Comics du jour, bonjour

Lu Indestructible Hulk Vol.1 'Des dieux et des monstres' et Vol.2 'Paradoxes temporels' :

Il s'agit de l'intégralité de la série du même nom parue en 2013/2014 et écrite par Mark Waid. Le concept en vaut un autre, même s'il est constamment freiné par les obligations éditoriales. Les arcs sont donc divers et variés, il y a de bonnes choses à picorer dedans, même si tout le potentiel présenté au départ est loin d'avoir été exploré. Mais il n'empêche que la lecture demeure bien sympa quand même. Aux dessins, ça part avec un Leinil Francis Yu aux petits oignons, même si son trait hyper détaillé est tellement précis qu'il manque d'âme. On a ensuite le vétéran Walter Simonson qui fait le job, mais le récit n'étant pas plus intéressant que ça, et la colorisation aux fraises, on est quand même un peu déçu. On est plus enthousiaste avec le déjà bon Matteo Scalera, moins avec le trop brouillon et grossier Kim Jacinto. Plein d'autres artistes ensuite, dont le fort classe Mahmud Asrar, mais qui hélas ne reste pas, bien que ses épisodes soient bien chouettes. Il y a de tout comme récits dans cette série, et la dernière page remue comme il faut...

Scotch McTiernan versus the Forces of Evil TPB :

La dream team de la série Deadpool remet le couvert dans le délire, cette fois-ci en creator-owned. Cet album regroupe les 3 one-shots parus l'an dernier chez Image Comics. Prenant un gros bras parodiant les films d'action 80's comme protagoniste, les auteurs jouent la carte de la satire qui part dans tous les sens, non sans dénoncer les travers des USA au passage, où les thèmes de la weed, des monstres de films d'épouvante et de la période de Noël sont surtout des prétextes. Il faut accrocher au genre, et c'est très généreux. Le scénariste Gerry Duggan et son complice le comédien Brian Posehn s'associent de nouveau au génial dessinateur Scott Koblish, au trait rond aussi détaillé que charmeur. Et cerise sur le gâteau, la colorisation de Hi-Fi est également un régal pour les yeux. La partie bonus est conséquente, entre couvertures variantes, jeux, croquis, extraits de script et postface.

Lu Les Gardiens de la Galaxie : 'Le dernier défi' :

Cet album contient l'intégralité de la récente série écrite par Donny Cates. Du blockbuster à grand spectacle décomplexé divertissant et pétaradant. C'est décompressé et vite lu, mais ça n'en demeure pas moins très efficace et plaisant. Et les pointes d'émotion et d'humour sont les bienvenues. Le dessin n'est pas en reste, puisqu'on a là les forts chouettes Geoff Shaw puis Cory Smith, avec une belle colo. Le voyage est juste coupé par un Annual pas des plus utiles, contant des aventures de personnages secondaires.

Lu Conan le barbare 3 'Dans le Creuset' et 4 'Le Pays du Lotus' :

Passé la réussite fort inspirée du premier run de Jason Aaron & Mahmud Asrar, la dernière série Conan de Marvel (qui n'aura pas gardé les droits longtemps) accueille un nouveau scénariste, Jim Zub (kavich). L'histoire et la narration y sont beaucoup plus classiques, dans les clous. Si le premier tome peine à exciter, le second est plus intéressant. Aux dessins, les pas mauvais Rogê Antônio et Cory Smith appliquent un travail consciencieux, qui ne paye pas de mine au premier abord mais qui se révèle réussi et efficace. Au final, à noter de courts récits par divers auteurs bien trouvés.

Lu Star Wars : Crimson Reign tome 4/4 'La reine écarlate' et Épilogue :

"Fin" du deuxième crossover sur trois impliquant toutes les séries Star Wars de Marvel. Tout se traîne à rythme lent et décompressé, sans qu'il se passe grand chose pour faire avancer une intrigue fine, histoire de vendre du papier aux fans hardcore. Et il y a à boire et à manger. Difficile de se passionner pour les séries Darth Vader de Greg Pak & Raffaele Ienco et Doctor Aphra de Alyssa Wong & Minkyu Jung, tant il n'y est rien raconté de trépidant et que la graphisme est juste fonctionnel. On se console heureusement avec les deux autres titres bien plus qualitatifs, à savoir Star Wars, solidement écrit par Charles Soule et joliment dessiné par Ramon Rosanas, ainsi que Bounty Hunters, de l'action dynamique non-stop écrite par Ethan Sacks et dessiné avec détail et dynamisme par Paolo Villanelli.

Lu Star Wars : The Mandalorian tome 1 :

Il s'agit juste de l'adaptation de la fameuse série télé, enfin streaming, de Disney +, épisode par épisode. Le passage de Rodney Barnes & Georges Jeanty se laisse suivre, bien que la narration soit régulièrement un peu maladroite. Reste que le rythme, décompressé, lent et contemplatif, opère un certain charme. De même que les couleurs de l'habituée Rachelle Rosenberg.

Lu Star Wars : Han Solo & Chewbacca tome 1 'Une partie de loisir' :

Pas mal. Cela ne révolutionne rien, mais ça se lit avec plaisir. Suffisamment intéressant, que cela soit pour l'un ou pour l'autre des deux personnages en titre (il faut attendre la seconde moitié pour que le second s'exprime enfin), pour passer un sympathique moment. Le scénario est signé Marc Guggenheim, et "l'art" très (trop) numérique nous est servi par David Messina.

Lu Star Wars : Hidden Empire - Prologue et tome 1/4 'Une question de temps' :

Après War of the Bounty Hunters puis Crimson Reign, voici Hidden Empire, le dernier acte de la trilogie de gros crossovers Star Wars Marvel actuel orchestré par Charles Soule, se situant entre les épisodes V et VI, et y joignant ce que l'on a découvert dans le film dédié à Han Solo. Mon avis reste le même que précédemment, à tous les niveaux, car c'est toujours un peu la même chose. La série Darth Vader par Pak & Ienco se traîne quand il ne se contente que des va-et-vient et des scènes d'action, et marque plus quand il va dans l'émotion avec des cases flashback de la prélogie. Bounty Hunters de Sacks & Villanelli c'est de l'action non-stop brassant un casting de personnages plus que secondaires, mais la proposition graphique ultra dynamique et détaillée emporte irrémédiablement l'adhésion. Star Wars est toujours intelligemment écrit par Soule, servi aussi par les dessins beaux et clairs de Guenolet ou Rosanas - assurément la partie la plus qualitative du sommaire. Doctor Aphra par Wong & Jung est décompressé comme pas permis, n'avance pas et est inintéressant... il y a de quoi regretter l'excellentissime série originelle ! Et enfin le one-shot Revelations est une arnaque de première catégorie, desservie par une narration aux fraises et des dessinateurs... franchement mauvais, non mais qu'est-ce qu'ils font là ?

Lu Punisher 1 'Le roi des tueurs' :

Face à l'actualité, aux changements de moeurs polically correct, et à la réappropriation du symbole du crâne par des gros bras de forces militaires, Marvel se voit bien embarrassé par son personnage d'anti-héros antisocial hérité des années 80, qui a élevé le vigilante violent au rang d'art. Plutôt que d'assumer son caractère psychotique et de jouer intelligemment avec, l'éditeur décide en toute logique... de le saborder ! Allez hop, on a honte, on le glisse sous le tapis. D'où cette dernière mini-série, où ils demandent au bon Jason Aaron de créer un récit terminal out of character. Si ça peut être rageant, la lecture de ce début n'en demeure pas non plus mauvaise. Car si des éléments peuvent faire tiquer, d'autres font que ça reste accrocheur. Un bon narrateur sait raconter n'importe qu'elle histoire de la bonne façon, et c'est le cas ici. De plus, graphiquement ça le fait. Jesus Saiz est toujours impressionnant. Les "flashbacks" sont grattés par Paul Azaceta. Pour émettre un jugement final, il faudra donc attendre la suite.

Lu Batman : New Gotham tome 1 'Évolution' :

Au sortir direct du massif crossover No Man's Land (un classique que je n'ai pas lu), DC met le scénariste Greg Rucka sur la série Detective Comics. Un choix de bon goût, tant l'auteur y développe tout ce qu'il aime, et tout ce que nous aimons chez lui. Dans une narration qui prend son temps, il applique les codes du polar. On pense donc ici à une sorte de précurseur de l'excellentissime Gotham Central qu'il réalisera avec Ed Brubaker et Michael Lark. Côté graphique, le parti pris est on ne peut plus radical. Clin d'oeil à la série animée ? Dans tous les cas, le style employé est du clair et anguleux. Shawn Martinbrough officie sur la majorité, même si je lui préfère le toujours génial Phil Hester. Ce parti pris graphique se traduit aussi dans la colorisation, au départ surprenante, de WildStorm FX : des aplats anguleux qui ne se contentent que de deux teintes !

Les Trésors de Marvel 11 : 1972 :

Encore un chouette sommaire pour ce nouveau numéro, qui se concentre sur les monstres rétros. La première apparition du Fauve par Conway & Sutton a un dessin bof mais une narration ultra efficace, bravo. L'épisode de Werewolf by Night par Conway & Ploog n'est étrangement pas le premier mais le deuxième, ce qui fait que l'on est un peu perdu, dommage. Tomb of Dracula #1 par Conway & Colan est de l'épouvante gothique dans tout ce qu'elle a de bon, c'est bien mené, et bien sûr le trait de l'artiste est comme attendu époustouflant. Hero for Hire #1 par Goodwin & Tuska nous conte les origines de Luke Cage et ça reste pour mois la meilleure pépite de cette fournée : génial, passionnant, un morceau d'anthologie. The Defenders #1 par Englehart & Buscema est à côté bien plus kitch, et vu que ce n'est pas la première aventure du groupe, le choix n'est pas des plus avisés. Vient ensuite le premier épisode de Ghost Rider par Friedrich & Ploog, que l'on connaît par coeur, daté mais sympa. Et enfin un épisode des Avengers par Thomas & Adams avec les Inhumains, là aussi vu qu'on n'a ni l'avant ni l'après, c'est compliqué de l'apprécier à sa juste valeur.

John Carpenter's Night Terrors: Usher Down TPB :

Sorte de séquelle moderne et méta de La Chute de la Maison Usher d'Edgar Allan Poe. Exploration, maison hantée, voyages dans le temps... Des thèmes captivants qui s'inscrivent bien dans cette histoire d'épouvante. Si le rythme, toujours en avant, fait que l'on s'accroche à la lecture, il se trouve tout de même que la narration a parfois des scories. Il n'empêche que voilà une belle proposition pertinente, solide, que l'on doit au scénariste Jason Henderson, et où l'on peut admirer le trait réaliste et détaillé de Greg Scott, intelligemment colorisé par Felipe Sobreiro. Bien vu, une bonne surprise.

Oblivion song : Suite et fin de la série que j'avais entamée il y a deux étés. Et ben c'était très bien. On est clairement plus dans le comics de SF que dans le comics de super héros avec cette histoire d'incursion dans un monde parallèle qui nous réserve son lot de twists et cliffhangers. En tous cas, le scénario est très bien ficelé. L'intrigue est tout sauf manichéénne : il n'y a pas de méchant et les alliés d'un jour seront parfois les ennemis de demain. Et surtout, c'est très prenant.
Les dessins de Lorenzo de Felici sont assez étonnants: leur simplicité les rends lisibles et dynamiques mais les visages peuvent parfois manquer de précision.  Le tout reste très efficace et on sent que l'artiste s'est fait plaisir dans le design de la faune extra dimensionnelle.
Je conseille clairement cette série aux fans de SF et d'explorations.

Once & Future (suite et fin) Même schéma que ci dessus, lecture estivale dont il ne me manquait que quelques épisodes. J'ai peut-être simplement fait l'erreur de ne pas tout relire depuis le début (alors que j'avais bien tout relu pour oblivion song). Parce que je ne sais pas si c'est lié mais, bien que j'ai beaucoup aimé la série, j'ai trouvé la fin légèrement confuse par moment. Ca peut être aussi être lié à ma méconnaissances des légendes et contes grands bretons cela dit. J'aurai cependant largement apprécié le voyage et pourrai recommander la série sans ciller. Je suis pas ailleurs toujours aussi fan des dessins de Dan Mora!

Lu Justice League of America tome 4 'Troisième Guerre Mondiale' :

Suite de la série JLA datant de la fin des années 90/début des années 2000 et lancée par Grant Morrison & Howard Porter. Du blockbuster stratosphérique pimenté par ses auteurs. L'écriture de Morrison est aussi délirante que le style de Porter. Ce qui fait que la généreuse richesse déployée ici peut paraître aussi grisante qu'hermétique, avec obscurs personnages et menaces cosmiques à l'appui. Les épisodes fill-in sont quant à eux plus terre-à-terre mais pas moins intéressants, servis par divers scribes et le dessinateur Mark Pajarillo, dont le trait raide allant à l'essentiel n'est pas si rebutant que ça finalement.

Lu Justice League of America tome 5 'La Tour de Babel' :

Au revoir monsieur Morrison, bonjour monsieur Waid. C'est en effet le toujours bon Mark Waid qui prend alors les rênes scénaristiques de la série. Il garde Howard Porter pour son fameux premier arc : 'La Tour de Babel'. Déjà lu en Semic Books, voilà une géniale idée, qui avec le recul aurait gagné à être plus développée vu son ampleur. Pour la suite, on a l'excellent Bryan Hitch au dessin, dont la finesse réaliste est à tomber. Mais même s'ils partent très bien, ces deux autres arcs sont plus extravagants, et un peu moins prenants que ce que l'on a lu précédemment.

Batman/ Superman world's finest #1-17 Après Once & Future dont j'avais adoré les dessins, je me suis donc penché sur Word's finest, dont je n'avais lu que du bien et qui est justement dessiné par Dan Mora (comme Once & Future au cas où vous ne suivez pas).
Dans cette (très bonnne) série, Mark Waid nous raconte les débuts ensemble (bon pas sur parce que la temporalité est pas super claire mais il s'agit en tous cas d'histoires se déroulant dans le passé; Dick Grayson est encore Robin par exemple) de Batman & Superman. On pourrait penser que Waid se retrouverait bloqué par cette écriture dans le sens où rien de trop lourd de conséquence ne peut se produire sans qu'on l'ait déjà su dans les séries actuelles et c'est en partie vrai : on sait fondamentalement que les protagonistes principaux ne vont pas mourrir par exemple. Mais au delà de ça, Waid n'hésite pas à introduire de nouveaux personnages ou éléments importants, avec on le sent parfois, l'intention de les réutiliser plus tard. On sera fatalement obligé de revenir à une forme de statu quo à la fin de la série mais le voyage est très sympa.
Les 17 premiers épisodes correspondent aux trois premiers arcs de la série. Et ils sont tous les trois excellents. Menaces nouvelles et anciennes se rencontrent pour des enjeux qui vont crescendo au sein de chaque histoire. Chaque arc est bien différent mais ils sont tous autant inspirés. Et malgré les tensions et le suspens, on y retrouve ce ton positif que Waid affectionne.
Et je ne reviendrai pas sur les dessins de Mora que je trouve toujours excellents.
Une bien bonne lecture à conseiller à tous ceux qui aiment les comics de super héros (voire de super héros d'antan)

The Crow : Waking Nightmares :

Wetta/Vestron continue de proposer tout les titres dérivés du The Crow de James O'Barr. Ici il s'agit d'une mini-série datant de 1997. Le scénariste Christopher Golden respecte à la ligne le concept, il est solide et appliqué, ne sort que trop rarement de la formule, même si c'est bien écrit. L'attraction reste le dessinateur : le génial Phil Hester. Son style à la fois cartoony et précis, si caractéristique, on l'apprécie d'autant plus que c'est en noir et blanc (et trames).

American Jesus volume 3 'Révélation' :

The Chosen/L'Élu avait été une bonne surprise : chronique d'un jeune aux pouvoirs bibliques sur fond de ruralité, se concluant par un twist monstrueux, il marquait par son approche posée plus proche du franco-belge indé que du comics mainstream. Presque 20 ans plus tard, Mark Millar & Peter Gross se retrouvent pour en proposer la suite. L'Acte 2 s'est focalisé sur l'autre versant, avec des thèmes forts intéressants, même si graphiquement l'utilisation de l'informatique a moins de charme que le naturel du titre originel. Aujourd'hui arrive le final, moins grandiose et plus classique qu'attendu.

Hulk : L'Intégrale - 1995-1996 :

La première moitié du bouquin est loin d'être captivante. Des épisodes bien inutiles, avec divers dessinateurs. Il faut attendre la seconde moitié pour retrouver ce que l'on aime dans la série de Peter David. D'autant que le nouveau dessinateur le suit dans son généreux délire grâce à son style inimitable : Angel Medina ! Aux abonnés absents depuis quelques temps, c'est d'autant plus une bonne chose de le retrouver dans ces intégrales. J'imagine bien que son style est clivant, tant il pousse le bouchon très loin, mais perso je kiffe grave. Anatomie déformée délirante, application méticuleuse détaillée, c'est pour ma pomme du bonheur en barre. J'ai pris mon pied, et du coup, j'ai hâte de découvrir la suite dans le prochain opus.

Lu Sleeper tomes 1 'En territoire ennemi' et 2 'Sur la corde raide' :

Soit l'intégralité des séries WildStorm datant d'il y a une vingtaine d'années, que propose Urban Comics dans deux pavés. Verdict : mais qu'est-ce que c'est bon, ce truc ! Et ça commence sur les chapeaux de roues avec la mini-série Point Blank. Ed Brubaker applique les codes du polar au monde des super-slips, avec un soin appuyé dans la construction d'un monde solide et noir. Excellent, d'autant plus que c'est dessiné par l'incroyable Colin Wilson, au trait maîtrisé, détaillé et agréable. On passe ensuite à la série en titre, composée de deux fois douze épisodes. La suite, qui se concentre sur d'autres personnages. On est clairement dans le genre espionnage appliqué à cet univers, avec tout ce que cela implique comme thèmes attendus. Dont bien sûr les trahisons à foison. Et le protagoniste étant un agent infiltré qui ne sait plus comment s'en tirer ni qui croire, l'histoire est passionnante. Ed Brubaker ayant toute la place d'oeuvrer, cela donne un récit palpitant de bout en bout. Une narration soutenue par Sean Phillips, qui s'applique dans ses compositions, ses clairs/obscurs et ses couvertures, ce qui fait que les détracteurs de son style sec passeront quand même un bon moment. Une très bonne lecture donc, vraiment une pépite. Et l'on sait bien sûr que les deux auteurs nous pondront encore d'autres joyeusetés du même genre après...

Lu Marauders Vol.1 'Vivre et mourir à Krakoa' :

Le nouveau statu quo dicté par Jonathan Hickman chamboule tout. Les mutants ont leur propre nation, et sont retranchés sur une île vivante. Bon ben voilà, maintenant le monde les craint, ils ont des comportements de moins en moins tolérants, et ils s'ennuient un peu. Le lecteur aussi ? Une ribambelle de séries en découle. Dont celle-ci. Pas de réelle ambition ici, c'est juste un sympathique divertissement. Décompressé et vite lu, qui fait gentiment passer le temps. Et joliment illustré par des dessinateurs italiens, relevés de belles couleurs. Voilà, sans plus. Merci, au suivant.

Lu X-Force Vol.1 'Terrain de chasse' :

Là aussi le carcan est tranquillement pépère. Ce qui n'empêche Benjamin Percy d'y coller une structure solide, à la narration prenante. Surtout dans la première moitié de cet album d'ailleurs. C'est-à-dire qu'il est aussi soutenu par le très bon dessinateur Joshua Cassara, lui-même colorisé par Dean White. Ce n'est pas inintéressant, il y a bien sûr des passages violents. Même si dans cet univers, tout le monde peut être ressuscité à l'envie...

Lu Les Gardiens de la Galaxie 4 'Cloués au sol' :

Dernière ligne droite pour la série "écrite" par Brian M. Bendis. Le gars ne sait pas quoi raconter mais le fait quand même... et le fait bien ! C'est tranquille, pépère, les personnages sont sympas, il n'y aucun enjeu. Mais s'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, il serait mensonger de dire que c'est désagréable. On n'en ressort pas plus avancé après qu'avant, ça vend du papier sur du vent, mais ça reste plaisant. Il faut dire que graphiquement c'est du même acabit, c'est joliment bien fait. Ce sont les artistes qui font le spectacle, et le dessinateur Valerio Schitti a un trait clair et agréable, tout comme Richard Isanove propose des couleurs simples et plaisantes.

Lu Star Wars : Hidden Empire tome 2/4 'La Flotte de l'Aube' :

C'est toujours la même chose, ça tire en longueur mais ça se suit bien. On retrouve les séries et les auteurs habituels, avec leurs ambiances et qualités respectives. Le très léger Doctor Aphra de Wong & Jung, l'efficace à tous les niveaux Darth Vader de Pak & Ross, le fainéant mais superbe Bounty Hunters de Sacks & Villanelli, ainsi que les forts solides et sympas Star Wars de Soule & Genolet et Hidden Empire du même Soule & Cummings. Bref, ça fait gentiment passer le temps.

Lu Punisher 2 'L'Homme et le Diable' :

Deuxième tiers de la dernière maxi-série, où Marvel décide de pousser le personnage sous le tapis. Dommage, mais heureusement, ils ont passé ce projet à Jason Aaron. Le gars sait quoi et comment écrire. Et sait accrocher, que cela soit avec la partie présente - illustrée par l'incoyable Jesus Saiz -, ou la partie passée - grattée par Paul Azaceta -, où il nous dévoile un Frank Castle déjà bien dérangé avant son passage au Vietnam. Et encore plus après, scrutant ce comportement sur sa (non) vie de mari et père.

Lu Punisher : 'Journal de Guerre' :

Une étude ce caractère fort intéressante, que l'on retrouve au coeur du dernier one-shot au sommaire de ce petit album. L'autrice Torunn Gronbekk y est ainsi bien plus pertinente que pour le reste, qui rentre dans un plus grand classissisme pour le coup. Donc mis à part ce récit marquant, les deux autres sont plus de l'action fantaisiste oubliable. Chacun est dessiné par un artiste différent, qui ne payent pas de mine mais pas désagréable.

Lu The Department of Truth tome 1 'Au bord du monde' :

Mais c'est génial, ça ! La bonne réputation de ce nouveau titre en creato- owned n'est pas usurpée. L'excellent scénariste James Tynion IV traite ici de la triste mode des conspirationnistes, plus présents que jamais outre-Atlantique. Et il ne le fait pas avec le dos de la cuillère, y allant à fond. Beaucoup d'infos à ingurgiter, donc, à un rythme soutenu. C'est riche en tous points, tout comme la proposition graphique. Martin Simmonds ne fait pas dans la dentelle, il utilise toutes les techniques possibles et imaginables, pour un choc visuel impressionnant. Bref, c'est du bon, recommandé.

The Suicide Squad : Peacemaker :

L'an dernier Urban comics a proposé cet album, réunissant les premières apparitions du personnage chez DC, datant de la seconde moitié des années 80 : trois épisodes de la série Vigilante, ainsi que sa première mini-série. Tout cela est écrit par Paul Kupperberg et dessiné par Tod Smith. Tout cela retranscrit les codes narratifs de l'époque... et là ça a mal vieillit ! Des attaques terroristes mondiales à répétitions, des vigilantes à la personnalité déglinguée. Autant dans le premier cas ça passe, autant dans le second c'est beaucoup trop lourd et laborieux, que cela soit dans le texte surécrit ou le dessin compliqué pour faire compliqué. Trop de choses, pas réellement captivantes, dans un espace restreint : la lecture a du mal à paraître agréable.

Moon Knight : 'Le Fond' :

La relance du personnage par le romancier Charlie Huston et l'artiste star David Finch au milieu des années 2000. Le premier arc, que j'avais déjà lu, demeure à mon sens plutôt efficace. La noirceur profonde de la chose surprend, tout comme la narration lente et fracturée. Si ça reste un peu mystérieux et que le dessin certes très cool est raide, ça se suit bien et les scènes d'action sont mémorables. Le second arc est par contre des plus décevants. Devant se caler sur Civil War, Huston fait défiler les guests inutiles. Mais parvient à raconter une autre confrontation avec d'autres personnages, mais cela reste trop abscons pour les lecteurs qui n'ont pas connu la série originelle. Finch s'ennuie et laisse la place à un jeune Mico Suayan. Son style impressionne au départ, mais on déchante vite face à un style trop ampoulé et une narration constituée seulement d'extrêmes gros plans. L'épisode final relève le niveau, avec un scénariste qui donne tout dans l'analyse psychologique de son protagoniste torturé - et ça fait plaisir à lire. C'est illustré par Tomm Cocker, au traitement graphique photoréaliste. C'est aux antipodes de ce qui a précédé, mais c'est mieux.

Suicide Squad : Blaze :

Avec Simon Spurrier au poste de scénariste de cette mini-série Black Label, ça ne pouvait qu'avoir de fortes chances de me plaire... Et en effet, cela a été le cas ! L'auteur britannique utilise toute la place à sa disposition pour explorer des thèmes pertinents, allant de surhommes aux pouvoirs démesurés dévastateurs à la psyché humaine, tout cela bien sûr avec une ironie marquée mais non sans finesse. C'est ainsi qu'à la commande de DC, il répond par un titre vraiment intéressant, solide et foisonnant. Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré. La partie graphique, due à l'artiste Aaron Campbell et à la coloriste Jordie Bellaire, marie trait photoréaliste et chromes psychédéliques. Si de temps en temps ce n'est pas des plus clairs, c'est artistique.

Les Icônes Marvel 3 : Avengers :

Le sommaire choisi est des plus sympathiques, même si le plaisir se lit trop vite. Avengers #8 par Lee & Kirby nous présente Kang le conquérant et c'est délicieusement rétro comme on l'aime. Le #260 par Stern & Buscema est cosmique. Le #160 par Shooter & Pérez est tendu comme il faut bien que trop vite lu. Le #4 de la série 1998 par Busiek & Pérez et le #181 de la série originelle par Michelinie & Byrne reposent sur le même principe, mais cela n'enlève ni le fun ni la joie d'admirer les superbes planches de ces géants sacrés. Les deux dernières propositions je les avais déjà lues ailleurs. Le 12.1 de 2010 par Bendis & Hitch reste ultra efficace et magnifique explosant la rétine. Et enfin New Avengers #1 de 2013 par Hickman & Epting est très accrocheur, même s'il faut dire qu'il sort du sujet. En résumé : tout ça était bien fun, bien que court. Dans le prochain et dernier numéro : les X-Men.

The Complete Cyber Force Volume 1 TPB :

Top Cow ressort ses titres cultes sous forme de gros pavés contenant environ 25 épisodes et 500 pages pour un prix attractif (30 dollar$) : une aubaine pour qui veut se replonger avec nostalgie dans ses séries patrimoine. Ce que j'ai fait avec cette réédition de la première création Image post-Marvel de monsieur Marc Silvestri, un artiste trop rare que j'adore, même si son style maîtrisé a aussi des côtés racoleurs. Et quel pied. Il gratte la majorité , tout comme la majorité est écrite par son frère Eric. La première mini-série, intitulée 'Tin Men of War', reste à mon goût le meilleur passage. Alors que visuellement ce n'est que de l'action non-stop avec un style malin et dynamique, les auteurs accouchent en même temps de tout un univers qui se tient. Après un épisode signé Walter Simonson s'il-vous-plaît, place à la série. Si Silvestri semble en un peu plus petite forme, le crossover 'Killer Instinct' avec WildC.A.T.s enchante surtout avec les épisodes ce cette série-là et un Jim Lee en feu. Suivent un arc bien sympa, un épisode réussi dessiné par Todd McFarlane, des Origines par des tâcherons débutants (Joe Benitez, Randy Queen et Michael Turner, ben ouais), horribles à tous les niveaux, un chouette arc écrit par ce cher Chris Claremont, un Annual réussi joliment dessiné par un David Finch en début de carrière, et enfin les derniers épisodes de Silvestri, meilleur que jamais. Si la qualité et l'intérêt sont assez variables, j'avoue avoir bien kiffé ce retour dans les années 90, avec des auteurs et un univers qui me sont chers. Notez qu'en France, après la publication kiosque par Semic et librairie par Editions USA à l'époque, c'est aujourd'hui Editions Réflexions qui reprend cette réédition en petits albums cartonnés : donc si ça vous intéresse, vous savez où aller.

Duke_Oliver a écrit:

The Complete Cyber Force Volume 1 TPB :

Top Cow ressort ses titres cultes sous forme de gros pavés contenant environ 25 épisodes et 500 pages pour un prix attractif (30 dollar$) : une aubaine pour qui veut se replonger avec nostalgie dans ses séries patrimoine. Ce que j'ai fait avec cette réédition de la première création Image post-Marvel de monsieur Marc Silvestri, un artiste trop rare que j'adore, même si son style maîtrisé a aussi des côtés racoleurs. Et quel pied. Il gratte la majorité , tout comme la majorité est écrite par son frère Eric. La première mini-série, intitulée 'Tin Men of War', reste à mon goût le meilleur passage. Alors que visuellement ce n'est que de l'action non-stop avec un style malin et dynamique, les auteurs accouchent en même temps de tout un univers qui se tient. Après un épisode signé Walter Simonson s'il-vous-plaît, place à la série. Si Silvestri semble en un peu plus petite forme, le crossover 'Killer Instinct' avec WildC.A.T.s enchante surtout avec les épisodes ce cette série-là et un Jim Lee en feu. Suivent un arc bien sympa, un épisode réussi dessiné par Todd McFarlane, des Origines par des tâcherons débutants (Joe Benitez, Randy Queen et Michael Turner, ben ouais), horribles à tous les niveaux, un chouette arc écrit par ce cher Chris Claremont, un Annual réussi joliment dessiné par un David Finch en début de carrière, et enfin les derniers épisodes de Silvestri, meilleur que jamais. Si la qualité et l'intérêt sont assez variables, j'avoue avoir bien kiffé ce retour dans les années 90, avec des auteurs et un univers qui me sont chers. Notez qu'en France, après la publication kiosque par Semic et librairie par Editions USA à l'époque, c'est aujourd'hui Editions Réflexions qui reprend cette réédition en petits albums cartonnés : donc si ça vous intéresse, vous savez où aller.

Ah, les premières séries Image qui vous en mettaient plein les yeux. Que de nostalgie.

Lu Punisher 3 'La Fin du Punisher' :

Suite et fin de la dernière maxi-série en date, où Marvel pousse le personnage sous le tapis face à l'utilisation dérivée de son symbole dans le monde réel. Jason Aaron continue de bien menée sa barque, avec un intérêt constant ; même si c'est décompressé, même si la fin est légèrement précipitée, même s'il y va à fond dans les retcons travestissants son passé. C'est en tout cas toujours superbement illustré par le très bon Jesus Saiz, et les flashbacks, grattés par Paul Azaceta quant à eux, demeurent prenants.

Lu Silver Surfer Vol.1 'Communion' :

Un vieux Marvel Deluxe de Panini Comics, qui est en fait l'intégralité de la série datant de 2003/2004. C'est écrit par un duo venant du cinéma. Il y a des éléments très pertinents, d'autres plus ennuyeux. Du bon et du moins bon, donc. La majorité bénéficie du joli trait de Lan Medina. Et de la remarquable et magnifique colorisation signée Edgar Tadeo d'Avalon Studios.

Spawn : Renaissance 13 :

Il est franchement pas mal du tout, ce nouveau tome de la série ! Rory McConville & Todd McFarlane continuent de bien mener leur bateau, additionnant les scènes prenantes, la bonne grosse bastonnade, les rebondissements et les révélations. Tout cela se suit bien, la lecture est moins lourde que d'habitude, ça s'enchaîne bien et c'est divertissant. La partie graphique est comme attendu encore de toute beauté. Carlo Barberi a certes un style plus rond, il compense par une composition solide et détaillée. Du bon boulot, tout comme la colorisation majestueuse de Jay David Ramos. Miam.

The Crow : Lethe :

La mini-série en 3 épisodes de Tim Seeley & Ilias Kyriazis surprend dans le bon sens du terme. Tout cela est à la fois très généreux, intéressant... et surtout vraiment original ! Les partis pris sont pertinents et bien vus, que cela soit l'histoire au cadre inédit et au rythme sans temps mort, ou le dessin de prime abord lambda mais qui charme par ses envolées narratives fréquentes - sans parler de la fort belle colorisation. Le dernier épisode de l'album est un one-shot qui n'a pas de rapport si ce n'est partager des auteurs : mais là on est devant un récit de vengeance bien plus classique en tous points.

DCeased 3 :

Mini-série finale de la saga Elseworld zombiesque, toujours par Tom Taylor & Trevor Hairsine. Il y a là un petit côté cosmique, le scénariste continue d'avancer tranquille tout en pondant des scènes prenantes. Même si c'est légèrement plus faible, décompressé et vite lu que ce qui a précédé, ça reste tout de même plaisant et bien sympa. Tout comme la partie graphique solide, portée par un trait qui tape et une colorisation aux petits oignons.

BRZRKR tome 2 :

Suite de la création de Keanu Reeves, que l'acteur écrit avec le prolifique Matt Kindt. On retrouve les mêmes éléments que lors de notre découverte : narration décompressée avec beaucoup de cases, texte minimaliste mais qui claque, pitch accrocheur et action gore. Ici, les auteurs se focalisent plus sur le protagoniste en titre, et amènent aussi plus de fantastique. Bien vu, ça garde son intérêt. Visuellement, il faut s'y faire, Ron Garney fait dans le gribouillage sans guère de finesse ; ça se tient mais il ne faut pas être trop regardant. Malgré cela, j'accroche toujours et ai hâte de lire la suite.