jongle entre de bonnes scènes d'action bien que too much, des rebondissements pas du tout exploités, et quelques longueurs. Un scénario fouilli, à la fois généreux et qui n'arrive pas à se fixer. Tout comme la mise en scène, toujours en mouvement mais au rendu un peu brouillon. Les intentions et le travail fournis sont plus que louables, mais le résultat est finalement un peu trop bancal pour son propre bien.

Duke_Oliver a écrit:

Black Widow :

Je suis le seul à retourner au ciné ? Ne me dites pas que je suis le seul ici à être allé voir le nouveau Marvel ? Enfin, "nouveau"...

Non, non, j'y suis allé aussi.

Je suis assez d'accord avec ton avis. Le film est un peu bancal mais tellement généreux que j'ai passé un agréable moment pour ma part même si il paraît un peu anachronique en sortant après Wandavision, Falcon & Winter Soldier et Loki.

Je suis allé au ciné. Mais il y avait bien plus tentant pour moi que Black Window qui m’a jamais emballé dans le MCU.

F9Très déçu. Le film cherche à faire de la tragédie avec des flashbacks balourds. Les scènes d’action sont plutôt molles. J’espérai que le retour de Justin Lin allait redresser la barre après un 8 déjà moins convaincant. Mais j’ai l’impression que le 7 restera l’apex de cette saga. https://monsieurg.net/f9-the-fast-saga/

Benedetta Bon film de Verhoeven qui m’a plus convaincu sur l’aspect critique de l’organisation religieuse que sur le côté passion lesbienne que j’ai trouvé trop vite menée. https://monsieurg.net/benedetta/

Kaamelott premier volet Ca démarrait très bien, mais ça devient rapidement un épisode de luxe. J’ai pas passé un mauvais moment, mais c’est un peu décevant après 10 ans d’attente. https://monsieurg.net/kaamelott-premier-volet/

Titane Une expérience forte et viscérale. Julia Ducournau est définitivement une grande réalisatrice qui embrasse le film de genre et lui donne un écrin formel magnifique.

Duke_Oliver a écrit:

Black Widow :

Je suis le seul à retourner au ciné ? Ne me dites pas que je suis le seul ici à être allé voir le nouveau Marvel ? Enfin, "nouveau"...

J'y suis allé et bon ...

Je n'ai pas trouvé ça généraux du tout. L'histoire des agents double a été exploité de nombreuses fois, toute l'organisation sur les Widow complètement survolé. J'ai trouvé que c'était un film fait pour prouver le féminisme de Marvel. Et donc, je m'y suis copieusement ennuyé ...

Fast & Furious 9 :

Oui, bon, hum... Je continue juste à aller voir chaque nouvel épisode de cette franchise à rallonge pour voir du spectacle décérébré. Et, comme le laissaient entendre les divers avis, celui-ci n'est pas le plus excitant. Et si l'on devait y appliquer une expression pour le définir, ce serait : "le ridicule ne tue pas" ! Justin Lin revient, chouette, mais hélas surprend dans le mauvais sens : il est en totale roue libre. Alors certes on peut louer la générosité dédiée aux personnages (les scènes les plus intéressantes), ainsi que la volonté de connecter plusieurs intrigues disséminées dans toute la saga (mais c'est forcé et superficiel). Mais pour le reste, les pires travers des précédents films sont repris encore et toujours et accentués. Alors certes le gars en a conscience puisqu'il le fait dire et répéter à un personnage, mais il n'en demeure pas moins que c'est toujours aussi over-the-top et donc risible. Les scènes d'actions et de poursuites sont d'un irréalisme intersidéral, entre caisses de luxe sans égratignures et protagonistes surhumains, le tout défiant la loi de la gravité... ! On se moque et on a honte en même temps devant tant d'invraissemblance enfantine, tout en continue à aller voir ça. Et même si c'est quand même un peu mou.

Titane :

Je n'ai pas vu les précédents efforts de Julia Ducournau, mais le buzz et la Palme d'Or m'ont convaincu de tenter le visionnage. D'autant qu'une proposition genresque radicale est hélas loin d'être courante en France. La mise en scène est assurément maîtrisée, avec des images d'une beauté solide. L'interprétation est également du haut niveau, très impliquée, avec un premier rôle qui se met littéralement à nu pendant tout le métrage. Un investissement à corps perdu que l'on ne voit pas tous les jours. Le propos est des plus singuliers, avec des thèmes aussi forts que pas faciles. Néanmoins, je dois dire que le film, compte-tenu de sa promesse, m'a quelque peu deçu in fine. Si les âmes chastes n'ayant jamais goûté au cinéma de genre peuvent être choquées, en fait ce n'est pas si malaisant que cela. La faute à un dosage mal calibré : la première partie a trop d'ellipses est n'est pas assez développée, il y a beaucoup de hors-champs, ce n'est pas très gore, et la musique pompière est bien trop appuyée, annulant le résultat souhaité. Pas des plus convaincus, donc, même si je lui reconnaîs de nombreuses qualités (sujets, interprétations, maquillages) mais pas transformées (la relation entre les personnages est bizarre, le final n'est pas si surprenant que voulu).

Un bon gros like pour ma part concernant The Suicide Squad de James Gunn. Comme quoi, Troma, ça reste de la formation de qualité.

The Suicide Squad :

Sans doute l'un des films que j'attendais le plus cette année... Parce que James Gunn !
Il allait nous faire oublier la déception du premier, qui manquait d'ambition. Et puis retrouver tout ce que l'on aime tant chez les Gardiens de la Galaxie, ça ne peut rendre que particulièrement enthousiaste. Son film DC/Warner est en effet fort bon, rempli de qualités, même s'il n'est pas le chef d'oeuvre dont on pouvait rêver. Il y a des hauts et des bas : visuellement c'est grave la classe, le casting est vraiment sympa, il sait rendre tous ses personnages attachants car ni noirs ni blancs, il y a des scènes d'action mastoc, il y a de l'humour, il y a du gore, il y a des débordements borderline... Mais il y a aussi des scories au niveau du scénario, avec une intrigue trop classique absolument pas prenante pour un sou, des scènes longues où il ne se passe pas grand chose... Ca prend son temps, la VF d'Harley Quinn est toujours aussi insupportable...L'intérêt est donc fluctuant, entre gros moments vraiment cools et longues scènes inutiles. Pas aussi solide qu'espéré, mais avec toujours une générosité gargantuesque et une richesse plaisante.

BAC NORD :

Le nouveau film de Cédric Jimenez, producteur passé cinéaste, est-il à la hauteur de son buzz ? Si sur le fond on peut peut-être se poser des questions, sur la forme cela s'avère en effet être une sacrée claque dans le cinéma français ! Le récit se déroule dans une construction efficace, avec un souci du détail désarmant et une fluidité parfaite. L'authenticité est le maître mot du projet, que cela soit les lieux, les moments de vie, et surtout le jeu à l'approche très naturaliste. Ainsi, ce que l'on voit sonne vrai, aussi bien les décors urbains bruts que le formidable travail du casting - notamment un Gilles Lellouche impérial -, allant des pros investis aux amateurs bluffants. Un réalisme marquant, qui n'empêche pas d'être un réel métrage de cinéma, à la mise en scène solide et aux images léchées. Tout est franchement bien foutu, donnant un résultat fort. Une proposition de grande qualité.

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux :

Le nouveau Marvel, avec un personnage et un univers moins connu que tous les précédents. Le résultat vaut-il le coup ? Réponse : oui, c'est une bombe, vraiment enthousiasmant ! Le réalisateur Destin Daniel Cretton nous propose ici un énorme blockbuster global. Plus de deux heures baignées dans la culture asiatique, entre kung-fu et créatures fantastiques, drame familial et fantaisie pure, combats survoltés et enchantement coloré. Alors certes, il y a hélas un gros coup de mou aux deux tiers du métrage. Alors certes, on doit se taper des sidekicks comiques envahissants et rapidement lourdingues. Mais franchement, pour le reste, ce n'est que du bon. Intéressant et prenant en tout point, généreux comme c'est pas permis, le film en met plein les yeux et le coeur, ce n'est que du bon. Les scènes d'action sont réellement plus impressionnantes les unes que les autres, d'une longue bagarre dans un bus en mouvement qui vous scotchera à votre fauteuil, à un climax démesuré et surprenant, qui ne peut que donner la banane. Et c'est sans compter d'autres tout aussi mémorables, comme celle nocturne sur des échafaudages léchant la façade d'un gratte-ciel, et caetera... Simu Liu à la classe, Tony Cheung est aussi charismatique que magistral. Bref, si ce ne sont les quelques points négatifs mentionnés plus haut, ce film réussit à cocher toutes les bonnes cases. Pour notre plus grand plaisir de spectateur gourmand. Oui, courrez-y.

Dune (première partie) :

Le voici enfin, le projet monumental du génial cinéaste Denis Villeneuve. Et en effet, c'est un monument - à absolument aller mater sur un grand écran. Le constat est simple : chaque plan est d'une beauté dingue, à la fois picturalement et émotionnellement, un tableau aux costumes travaillés et aux décors pharaoniques. Cette transposition du roman de Frank Herbert est également servie par un casting impressionnant, plongé dans un récit original et des paysages majestueux. Le rythme opératique n'empêche absolument pas d'avoir les yeux écarquillés deux heures et demi durant, devant cette proposition de science-fiction d'une grandeur époustouflante. Loin du blockbuster mainstream, voici un blockbuster d'auteur encore plus intéressant et marquant que ce que l'on voit habituellement. Reste maintenant à patienter pour pouvoir profiter de la seconde partie, le film se cloturant en plein milieu !

James Bond 007 : Mourir Peut Attendre :

Le dernier James Bond. Le dernier Daniel Craig. Cette fois-ci co-écrit et réalisé par Cary Joji Fukanaga. J'ai vraiment bien apprécié... Du moins les trois premiers quarts ! Le film prend son temps, mais n'est pas lent. La mise en scène est solide, chaque plan est très beau. Les scènes d'action sont à la fois variées et très impressionnantes. C'est du bon. Mais voilà, arrive le dernier acte. La menace, le méchant, le lieu : ce n'est que du réchauffé, hyper classique, ronronnant et morne, dont on se contrefiche royalement. Le final fera parler. Mise à part ça, je retiens plutôt le reste, ma foi fort plaisant.

Venom 2 : Let There Be Carnage :

Oui, je sais... Je suis maso ! Cette séquelle reçoit sa masse de vomi de critiques assassines, encore pire que le premier du nom. Mais bon, voilà, je vais le voir quand même, na ! Le premier, gros gâchis mou du genou et consensuel... a été quand même pour moi un p'tit plaisir coupable. Alors, qu'en est-il de celui-là ? Ruben Fleischer laisse la place à Andy Serkis. Cela change ? Par vraiment, non. Le scénario est toujours aussi cliché et éculé, alternant moults scènes humoristiques embarrassantes et action à effets spéciaux dynamique. Les dialogues sont plus que majoritairement au ras des pâquerettes, totalement petits joueurs et très souvent consternants. Le montage est lui aussi souvent à la ramasse. Mais... Oui, mais... Derrière toutes ces erreurs d'appréciation flagrantes, sa non-caractérisation des personnages, et son pauvre gros Venom réduit à un enfant caractériel particulièrement irritant à la longue... On recèle quand même là-dedans des passages forts intéressants, du spectacle visuellement marquant, et beaucoup de bonnes idées - même si généralement mal exploitées. Bref, cette suite s'avère contenir les mêmes caractéristiques que son prédécesseur, même si elle est vraiment plus généreuse. Et là aussi, le meilleur est sans doute sa scène post-générique, une surprise assez énorme pour ceux que ça intéressent.

Duke_Oliver a écrit:

Venom 2 : Let There Be Carnage :
Oui, je sais... Je suis maso !

C'est à cause des masos qu'on va avoir droit à Venom 3 !

Halloween Kills: de bonnes thématiques mais une réalisation qui ne fait jamais peur jouant tout sur la brutalité des meurtres servis sur un script faiblard.

No time to die: meilleur 007 Craig depuis Casino Royal, il se regarde sans trop d'ennui. Mais j'ai pas compris pourquoi le méchant faisait ce qu'il faisait après la première moitié du film. Et c'est très moche de teaser la toute nouvelle Aston Martin pour ne pas la montrer en action. Sinon, j'ai énormément apprécié la James Bond Girl cubaine.

Les Éternels :

Je dois l'avouer, le film Marvel du mois ne m'attirait pas plus que ça. Il faut dire que je n'ai jamais lu ce pan Kirbyesque de l'éditeur. Et que j'avais un peu peur de découvrir tous ces personnages à peu près inconnus. La très indé Chloe Zhao allait-elle arriver à proposer un film intéressant ? Après visionnage, la réponse, du moins pour ma part, est oui ! Le casting remarquablement hétéroclite charme totalement. La variabilité des décors naturels aussi. Ce récit au long cours qui se focalise sur les personnages, avec en toile de fond l'humanité entière, a une approche qui change et qui fait plaisir. La mise en scène particulièrement ample et majestueuse fait également plaisir à voir. L'intrigue ? Finalement ce n'est pas ça le plus important ici. Ce qui pourra perturber ; mais si l'on accepte ce parti pris, il faut se laisser porter. Bien sûr, gros studio oblige, cette approche intimiste est aussi ponctuée de très impressionnantes scènes d'action. Mais aussi de scories, tel cette volonté de ponctuer d'humour qui ne fait jamais mouche. D'une fin ouverte qui laisse un peu sur sa faim. Et d'une première (sur deux) scène additionnelle franchement gênante, très mal foutue et ratée. Mais que cela ne fasse pas oublier la singularité bienvenue de ce projet, où vision d'auteur palpable et passionnante côtoie aussi spectacle grandiose qui flatte la rétine.

S.O.S. Fantômes : L'Héritage :

Ce n'est pas que le projet, qui semblait orienté enfants et recyclage, me faisait plus envie que ça, mais ça n'avait pas l'air si mauvais que ça non plus. Après indécision, j'ai décidé de quand même passer le pas pour juger sur pièce. C'est Jason Reitman, fils d'Ivan réalisateur original, qui est aux manettes. Pas réellement de surprises dans ce dernier opus, mais c'est suffisamment bien fait, que cela soit dans le scénario malin et entraînant, les décors de toute beauté, ou l'émotion nostalgique qui s'en dégage - et un gros hommage au regretté Harold Ramis. On passe donc un bon moment, tranquille mais amusé. Même si ça prend son temps, et que ça nous ressert toujours les mêmes recettes. Avec un gros final qui se révèle pourtant moins marquant que tout ce qui a précédé. Mais même si ce n'est pas parfait, voilà un petit blockbuster sincère de nostalgie, à défaut d'être original.

SpiderMan no way home (spoiler free) : J'ai passé un très bon moment. Pour le coup Marvel/Sony innove pas mal dans l'approche et les sentiments et on a quelque chose de beaucoup plus émouvant qu'à l'accoutumée. Difficile d'en dire plus sans parler de l'intrigue mais je peux au moins dire que ma femme a adoré et que c'est le meilleur film du siècle pour mon fils (14 ans).
Je pense que c'est peut-être la première fois que je vais voir un gros film le jour de sa sortie (mon fils n'en démordait pas) et c'est quand même pas mal d'avoir les gens dans la salle qui applaudissent aux moments importants. Ca pose l'ambiance.

Spider-Man : No Way Home :

Le film cartonne sa race. Et en effet, il y avait du monde à la séance. Alors, le résultat est-il aussi prometteur que sa hype ambiante ? Eh bien...
Oui et non ! On prend toujours du plaisir à retrouver les personnages et leurs interprètes. On en prend encore plus en retrouvant ceux pas revus depuis belle lurette. Et sur ce point là, il n'y a d'ailleurs pas photo : ils sécrètent de sacrées d'émotions nostalgiques. Si vous avez vu les bande-annonces et affiches, vous n'aurez pas en soi vraiment de grosses surprises. C'est d'ailleurs là que le bât blesse : on était en droit d'espérer un délire plus affirmé vu le concept, alors que l'intrigue est finalement peu solide et que c'est plutôt planplan et répétitif. On pouvait s'attendre à mieux, même si c'est loin d'être désagréable. Un scénario qui se révèle paresseux, à se servir sans vergogne de tant de films qui ont précédé. Malgré cette relative déception, il n'en reste pas moins de magnifiques scènes particulièrement enthousiasmantes. Et le sentiment, du moins pour moi, que le précédent opus était le meilleur de cette actuelle trilogie... Et que la première de l'époque est sans doute celle qui fait le plus vibrer mon petit coeur. Mais malgré des hauts et des bas à chaque nouveau film, Spider-Man, que cela soit aussi bien en BD qu'au cinéma, eh ben c'est vachement chouette... (Et Tobey, t'es le meilleur !)

Matrix: Resurrections :

Vous trouvez que le dernier Spider-Man actuellement en salles est particulièrement méta ? Vous n'avez pas encore expérimenté celui-là !
20 ans après la trilogie de sicence-fiction qui nous a fait décoller la rétine et exploser la cervelle, Lana Wachowski revient avec cette proposition. Un addendum sympathique mais dont on peut se passer ? Non : une véritable suite tardive qui profite du temps passé. Il faut le voir pour le croire, surtout dans son premier tiers d'ailleurs : l'auteure applique une vision plus que méta, aux mises en abîmes aussi malines que vertigineuses, aussi pertinentes que jubilatoires. Une liberté de ton osée qui fait vraiment plaisir à voir, qui réussit aussi l'exercice de rendre cet univers plus cohérent tout en le racontant de façon complexe. Avec un recul salvateur et une place bien plus importante laissée aux émotions, Matrix prend des couleurs et résonne plus que jamais en nous. Tout le monde est heureux de replonger dedans, dans un melting-pot d'idées fortes qui se côtoient dans une orgie gargantuesque. On peut peut-être reprocher des combats incompréhensiblement brouillons et un filmage numérique. Mais l'enthousiasme est là. Certains vont adorer, d'autres vont tout rejeter. Il est grandement dommage que le film fasse un flop...

À propos de Matrix, je ne peux que saluer la quantité astronomique de messages envoyés au spectateur, des messages d'amour qui font plaisir. Mais aussi quelques remontées acides qui piquent un peu et donnent au film un ton conservateur ("c'était mieux avant") qui est un peu dommage surtout de la part d'une réalisatrice qui bénéficie des avancées sociales de notre époque.

Si tout le fond est vraiment très chouette et malin, la forme m'a un poil déçu, j'en attendais peut-être trop. Les combats, comme le dit Duke, ne sont pas aussi efficaces que ceux du premier film qui était aussi bon pour ça. Et le film perd donc surtout à presque ne rien raconter de son histoire, ce qui est fort dommage. Très logique dans sa construction, dans son fond, il lui manque un petit supplément de peps pour être complètement incontournable. On est revenu à la fin du premier, en aura-t-on davantage et surtout, aura-t-on un questionnement sur la toute puissance ? J'en doute mais après avoir espéré cela du 2, je me dis que c'est un sujet tout trouvé pour le 5.