Comics du jour, bonjour

Lu Daredevil 1 'Underboss' et 2 'Le petit maître' :

Ce n'est que maintenant que je commence à lire le run de Brian Michael Bendis & Alex Maleev sur la série Daredevil. Mieux vaut tard que jamais. Précédé d'une belle réputation, je ne peux que comprendre cela désormais. Car en effet, c'est quelque chose. Bendis fait ce qu'il sait faire le mieux : de l'urbain, du polar, du judiciaire. Peu d'action inutile, et c'est tant mieux : des discutions où il s'éclate dans les dialogues. Et vu qu'il cause de gros ennuis à Matt Murdock, c'est continuellement prenant. Il était alors à son summum, prenant son taff au sérieux, proposant une narration nouvelle. On n'en était alors pas encore à sa sur-utilisation qui ira jusqu'à l'usure flemmarde et auto-parodique. Pour ce qui est du graphisme, Maleev s'accorde dans ce surplace saccadé en n'hésitant pas à utiliser sources photographiques et outils informatiques. C'est donc surtout du fonctionnel, mais associé aux couleurs de Matt Hollingsworth, ce parti pris bien commode réussit à passer.

Duke_Oliver a écrit:

Lu Daredevil 1 'Underboss' et 2 'Le petit maître' : Pour ce qui est du graphisme, Maleev s'accorde dans ce surplace saccadé en n'hésitant pas à utiliser sources photographiques et outils informatiques.

Alors, j'avais regardé la technique d'Alex Maleev en vidéo et, en fait, si l'aspect semble être de la photo retouchée numériquement, c'est en fait bien son style de dessin qui a un rendu photographique. Il avait justement montré comment il travaillait pour répondre aux personnes qui l'accusaient de faire de la simple retouche photo.

Lu Batman : New Gotham tome 2 'Un homme à terre' et tome 3 'Le garde du corps' :

La mini-série Turning Points s'intéresse à la relation entre Batman et Gordon au fil du temps, par des auteurs différents. Suit un crossover. Puis retour à la série Detective Comics. Greg Rucka (parfois accompagné d'Ed Brubaker et Chuck Dixon) y va à fond dans le polar, précédant ce qu'il explorera dans la géniale série Gotham Central. S'il le fait à rythme décompressé et que ça se lit plutôt rapidement, la narration demeure sans cesse accrocheuse. Il y a aussi un côté série animée, que l'on retrouve dans les parti pris graphiques, avec le choix des artistes Rick Burchett et Shawn Martinbrough, mais aussi de la colorisation tranchée en seulement deux tons. Tout cela se lit très bien, c'est du bon. Du classique dans le bon sens du terme, très bien fait.

Lu Justice League of America tome 6 'Ascension' :

L'album s'ouvre sur le long one-shot Heaven's Ladder. Menace cosmique aussi gigantesque qu'alambiquée. Mais prestation graphique monumentale signée Bryan Hitch, qui aurait méritée un plus grand format comme en version originale. Mark Waid continue avec un arc martien dessiné par Mike S. Miller. Suivent des récits complets dérivés, bien chouettes et non sans humour. Pour conclure cet opus, JLA Classified raconté de façon non conventionnelle par monsieur Grant Morrison et le génialissime Ed McGuinness.

Lu Star Wars : Han Solo & Chewbacca tome 2 'Mort ou vif' :

C'est sympa, ça se lit vite, un divertissement pas déplaisant mais oubliable, où la prestation graphique jolie mais raide sonne un peu trop informatique.

Lu Star Wars : Hidden Empire tome 3/4 'Les anneaux' :

Suite et bientôt fin du dernier crossover en date. Avec plusieurs séries et auteurs. Le décompressé et enfantin Doctor Aphra, le décompressé mais solidement gratté Darth Vader, le dynamique Bounty Hunters, les plan-plan mais entraînant Star Wars et Hidden Empire. Il y a de tout, ça reste sympa.

Duke_Oliver a écrit:

Lu Justice League of America tome 6 'Ascension' :

L'album s'ouvre sur le long one-shot Heaven's Ladder. Menace cosmique aussi gigantesque qu'alambiquée. Mais prestation graphique monumentale signée Bryan Hitch, qui aurait méritée un plus grand format comme en version originale.

Si je ne m'abuse ça a déjà été édité en France en grand format par Soleil (je pense même l'avoir)

Mighty Marvel : Amazing Spider-Man 4 - 1964-1965 :

Panini s'arrête là, en cours de route. On aura donc eu environ la moitié du premier run de Stan Lee & Steve Ditko sur la série the Amazing Spider-Man dans cette publication kiosque. La lecture demeure la même qu'au numéro précédent. Le charme rétro est indéniable, avec cette narration si caractéristique, alternant combats et soap opera. Vintage et kitch, mais toujours entraînant. Dommage que le texte massif de Lee finisse par lasser (la traduction Paniniesque ne doit pas aider à faire passer la pilule). On se rattrape avec le trait toujours aussi charmeur de chaque instant signé Ditko.

King Spawn 3 :

Le meilleur spin-off actuel continue. Les deux premiers tomes ont été une excellente surprise, avec un scénario de Sean Lewis (bien qu'handicapé des textes de McFarlane) hyper généreux et un art de Javier Fernandez expérimentant plein de techniques. Ici, la grande qualité est amoindrie par un rythme décompressé et un objectif plus flou. La première moitié pêche par une narration pas évidente, accentuée par les planches informatisées et figées de Thomas Nachlik. La seconde est plus plaisante, grâce au retour de Fernandez. Reste la colorisation toujours aussi adéquate de Fco Plascencia.

Killadelphia livre 2 :

Là aussi, on peut remarquer une très légère baisse de régime. Peut-être parce qu'il n'y a plus l'excitation de la découverte ? Ayant dit cela, il n'en demeure pas moins que j'y ai bien retrouvé ce que j'avais apprécié dans le premier livre. On voit que le scénariste Rodney Barnes prend légèrement plus son temps, que l'artiste Jason Shawn Alexander s'aide plus de l'outil informatique. Mais tout en gardant la qualité, le rythme. Les éléments historiques et sociaux ont toujours leur place, tout comme le genre horreur. Qui se garnit ici d'autres références. Est-ce que ça s'intègrera bien ?

The Giant Kokjü TPB :

Gerry Duggan & Scott Koblish remettent ça ! Ce titre Image est juste une mini-série parodique d'à peine trois épisodes. Ce titre révèle le sens de ce qu'il est : c'est à la fois un hommage aux Kaijus, ces monstres géants japonais type Godzilla qui détruisent les villes côtières, ainsi que les robots géants qui les affrontent comme dans Pacific Rim... mais aussi un gros délire sexe et porno pipi caca ! Les auteurs y vont à fond, ne se refusant rien, que cela soit dans le gigantisme ou dans l'explicite osé à déconseiller aux plus jeunes. Un délire régressif d'adulte, mais emballé avec un humour maîtrisé. Celui qui fait le spectacle - et a qui revient tout le travail et donc les honneurs comme l'on s'en aperçoit dans les bonus nous donnant à découvrir le processus créatif des dernières pages -, c'est l'excellent dessinateur Scott Koblish, au trait et à la narration aussi impactants que détaillés. Un style maîtrisé qui se révèle époustouflant. Et soutenu par la colorisation superbe et impliquée de Hi-Fi. Le prochain projet de Duggan & Koblish est teasé en fin d'album via des planches originales incroyables : ce sera de l'heroic fantasy.

John Carpenter's Tales of Science Fiction: The Envoy TPB :

Là aussi un album court de trois épisodes pour cette nouvelle histoire complète. Un contact extra-terrestre qui se veut une sorte d'hommage aux récits vintage. Les personnages sont bien caractérisés, il y a de bonnes idées, ça prend son temps comme il faut pour bien tout poser, du coup la lecture reste prenante, même si la fin est précipitée et ouverte. Création de l'auteur David J. Schow, qui s'y connaît dans le genre, c'est dessiné/encré/colorisé par Andres Esparza. Là aussi, les bonus nous donnent à voir le processus créatif de l'artiste.

Lu Avengers : 'Avengers Forever' :

Bien bel album. Cette maxi-série signée Kurt Busiek & Carlos Pacheco étant réputée être un des meilleurs récits-somme des Avengers, l'envie de la lire était là. Vu son auteur, on est clairement dans quelque chose de très foisonnant et généreux, rempli de références au passé, que cela soit dans les protagonistes ou les intrigues. Du coup, c'est à la fois très riche et tourné vers le old school : pas toujours des plus évidents à suivre. Si ça peut paraître comme une sort de frein, à l'instar de la colorisation qui fait ce qu'elle peut mais un peu datée, on se rattrape avec la partie graphique. Car en effet le principal atout du titre se révèle être son dessinateur : le regretté Carlos Pacheco y a déployé tout son talent, avec une application impliquée, où son trait à la fois doux et détaillé, où sa narration à la fois claire et moderne, avec ses personnages expressifs et ses décors minutieux, font instantanénement mouche ! Du travail d'orfèvre millimétré, une oeuvre titanesque, qui nous est servi là pour le plus grand plaisir de nos rétines... Chapeau l'artiste !

Deadpool : l'intégrale - 1994-1997 :

Plusieurs choses au sommaire de ce deuxième recueil, qui commence par le moins bon : trois épisodes de the Secret Defenders, au scénario pas déplaisant en soi de Brevoort & Kanterovich, mais au dessin très passable et bas de gamme signé DeCaire. On se rattrape dès la seconde mini-série Deadpool : Mark Waid fait de l'action non-stop et le jeune Ian Churchill est certes un peu maladroit et en fait trop mais sa générosité impactante ravit - c'est moins riche et mémorable que la première, mais on passe un bon moment. Place à deux récits de Wolverine. Un épisode écrit par Larry Hama et gratté par le génial Adam Kubert qui s'éclate à fond et le plus formaté et simple Fabio Laguna. Un autre par Golden & Herrera, au style plus caricatural mais pas si désagréable que ça. Viennent ensuite deux épisodes de la série X-Force par Jeph Loeb & Adam Pollina : ça se lit tranquille et le trait de l'artiste, anticonformiste, fait irrémédiablement mouche. Pour finir, les deux premiers épisodes de la première série régulière Deadpool : Joe Kelly y est très inspiré dans l'humour drôle, et Ed McGuiness impose son dessin tout en rondeur et sa narration économique. Hâte de lire la suite, vivement le 3.

Lu Avengers/Fantastic Four : Empyre :

Eh ben c'était une bonne lecture ça. Passage obligé que le crossover Marvelien épisodique. Cette fois-ci, on part dans l'espace, avec une référence à une histoire classique, et moults personnages cosmiques. Le début est très accrocheur, le déroulé simple mais efficace, c'est toujours prenant, ça se suit bien, on en prend plein les mirettes. C'est bien écrit par Ewing & Slott, c'est bien illustré avec clarté et dynamisme par Schiti, et les couleurs sont chatoyantes bien que chargées. Les prologues et épilogues font également mouche. Dont le long prélude qu'est Incoming. Pour ce qui est du travail éditorial de Panini, le résultat est mi-figue mi-raisin. C'est bien traduit, il y a les couvertures variantes, et mêmes des croquis de recherche. Mais les crédits sont erronés - du coup on ne sait pas qui a fait quoi -, tous comme les renvois vers des récits dont on ne sait pas non plus où ils sont. Mais c'est pour pinailler, parce qu'à part ça, j'ai passé un bon moment de comics de super-héros coloré, avec ce pavé qui ne paye pas de mine mais fort sympa.

Lu Daredevil 3 'Le Roi de Hell's Kitchen' et 4 'Le Rapport Murdock' :

Suite et fin du fameux run signé Brian Michael Bendis & Alex Maleev sur la série. Comme précédemment, même si le rythme est décompressé, ça se lit fort bien. Bendis était alors au top de sa forme, inscrit dans un registre qu'il maîtrise, et ses parti pris narratifs - action statique, multiplication des cases, dialogues à foison - étaient une découverte neuve et n'étaient pas encore devenus un gimmick paresseux et creux. On passe par plein d'émotions, c'est toujours prenant, l'encrage à la rue fait mouche, il y a franchement des idées fortes, ça se suit au long cours. La fin ouverte est trop précipitée, par contre. De son côté, Maleev expérimente également, s'aidant de photos et de filtres informatiques, mais son style colle. La colorisation, qu'elle soit de Matt Hollingsworth ou Dave Stewart, met le tout en valeur.

Lu Wolverine Vol.1 'Le cartel des fleurs' :

Cela fait du bien de lire une nouvelle série dédiée au personnage. Même si c'est dans l'ère Krakoa, même si les intrigues ne sont pas si exceptionnelles que ça au final, j'avoue que ça fait plaisir. Benjamin Percy s'intéresse à plusieurs sujets en parallèles, tous intéressants. On suit ces aventures avec intérêt, ça se lit bien. La partie graphique ne déçoit pas. Adam Kubert, bien que plus épuré et numérique qu'à l'époque, fait toujours le show niveau narration efficace. Viktor Bogdanovik, dont le style plagie ouvertement celui de Greg Capullo, sied bien au titre. Scot Eaton est plus classique. La colorisation est de toute beauté, dans ses tons bien choisis. Bref, même si pas un incontournable, ça a été pour moi franchement une chouette lecture.

Lu Batman : Meurtrier & Fugitif tomes 1, 2 et 3 :

Content d'avoir pu lire cette fameuse saga datant d'il y a une vingtaine d'années, répartie sur toutes les séries Batmaniennes de l'époque, soit environ 1000 pages de lecture ! Les auteurs phares d'alors sont aux fourneaux (Rucka, Brubaker, Grayson, Dixon), chacun avec leurs caractéristiques. Si la narration décompressée est un signe de l'époque, elle offre un confort et une fluidité non négligeables. Et on est pris, du début jusqu'à la fin, par ces péripéties, avec Bruce Wayne en prison, puis qui remet en cause son identité, ses alliés/famille qui mènent l'enquête... Les genres se côtoient bien, que cela soit l'action, le policier ou l'espionnage. Le chemin est beaucoup plus intéressant que la révélation, qui arrive comme un cheveux sur la soupe. Pour ce qui est de la partie graphique, il n'y a rien à y redire. Et l'on admire entre autre les styles aussi différents qu'incroyables de messieurs Scott McDaniel, Damion Scott ou Rick Leonardi. Bref, c'est du bon, on passe un bon moment, c'est du comic, du bon Batman, comme j'en lirais des tonnes.

Batman & Joker : Deadly Duo :

Le voilà, le dernier projet de Marc Silvestri. Auteur complet, il aura mis des années à le réaliser. C'est-à-dire que le gars s'est fait rare, et que son style actuel lui prend du temps. Je l'ai toujours aimé, j'adore, alors cet album ne pouvait être qu'un incontournable pour moi. Et c'est vrai qu'il s'y est donné corps et âme, le bougre. Son scénario, bien que finalement plutôt simple, n'est pas mauvais. Il y brasse des thèmes qui lui tiennent à coeur, entre modifications corporelles (CyberForce) et horreur malsaine (Darkness). Si ce ne sera pas un récit inoubliable, son script se tient, suffisamment solide pour emporter l'adhésion. Bien sûr, ce que l'on est venu chercher avant tout, c'est son trait. Et on n'est pas déçu. Et il y va de son style maniéré, à la fois brut et détaillé, en tous cas continuellement dynamique. Pour qui aime, comme moi, c'est du pain béni : une offrande pour la rétine, où l'on ne sait où donner de la tête ; que cela soit les scènes d'action ambitieuses ou les moindres détails dans des décors travaillés. Il y a mine de rien des idées. Et si c'est glauque au possible (joli travail de colorisation d'Arif Prianto, à la fois sombre et au service de l'art), si la promesse du titre n'est en réalité qu'une partie de l'histoire, si c'est solidement écrit mais pas transcendant non plus, eh bien j'ai trouvé ça bon. Pas le chef-d'oeuvre ultime, mais assurément un must-have pour tout amoureux de planches grattées avec minutie, et pour tout fan de Marc Silvestri, bien sûr.

Duke_Oliver a écrit:

Batman & Joker : Deadly Duo :

Bien sûr, ce que l'on est venu chercher avant tout, c'est son trait. Et on n'est pas déçu. Et il y va de son style maniéré, à la fois brut et détaillé, en tous cas continuellement dynamique. Pour qui aime, comme moi, c'est du pain béni : une offrande pour la rétine, où l'on ne sait où donner de la tête ; que cela soit les scènes d'action ambitieuses ou les moindres détails dans des décors travaillés. Il y a mine de rien des idées. Et si c'est glauque au possible (joli travail de colorisation d'Arif Prianto, à la fois sombre et au service de l'art), si la promesse du titre n'est en réalité qu'une partie de l'histoire, si c'est solidement écrit mais pas transcendant non plus, eh bien j'ai trouvé ça bon.

Je l'ai feuilleté en librairie. J'aime bien le trait de Silvestri mais, ce qui me dérange, c'est qu'il ne soit pas encré et colorisé directement à l'ordinateur.

C'était une mode à l'époque et je trouve vraiment qu'un dessin non encré, ça rend pas terrible avec la colo Photoshop.

J'espère qu'il ne va pas relancer la mode.

En tous cas, je comprends mieux pourquoi Urban a sorti une édition noir et blanc. Je pense que je serai plus partant pour me procurer celle-ci étant donné mon bémol par rapport à l'absence d'encrage.

En fait, il s'encre lui-même, au feutre, mais très très fin. Du moins en partie, car je pense que certaines parties ne sont pas encrées. Mais en l'état, je crois qu'il s'encre lui-même, avec cette technique actuelle qu'il a aussi en dédicace. C'est très fin, je le conçois, mais même avec la colo, je trouve qu'on n'y perd pas et qu'on s'y retrouve. Je conçois qu'une édition en noir et blanc, voire en plus grand format, doit être tout aussi voire même plus impressionnante.

John Carpenter's Tales for a HalloweeNight Vol.9 TPB :

L'anthologie de fin d'année sur laquelle je ne fais jamais l'impasse, un passage incontournable pour moi. Comme d'habitude, on retrouve une douzaine d'histoires d'épouvante signées de divers auteurs, de généralement treize page chacune, dans cette publication parrainée par Sandy King & John Carpenter. On a le plaisir de retrouver toujours un peu les même auteurs et artistes, aux styles aussi variés que les approches du genre. Du classique, du psychologique, du gore, de l'humour noir, de la science-fiction, de l'historique, etc... Pour tout amateur d'horreur, ce titre est un rendez-vous annuel à ne pas manquer.

Les Trésors de Marvel 12 : 1965 :

Dernier numéro avant le relaunch sur le même principe mais sous un autre titre. Publication anthologique de Panini, qui puise dans ses Intégrales pour construire ses sommaires. Ici, on part loin dans le passé, dans une des premières années de Marvel, dont la majorité est signée Stan Lee & Jask Kirby. On commence par X-Men #12 & 14, avec l'introduction mouvementée du Fléau et des origines de Xavier, dessinées par Alex Toth & Jay Gavin. Fantastic Four #39 & 40 voit le quatuor dépourvus de pouvoirs aidés par Daredevil face à un Fatalis plus menaçant que jamais qui a investi le Baxter Building. Avengers #16 accueille de nouveaux membres. Spider-Man #24 est une resucée puisqu'on l'a eu juste un mois auparavant dans le dernier Mighty Marvel, mais il garde sous charme grâce à la fougue de Steve Ditko. Que l'on retrouve dans l'un des trois récits tirés de Strange Tales présents ici, celui avec le Docteur Strange. Celui avec la Torche et la Chose et le caméro des Beatles croqués par Bob Powell est facile. On est plus subjugués par le plus qu'impressionnant Nick Fury qui découvre le S.H.I.E.L.D. en même temps que le lecteur, dans une intrique menée pied au plancher et fourmillant d'idées géniales - qui seront appelées à devenir instantanément cultes et resteront pour longtemps dans nos mémoires. Bref le sommet de ce qui nous est proposé là, un menu qui, mise à part un ou deux anecdotiques, se révèle très plaisant lire : c'est certes typé de l'époque, mais in fine c'est intemporel.

GunSlinger Spawn 3 :

Bon, il faut le dire : c'est assez mauvais. Todd McFarlane ne sait pas quoi faire, c'est en totale improvisation, et ça se ressent. Une simple succession de combats décérébrés contre des personnages dont on ne sait d'où ils débarquent, sans liens liant les scènes, et au texte pauvre. Sans intérêt, c'est du bas niveau, même pour un simple divertissement. La partie graphique est quant à elle professionnelle. Brett Booth fait bien le job, appliqué, même si sa narration peut paraître redondante. L'encrage manque de finesse, mais la colorisation est aux petits oignons. Bref, ça claque, mais c'est insipide.

Batman/Spawn :

J'ai fait l'impasse sur l'album réunissant les deux récits datant de 1994, pour ne pas faire doublon avec les premières traductions kiosque Semic. Mais je les ai relus. Celui de TMP par messieurs Frank Miller & Todd McFarlane est aussi court que les autres, mais sa narration fait mouche et graphiquement ça pète : une chouette redécouverte. Celui de DC est plus classique, écrite par Moench, Dixon & Grant et gratté par Klaus Janson : scénario bien vu, mais le visuel brouillon voire laid a pris un sale coup de vieux, dommage.
Le crossover de l'an dernier, donc. Todd McFarlane surprend dans le bon sens avec son script. Il y a pas mal de choses, ça se suit et lit bien. On aurait aimé que ça soit un peu plus développé, par contre. Là où on a encore plus de plaisir, c'est grâce au dessin de Greg Capullo, bien entendu ! Maître de la composition et du clair/obscur, variant les angles et y allant à fond dans les ombres en aplats de noir. Il faut dire que j'adore l'art du gars, alors j'ai une nouvelle fois pris mon pied, quel bonheur. Urban se fait taper sur les doigts en le proposant en trois versions dans l'album, mais finalement pour ma part j'ai bien accroché. La traduction est suivie de la version noir et blanc encrée, en version originale. Puis des planches crayonnées. Cela nous permet de voir ainsi les différentes étapes de réalisation, ainsi que de pouvoir le lire dans sa langue natale. En bonus, toutes les couvertures.

Lu Black Magick 1 'Réveil' :

Une belle lecture. Greg Rucka mêle polar et sorcellerie avec savoir-faire. Sa narration décompressée est efficace, on est happé, sa protagoniste est passionnante, le mystère est astucieusement entretenu. Du travail de pro, tout comme l'art de Nicola Scott. L'artiste s'est appliquée à nous en mettre plein les yeux, avec ses planches entièrement réalisées en lavis de gris. Du travail d'orfèvre pour un résultat qui enchante, chapeau bas madame.

Duke_Oliver a écrit:

Lu Avengers/Fantastic Four : Empyre :

Eh ben c'était une bonne lecture ça. Passage obligé que le crossover Marvelien épisodique. Cette fois-ci, on part dans l'espace, avec une référence à une histoire classique, et moults personnages cosmiques. Le début est très accrocheur, le déroulé simple mais efficace, c'est toujours prenant, ça se suit bien, on en prend plein les mirettes. C'est bien écrit par Ewing & Slott, c'est bien illustré avec clarté et dynamisme par Schiti, et les couleurs sont chatoyantes bien que chargées. Les prologues et épilogues font également mouche. Dont le long prélude qu'est Incoming. Pour ce qui est du travail éditorial de Panini, le résultat est mi-figue mi-raisin. C'est bien traduit, il y a les couvertures variantes, et mêmes des croquis de recherche. Mais les crédits sont erronés - du coup on ne sait pas qui a fait quoi -, tous comme les renvois vers des récits dont on ne sait pas non plus où ils sont. Mais c'est pour pinailler, parce qu'à part ça, j'ai passé un bon moment de comics de super-héros coloré, avec ce pavé qui ne paye pas de mine mais fort sympa.

Et ben, ton avis est tellement éloigné du souvenir que j'en ai que j'en suis cois.

Lu X-Men : 'Le Chant du Phénix' :

Soit les deux mini-séries Endsong et Warsong. Greg Pak essaie de raviver le Phénix mais est à la peine. C'est franchement inutile en plus de manquer d'énergie. Lecture laborieuse et difficile d'y trouver un quelconque intérêt. Cela vaut autant pour la première, avec au dessin un Greg Land qui trace des photos de magazine ; que pour la deuxième, avec un jeune Tyler Kirkham de Top Cow aussi con(st)cerné que nous. Bref, nul : ça ou rien...

Lu Namor : 'Le premier mutant' :

La série de 2010/11. Si ça se laisse lire pas désagréablement, c'est par contre presque aussi ennuyeux et inutile que le titre précédent. L'auteur Stuart Moore fait dans le classique : c'est bien, mais ça manque de piment. Pas grand chose à retenir, donc, si ce n'est quelques trop rares bonnes idées. Au visuel on retrouve Ariel Olivetti dans sa version peinture digitale, donc trop numérique et fade. J'en viens donc à lui préférer les divers tâcherons qui lui succèdent, aux noms que je ne retiendrai pas mais au travail un minimum soigné. On en ressort aussi vide qu'au départ : pas mauvais en soi, m'enfin...

Lu X-Men : X of Swords Vol.1 'Création' et Vol.2 'Destruction' :

Je ne suis pas particulièrement des plus emballés par l'actuelle ère Krakoa des mutants orchestrée parHickman... Et ce n'est pas spécialement ce crossover qui va la faire aimer ! Car ça reste dans l'ensemble un peu trop hermétique. Cela part en complexifiant les choses outre-mesure, présentant un pitch pas des plus palpitants non plus. Beaucoup d'obscurs personnages et autres variations alambiquées, dans un sérieux mortifère au début, et de l'auto-parodie dans sa seconde moitié. Vu le nombre de titres et d'auteurs, la compilation fait qu'il y a de tout à se mettre sous la dent. Que cela soit au niveau de l'histoire, sous divers tons, comme du graphisme, avec quand même de sacrées planches offertes par de sacrés artistes. En bref, ça aurait pu être bien mais ça n'a pas fait tant mouche que ça auprès de moi, pas foufou dans le fond mais il y a de la forme... Bilan mi-figue mi-raisin.

Lu Superman/Batman tomes 1 et 2 :

La série écrite par un Jeph Loeb inspiré que j'apprécie toujours. On commence par le premier arc dessiné par monsieur Ed McGuinness, une entrée en matière très solide et fun. Après un épisode fill-in anecdotique par Pat Lee, suit celui gratté avec inspiration et maestria par feu Michael Turner. On passe au deuxième album et là c'est principalement de la découverte de mondes et personnages alternatifs. Pas vraiment ce qui me branche le plus, mais le premier arc illustré par le regretté Carlos Pacheco s'est avéré prenant. Après un épisode fill-in avec Ian Churchill, le second arc, avec le retour d'Ed McGuiness, s'est avéré trop laborieusement délirant et alambiqué à mon goût. Pour conclure, je le connaissais déjà mais toujours une lecture marquante et puissante : le #26 et sa pléiade d'artistes invités, rendant hommage à Sam, le fils du scénariste, ayant succombé à un cancer précoce.

Lu Green Lantern Corps tome 1 'Recharge' :

Intégrale en trois copieux pavés de cette série. On commence avec la mini-série, avant d'avoir la première année de la série. Les auteurs en sont Dave Gibbons et Patrick Gleason. S'il réalise des planches, trois épisodes et demi ici, Gibbons y est là scénariste. Assez verbeux, il brasse plusieurs personnages, plusieurs intrigues, plusieurs genres. Gleason surprend par son style tarabiscoté, aussi outrageusement détaillé que biscornu. Pas tout le temps des plus clairs, mais ce foisonnement maniaque impressionne. C'est généreux en tous points. L'intérêt et le plaisir de lecture fluctue selon ce qui nous est conté, mais en tout cas la mini-série d'ouverture capte par son efficacité. Enfin à noter un arc écrit par Keith Champagne.

Lu Giant-Size X-Men : 'Tornade intérieure' :

Recueil des cinq one-shots inscrits dans l'ère Krakoa. Jonathan Hickman se montre beaucoup plus léger qu'à l'accoutumée. Ainsi, ça se lit relativement vite, et ça n'avance pas à grand chose. Centrés sur des personnages différents, chacun est illustré par un artiste propre. On y admire le très raffiné Russel Dauterman, la légende classieuse Alan Davis, la valeur sûre Ramon K. Pérez, ainsi qu'un Rod Reis fort inspiré. Tout cela est aussi vain que beau.

Le Garde Républicain / Viking / Prince de la Nuit : Spécial Noël 2023 :

Un très bon cru cette année ! Deux récits, tous deux joliment écrits et dessinés. Le premier par J.-M. Lainé & Martinho Abreu est déjà du tout bon. Le second par J.-M. Lofficier & Gabriel Mayorga et encore meilleur - l'auteur maîtrisant les références historiques et les dialogues bien écrits, l'artiste ayant un trait très agréable. Bref, ne boudons pas notre plaisir : le rendez-vous annuel est de haute qualité. Ce french comic d'Hexagon Comic est à commander chez Rivière Blanche ou Thierry Mornet, comme d'habitude...

Scorched : l'escouade infernale 3 :

Eh bien il est pas mal du tout, ce troisième opus ! Certes, comme on en a hélas pris l'habitude, le texte de Todd McFarlane est de pauvre qualité. Le trait de Stephen Segovia est beau et agréable bien que fainéant à se contenter de peu de cases et à zapper les décors. La colorisation d'Ulises Arreola est splendide dans ses tons flamboyant et sa minutie dans les détails L'action bas du frond est compensée par une intrigue enfin accrocheuse de la part du bon Sean Lewis, ainsi que le brassage de personnages emblématiques que l'on n'a plus vu depuis trèèès longtemps. Pas parfait, mais il y a du mieux. Remarquable. Pourvu que ça dure...

The Punisher : L'Intégrale - 1987-1988 :

Heureux de pouvoir lire cette série. Il y a certes certains mécanismes de l'époque. Et certains clichés. Mais c'est un peu aussi ce que l'on vient y chercher. Ainsi que cette ambiance film d'action des années 80. Mike Baron imagine des intrigues en deux épisodes, sur des thèmes différents, avec de grosses bastonnades, en flingues ou aux poings. Même si ça se cherche un peu au niveau du ton, l'écriture est indéniablement généreuse. Côté dessin, on a les deux derniers épisodes de Klaus Janson, au trait gratté qui sied bien. Suit David Ross, dans un style plus clair et précis, différent mais très beau. Et arrive Whilce Portacio, dont le trait un peu raide mais maniéré et très détaillé fait mouche. Aussi au sommaire l'album Assassin's Guild : un bon scénario de Joe Duffy, qui bénéficie de la maestria graphique de monsieur Gerardo Zaffino (et une colorisation peinte). Et pour finir, le premier Annual, constitué d'un récit par Mike Baron & Mark Texeira avec des terroristes hi-tech, ainsi qu'un autre centré sur Microship par Roger Salick & Mike Vosburg.

Moonshine tome 5 :

Ultime tome qui clôt cette série des auteurs de 100 Bullets, Brian Azzarello & Eduardo Risso. Prohibition, gangsters, loups-garous et magie se mêlent ici. Si c'est resté bien sympathique, le final n'est pas si éclatant que ça. La narration des auteurs demeure toujours aussi efficace, que cela soit le rythme décompressé de l'un ou les compositions artistiques de l'autre.

The Raid: Locked Up TPB :

Parue il y a quelques années chez l'éditeur britannique Titan Comics, cette mini-série en quatre parties est une préquelle à mettre en parallèle du film The Raid 2 de Gareth Evans. Plus qu'un produit dérivé, ç'en est un prolongement, où l'on y retrouve toutes les caractéristiques. Personnages, lieux, flic infiltré en prison, machinations mafieuses... et bien entendu scènes de castagnes chorégraphiées de silat jusqu'au-boutiste virant au gore ! C'est écrit par Ollie Masters et Alex Paknadel. Trop court mais très bon. Le dessin est assuré par Budi Setiawan, un artiste qui impressionne. C'est vraiment solide, expressif, dynamique, avec une narration travaillée sans cesse renouvelée. Et soutenue par les parti pris des tons de couleurs signés Brad Simpson.

Les Icônes Marvel 4 : X-Men :

Un sommaire une nouvelle fois pertinent, qui permet de couvrir une large partie de l'histoire des mutants. Dans X-Men #9, Stan Lee & Jack Kirby mettent en scène Xavier face à un coriace ennemi, et la rencontre des cinq membres d'origine avec les Avengers. Dans le #59, les cultes Roy Thomas et le virevolant Neal Adams s'intéressent aux Sentinelles. Dans le #100, Chris Claremont & Dave Cockrum se font affronter les nouveaux et les anciens. Après un récit anecdotique sur Bishop par les grands Jeph Loeb & Tim Sale, le #273 accueille une ribambelle d'artistes stars illustrant chacun trois planches : Portacio, Janson, Byrne, Leonardi, Slvestri, Golden, Lee et Stroman ! Le #138 par Claremont & Byrne est un rappel de l'histoire du groupe vu des yeux de Cyclope. En parallèle, Odd Men Out par Stern & Cockrum reprend un peu le même procédé, cette fois-ci du point de vue du professeur Xavier. Et enfin on a un épisode de New X-Men, donc plus moderne, par Grant Morrison et Phil Jimenez.

Lu Love Everlasting tome 1 :

Je n'en attendais pas grand chose. Et la combustion est lente. Tom King & Elsa Charretier reprennent les codes des comics vintage de romance. Atmosphère surannée à tous les étages. Mais la lecture n'est pas désagréable. Un rouage répétitif sur maintes récits et époques... mais qui voit poindre ici et là un fantôme dans la machine, un accro au bon déroulé. D'abord gentiment mystérieux, parfois bien plus fontal. Du coup, que cela soit les histoires terre-à-terre ou ces dérapages en obliques, le sujet qui de prime abord pouvait exaspérer peut montrer un certain intérêt narratif.