Comics du jour, bonjour

Garth Ennis présente ShadowMan :

A une époque, Valiant a été racheté par la compagnie de jeu vidéo Acclaim. Nouveaux comics, qui reflétaient les adaptations vidéo-ludiques. Ce titre fait partie de cette vague. Nouveau personnage, mais qu'y est hélas très peu exploité ici ! Cet album regroupe les quatre premiers épisodes de la série. Garth Ennis s'éclate dans le délire, notamment avec ses méchants, mais ne va pas très loin. C'est dessiné par Ashley Wood. La seconde moitié du bouquin, c'est la mini-série Deadside. Le génial Paul Jenkins brode des épisodes stand-alone mêlant horreur et satire sociale. C'est bien vu, même si ça ne développe guère cet univers. Ashley Wood trouve son style, un joli chaos associant plein de techniques. Dennis Calero vient à son secours avec de la peinture trop réaliste, et le dernier épisode n'est resté qu'à l'état de scénario. On attendra l'album suivant pour vraiment apprécier cette période...

Le Garde Républicain / Jess Puma : Spécial Noël 2022 :

La fournée hivernale de cette année est toujours aussi rétro et sympathique, même si elle se lit vite. Toujours orchestrés par Jeam-Marc Lofficer, on a là deux récits de 22 pages chacun. Un classique dessiné par Roberto Castro. Et un seconde rigolo, servi par le train au diapason de Martin Espinoza.

Lu Justice League of America tome 0 'Année Un' :

Soit Year One. Le scénario de Mark Waid & Bryan Augustyn est bon quand il traite des personnages, de leurs relations. Non sans rebondissements, ni humour appuyé plutôt osé - faisant souvent glisser le propos vers une certaine parodie. La ou les menaces, kitchs, par contre, on s'en fout un peu. C'est dessiné par Barry Kitson, au trait classique et solide, clair et agréable, du joli travail. Plus un court récit savoureusement écrit par Grant Morrison et dessiné par Curt Swan.

Lu Justice League of America tome 1 'Le nouvel ordre mondial' :

On commence par la mini-série A Midsummer's Nightmare. Le scénario de Mark Waid & Fabian Nicieza est à la fois classique et plaisant. C'est illustré par le trait agréable de Jeff Johnson et rentre-dedans de Darick Robertson. On rentre ensuite enfin dans le vif du sujet, à savoir la série des années 90. Grant Morrison s'amuse à écrire du blockbuster plein d'ironie, avec de nouvelles menaces à foison. Le dessin signé par Howard Porter est d'une folie au diapason, entre personnages expressifs, détails à foison, dynamisme des mises en page, etc..., vraiment un travail de malade qui nous explose la rétine !

Lu Batman : Detective 1 'Mythologie' (Rebirth) :
Peter Tomasi sait écrire de façon efficace. C'est le cas ici, avec cette intrigue aux allures classiques mais palpitante. D'autant que c'est dessiné par Doug Mahnke. Mais la chute, du genre "tout ce que vous venez de lire était un rêve", se révèle donc être du "tout ça pour ça", qui ne peut que décevoir. Dommage, car même si c'était rapide, c'était bien.

Lu Batman Detective tome 1 'Visions de Violence' (Infinite) :
Mené à un rythme décompressé, là aussi le scénario pondu par Mariko Tamaki sait se montrer accrocheur. Mais là aussi la révélation n'est pas des plus à la hauteur. Reste que le déroulé se suit avec intérêt. Aux dessins, on a le fort bon Dan Mora, ainsi que celui qui singe sans vergogne le style de Greg Capullo & Jonathan Glapion, Victor Bogdanovic.

Lu Les Gardiens de la Galaxie 2 'La Fin des Gardiens :
Suite de la série de Brian Michael Bendis. Ce qui veut dire que son auteur ne fait ici que brasser du vent, un grand vide qui se suit distraitement. Les pages s'enchaînent et ca fait vendre du papier, mais ça ne raconte pas grand-chose. Comme d'habitude, on se rattrape avec la partie graphique, et là encore c'est du beau travail. Chapeau aux artistes, avec ici du Nick Bradshaw, Ed McGuinness ou Frank Cho...

Lu Star Wars : Crimson Reign tome 3/4 'Les Chevaliers' :
StarWars, je m'en fous un peu, ça tourne en rond et c'est pour les gamins. Mais ça se laisse lire et il y a de bons passages. Comme les séries Star Wars par l'appliqué Charles Soule & le remarquablement élégant Ramon Rosanas, et Bounty Hunters par l'action-man Ethan Sacks & le fada Paolo Villanelli.

Deadpool : L'Intégrale - 1991-1994 :

Ce premier recueil rassemble certaines premières apparitions du personnage, que cela soit dans des épisodes complets ou des extraits - mais pas tous. Du coup, c'est assez décousu, un peu compliqué de raccrocher les wagons à chaque fois. On commence bien sûr par sa création par le très mauvais et brouillon Rob Liefeld dans X-Force, dont "l'art" est à peine digne d'un croquis mal torché. Son successeur Mark Pacella est de la même veine approximative et bourrine. Heureusement, c'est ici et là relevé par le texte malin de Fabian Nicieza. Et le trait solide et charmeur de Greg Capullo. Les épisodes de Nomad, Avengers et Silver Sable vont du sympa à l'immonde en passant par le passable. On termine par la première mini-série consacrée au personnage, suite directe de ses mésaventures dans les titres précédents - et d'autres non vus, donc avec des événements inexpliqués. Fabian Nicieza mène bien sa barque, a su poser les bases caractéristiques du gars. C'est servi par le dessin enjoleur d'un jeune Joe Madureira, qui explosait ici ses talents. Bref, cet album est une compilation disparate, qui part dans tous les sens en oubliant des morceaux, montrant aussi bien le pire que le meilleur des comics. Cela manque cruellement d'uniformité dans la narration, mais on espère que ces accros seront du passé à partir du prochain opus.

Lu Les Gardiens de la Galaxie 3 'Le nouvel ordre galactique' :

Les deux derniers épisodes de la série lancée en 2013, et la première moitié de celle de 2015, toujours par Brian Michael Bendis & Valerio Schiti. Comme précédemment, c'est tout simplement du divertissement blockbuster amusant, sans drama et avec du fun, ça vide l'esprit. Bendis fait du Bendis, ça reste en surface, que cela soit les intrigues ou les dialogues. Mais ça se suit agréablement, ce qui est déjà pas mal. Schiti fait le boulot, on ne peut pas lui enlever ça : ce n'est pas mauvais, même si la qualité de son trait est aléatoire, se balançant entre prouesses et facilités. Bref, c'est sympa.

Scorched : l'escouade infernale 1 :

Dernière série spin-off à Spawn en date, Scorched est un comic d'équipe... ressemblant fortement à ce qui se passe actuellement dans la série-mère ! On est en terrain McFarlanien connu, avec tous ses défauts scénaristiques et qualités graphiques. Le but est obscur, les personnages sont légion, la narration paraît improvisée, il y a des erreurs de continuité, les protagonistes passent leur temps à se chamailler. Bref, il n'y a guère d'intérêt à trouver dans cette lecture. Côté visuel, le dessin de Stephen Segovia est minimaliste mais pas désagréable, et la colorisation est de toute beauté.

Lu Batman tome 4 'Abyss' (Infinite) :

Un arc de transition, signé Joshua Williamson pour le coup. C'est à la fois simple et efficace, classique et solide. Pas inoubliable et court, mais ça se lit bien. Le dessin clair et appliqué de Jorge Molina et Mikel Janin, associé aux belles couleurs de Tomeu Morey, fait le show, de la belle oeuvre. L'album se finit sur un récit de Karl Kerschl, à l'ambiance fantastique et graphique originale, nous rappelant aux bons souvenirs de la série Gotham Academy.

Lu Green Lantern : 'Le Retour d'Hal Jordan' :

Soit la fameuse mini-série datant de 2005, où Geoff Johns s'efforce à ramener le personnage au sein de son univers. C'est bien fait, prenant, bien construit et carré. Le graphisme est aussi de qualité, où la belle colo soutient le trait minutieux d'un Ethan Van Sciver star, qui n'était à l'époque pas encore devenu le leader actuel du Comicsgate...

Lu Justice League of America tome 2 'La fin des temps' :

Suite de la fameuse série datant des années 90, orchestrée par M. Grant Morrison. Dire que c'est vraiment ambitieux et généreux est un euphémisme. L'auteur balance des idées au kilomètre, que cela soit des concepts ou dans la narration. Il y a beaucoup de matière, non sans un certain humour d'ailleurs. Une approche que l'on retrouve également dans le dessin d'Howard Porter, qui s'amuse dans les compositions détaillées : un travail d'orfèvre impressionnant, tout en restant fort agréable. Les pages de Gary Frank ou Arnie Jorgensen sont bien sympas aussi. L'album se clos sur le long one-shot crossover inédit JLA/WildC.A.T.s : gratté avec dynamisme par Val Semeiks, cett récit de voyages dans le temps est difficilement satisfaisant car trop précipité.

Démons :

Je dois de prime abord l'avouer : cette mini-série complète créée par Scott Snyder & Greg Capullo ne me faisait pas plus envie que ça, car ça semblait être une redite des univers et genres que les deux auteurs ont déjà maintes fois explorés. Certes, le fond est du déjà vu, l'éternel combat entre le bien et le mal, la lumière contre les ténèbres, les anges contre les démons. Mais dans le forme, eh bien il faut bien dire que ça se lit vraiment bien. C'est bien construit, structuré, il y a plein d'idées, de protagonistes auxquels on s'attache, de rebondissements. Certes, c'est verbeux et trop court, mais c'est loin d'être une lecture déplaisante. Et puis, bien sûr, on en prend plein la vue avec l'art de Capullo, aux petits oignons comme d'habitude : personnages bien campés, souci du détail, narration et cadrages dynamiques.

Lu Justice League of America tome 3 'Monde futur' :

Suite de la série des 90's signée Grant Morrison & Howard Porter. Mark Waid vient écrire deux histoires vraiment sympa. Puis place au gros morceau DC One Million, au pitch accrocheur mais à la lecture pas des plus limpides. Morrison conjugue menaces cosmiques hermétiques et personnages variants à foison, illustré par Val Semeiks. Le style de Porter reste quant à lui bien agréable. Allant dans tous les sens avec dynamisme, cette série vaut le coup.

Mighty Marvel : Amazing Spider-Man 1 - 1962-1963 :

Deuxième lancement de revue kiosque par Panini, après le rendez-vous immanquable des Trésors de Marvel, et avant le prochain Les Icônes de Marvel. Ici, l'éditeur recycle les tous premiers épisodes de la série the Amazing Spider-Man, oui ceux des années 60 signés de ses créateurs Stan Lee & Steve Ditko. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas, car je ne les avais jamais lu, et j'aime ces fix de comics old school. S'il faut hélas et bien sûr se farder une traduction pas des plus heureuses, il n'empêche que je ne peux que dire que j'ai pris mon pied. Il y a beaucoup de choses à croquer ; les éléments caractéristiques que l'on aime tant sont développés dès le début. Une formule efficace, un style accrocheur. Tout comme le trait de Ditko, charmeur en diable, particulièrement agréable. Du classique culte et intemporel, qui a la particularité d'avoir sa propre signature. Bref, un régal nostalgique.

Lu Sailor Ragowski :

Dérivé du très putassier, moralement répréhensible et nullissime Rags. Ici, le zombie porn trash ordurier bon à jeter au pilon laisse la place à une approche beaucoup plus positive. Le coeur est tourné du côté de la culture japonaise, c'est-à-dire manga, kaiju et magical girl. Si c'est décompressé et que ça se lit vite (et que la VF à un goût d'amateur), on en prend plein la rétine grâce au dessin hallucinant de maîtrise signé Luigi Teruel. Y aura-t-il une suite ?

Jupiter's legacy T3 requiem première partie de la conclusion de la série Jupiter de Millar. Je sais que ce dernier n'a pas forcément bonne presse ici mais je suis généralement client et j'aime notamment beaucoup cette série. Cette fois, les évènements se déroulent quelques années après le volume précédent et les choses ont changé, mais plutôt dans le bon sens. On retrouve dans ce tome tous les marqueurs de Millar: un coté cru, voire un peu trash; de la violence (mais moins que souvent) et des gros twists à la en veux tu en voilà. Je dis ça d'un air détaché mais j'ai quand même bien aimé et j'ai plutôt hâte de lire la fin de tout ça. Petite déception notable tout de même, Quitely laisse la place à Tommy Lee Edwards. Mais passé la petite tristesse de ne pas pouvoir profiter du trait de Quitely, on retrouve tout de même de très jolis dessins qui ont le mérite d'apporter un autre ton à cette partie.

Lu 52 tome 1 :

Urban Comics a publié ce titre sous la forme de 4 gros albums. Une série au concept unique, un numéro par semaine, se déroulant en temps réel, centré sur des personnages secondaires de l'univers DC, la Trinité étant partie ailleurs. C'est écrit par Johns, Morrison, Rucka et Waid, et j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. C'est très efficace et accrocheur, on s'attache à suivre ces personnages et ces péripéties, d'autant plus qu'il y a plusieurs genres d'abordés. Alors que Keith Giffen s'occupe de la narration, on a plusieurs dessinateurs qui se succèdent, dont le très bon Joe Bennett.

Duke_Oliver a écrit:

Lu 52 tome 1 :

C'est écrit par Johns, Morrison, Rucka et Waid, et j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. C'est très efficace et accrocheur, on s'attache à suivre ces personnages et ces péripéties, d'autant plus qu'il y a plusieurs genres d'abordés.

J'avais beaucoup aimé aussi à l'époque où ça avait été publié chez Panini.

Lu 52 tome 2 :

Une série qui accroche toujours autant, avec son lot de péripéties racontées en temps réel, sa profusion de personnages d'habitude secondaires qui sont ici sur le devant de la scène, des surprises, des va-et-vient entre plusieurs genres, des dessinateurs qui offrent un travail aux petits oignons... bref, que du bon, que du plaisir, n'en jetez plus, j'en veux encore, hâte de lire la suite.

Lu Batman Detective tome 2 'Le Cauchemar de Nakano' (Infinite) :

Mouaif... La scénariste Mariko Tamaki se repose sur ses lauriers, ne proposant juste qu'un prolongement de son premier arc. C'est donc sans grande originalité ni grand intérêt, et en plus c'est raconté de façon décompressée. L'artiste Dan Mora fait le job, c'est dynamique et efficace. Du point de vue émotionnel, ça bouge un peu plus dans la seconde moitié de cet album, grâce à des parti pris narratifs beaucoup moins extravagants et plus ancrés dans les turpitudes de l'âme humaine. Et de plus, c'est illustré par David Lapham, dont le style qui correspond bien à cette approche. Bref, pas grand chose de neuf à l'horizon dans cette série, c'est du Batman classique qui peine à remuer ; mais ça reste un simple divertissement comme un autre.

Lu Batman Infinite tome 3 'La Tour d'Arkham - 1re partie' :

Difficile de juger, puisque l'arc n'est pas terminé dans cet album. Néanmoins, la lecture était plus intéressante que le précédent tome. Pourtant, c'est raconté dans un ordre mélangé, ce qui n'aide pas la compréhension. Mais même si le pitch est tiré par les cheveux, c'est un minimum prenant. Ou alors c'est la partie graphique qui relève le niveau ? Incontestablement ! C'est-à-dire que c'est l'immense Ivan Reis qui est à l'oeuvre ici, sans doute pour moi l'un des meilleurs artistes DC récents, qui ne lésine pas sur le travail et les détails - transcendé par Danny Miki à l'encrage, un autre grand. Les épisodes croqués par Max Raynor sont bien plus fonctionnels. Urban traduit aussi les back-up stories, et on les en remercie, car c'est vraiment du bon. Ici, Matthew Rosenberg et Fernando Blanco reviennent aux premières années de Batman, dans un récit à la fois noir et kitch, du point de vue d'un enfant.

Lu 52 tome 3 :

Même si le rythme narratif repose maintenant sur une certaine routine, les auteurs savent certainement nous accrocher, et nous offrir des scènes marquantes et hautes en émotions. Un rythme qui permet ces scènes, puisque l'on suit ces événements et ces personnages sur un long laps de temps. Une lecture vraiment très sympa. Malgré le fait que dans l'exemplaire lu, il y avait une erreur d'impression, avec une épisode et demi répété, et donc l'équivalent manquant. Je vais enchaîner sur le 4ème et dernier tome, pour finir de lire cette longue et bonne série DC, dont l'édition en album nous gratifie de commentaires des auteurs après chaque épisode, ajoutant encore de la qualité.

Duke_Oliver a écrit:

Lu 52 tome 3 :
Malgré le fait que dans l'exemplaire lu, il y avait une erreur d'impression, avec une épisode et demi répété, et donc l'équivalent manquant.

J'ai eu le même souci sur un album une fois. J'ai contacté Urban, ils m'ont demandé de leur envoyer des photos du défaut d'impression et ils m'ont renvoyé gracieusement un exemplaire sans défaut sans que je leur renvoie l'album défectueux.

J'avais acheté l'exemplaire dans une librairie loin de chez moi et je ne pouvais donc pas l'échanger directement au libraire. Je crois qu'Urban m'avait aussi demandé une photo du ticket de caisse.

Par contre, je pense que ça marche si tu as acheté l'album neuf et pas en occasion.

Lu 52 tome 4 :

Suite et fin de la série hebdomadaire DC post-Infinite Crisis. Comme précédemment, des intrigues sont passionnantes, d'autres moins prenantes. Mais la lecture, malgré une fin rapide, a toujours été d'une belle efficacité. De même, la partie graphique est toujours un régal, avec les différents dessinateurs qui nous gratifient de leurs talents propres, sans oublier une jolie colorisation. Et encore des bonus sur les coulisses passionnants.

The Maxx 02 :

Deuxième album VF chez éditions Réflexions pour la série culte de Sam Kieth chez Image dans les années '90. Ce titre est résolument un véritable ovni, que cela soit dans le ton ou le graphisme résolument personnels et originaux. Un délire qui en rebutera plus d'un, mais qui touche par son courage et sa mélancolie ambiante. On est ici loin d'une narration conventionnelle, et cette volonté d'aller à l'encontre des codes établis se voit aussi dans le visuel : Sam Kieth gratte comme il l'entend, et cela ne l'empêche pas d'être toujours très impressionnant. Notez que cet opus nous réserve à chaque épisode la participation d'autres personnages, comme par exemple le Savage Dragon d'Erik Larsen ou Pitt de Dale Keown.

Les Trésors de Marvel 9 : 1967 :

Un numéro au sommaire conséquent, rempli jusqu'au bout, du coup pas de place pour les couvertures originales et publicités. Et au final quasiment la totalité est écrite par Stan Lee, avec sa narration et ses textes sur-écrits à la fois datés et incroyables, que l'on apprécie tant nous fans de comics nostalgiques. On commence par trois épisodes des Fantastic Four face à un Fatalis qui s'est octroyé les pouvoirs du Silver Surfer, avec des caméos des Inhumains : le grand et légendaire Jack Kirby fait ici le show, démontrant toutes sa maestria créative et graphique. On lit ensuite le fameux Amazing Spider-Man #50, haut en émotions fortes, illustré par John Romita. On passe ensuite à une trilogie du Doctor Strange, autre salle autre ambiance, grattée par la bluffante Marie Severin. Les récits qui clôturent le bouquin sont beaucoup plus kitch et oubliables à tous les niveaux : Daredevil qui se grime en Thor, et les X-Men qui confrontent Spider-Man. Le récit inédit du trimestre est une pépite : une parodie des FF par leurs propres créateurs Lee & Kirby dans Not Brand Echh #1, qui dans seulement 8 pages s'en donnent à coeur joie et sans limite dans le délire généreux et l'humour hilarant !

Spawn : Renaissance 12 :

Le tome précédent était globalement un bon cru. C'est également le cas de celui-ci. Bien sur, les défauts demeurent : le texte est sur-écrit avec générosité mais reposant surtout sur du vide, des personnages et intrigues apparaissent sans explications... Mais à côté de ça, ça se suit bien, le scénario est intéressant, avançant et enchaînant des scènes fortes et captivantes. Et c'est aussi superbement illustré. Carlo Barberi a beau avoir un style a priori plus rond et cartoony qu'à l'habitude, en fait il impressionne par une solidité à toute épreuve de ses personnages et de sa narration, ainsi qu'un joli souci du détail et une ambiance sombre à souhait. Bref, malgré toutes les scories habituelles, ce nouvel opus se lit bien et avec plaisir.