Comics du jour, bonjour

Batman : The Dark Knight Returns - The Golden Child :

One-shot surprise, culmination de l'univers créé et développé par Frank Miller. Pour comprendre de quoi il retourne, il faudra avoir lu les trois mini-série du Dark Knight. Batman n'est en soit pas présent. Les protagonistes en sont sa relève Carrie Kelley, et surtout les enfants de Superman et Wonder Woman. Ils font face à Darkseid et le Joker, dans un mélange de confrontation de pouvoirs cosmiques dévastateurs et de manifestations citoyennes dans les rues dues à une élection contestée. Avec Donald Trump visé sans le cacher. Bien sûr, l'écho avec l'actualité brûlante se pose là. Mais ça s'arrête là. Ce récit n'a d'autre but que ça, que de taper du point sur la table sans finesse. Pertinent en soi, mais dans le cadre de cet univers, le procédé fait forcé, on se demande à quoi bon. Reste que les dialogues syncopés de Frank Miller font toujours autant leur petit effet. Et que l'art de Gabriel Grampa, auteur en tant que tel ici, à la fois élégant et puissant, est vraiment de toute beauté. Et la colorisation de Jordie Bellaire est la cerise sur la gâteau. De la belle œuvre, donc. L'éditeur ne se contente pas des 48 pages du bouquin. Il nous le repasse en nous présentant toutes les planches originales seules. Puis les bonus sont garnis, entre toutes les couvertures, les recherches de personnages et de mises en pages.

King Thor 1-4 : Soit la vraie conclusion finale défintive du run d'Aaron sur Thor. Ayant adoré ce run, j'étais plutôt intéressé et dans l'ensemble j'ai bien aimé. Je dis dans l'ensemble parce que ça m'a paru un peu décousu aussi. La bonne chose, c'est qu'Aaron reprend et clot les éléments principaux de son run. La moins bonne chose, c'est que j'aurais sans doute du relire le run en question avant parce que là certaines choses m'ont un peu perdu. Un autre problème, c'est que le monde du vieux Thor de la fin de l'univers n'est pas très avenant. On est presque à se dire qu'il faudrait arreter les frais et laisser le dit univers périr tant ce dernier ne fait pas envie.
Les dessins de Ribic sont généralement de toute beauté, même si j'ai pu avoir l'impression qu'il était moins inspiré sur certaines cases.
Enfin bref, ca reste une lecture nécessaire pour avoir la fin du run (même si ce sera retconné dans 6 mois) mais j'aurais aimé y prendre plus de plaisir.

Lu Justice League Dark 2 'Les Seigneurs de l'Ordre' :

Pas moins de 9 épisodes dans cet opus. Il y a donc de quoi lire. Si j'ai toujours peur que les textes de James Tynion IV soient lourds, en fait à la lecture ça passe. Il faut dire que l'on est quand même happé par l'histoire qui nous est conté, à l'ampleur ambitieuse dans son genre. C'est réellement plaisant. Tout comme également et surtout la partie graphique, servie par un Alvaro Martinez Bueno toujours en forme. Son style élégant se fond dans une narration inspirée et des mises en pages à l'originalité sans cesse renouvelée. Du très bon boulot, tout ça.

Cochléa et Eustachia : Je ne dirais pas que je n’ai rien compris à l’histoire, mais j’en suis pas loin. En revanche, j’aime beaucoup l’univers, j’aime beaucoup le dessin, il y a un côté qui fait que tu as toujours envie de tourner les pages en te disant que tu vas arriver par comprendre la finalité… je ne sais quoi en penser (si ce n'est qu'il y a un côté Little Nemo). Mais c’est joli.

Chapeau Melon et Bottes de cuir : j'ai beaucoup aimé le premier épisode, mené par Morrison. Pas parce que c'est Morrison, mais parce que j'ai complètement retrouvé l'ambiance de la série, à la fois dans l'intrigue tout comme dans les dialogue. Et en plus, l'histoire est très sympa.
La seconde, en revanche, signée par Caulfield, elle m'est tombée des mains. j'ai pas aimé ni le rythme, ni l'histoire. Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, ni même où cela se situait. En revanche, le lien entre Steed et Peel, ainsi que les dialogues sont également bien réalisés.
Les dessins sont tous réalisés par Ian Gibson, au trait aisément reconnaissable. C'est plutôt efficace, bien exécuté et le noir et blanc lui sied à merveille.

Black Panther 1966 - 1975 : Bon, quitte à avoir mis l'épisode d’apparition de la Panthère, ça aurait pu être sympa d'avoir le diptyque des FF. Cela dit, le pavé aurait été gros et c'est déjà sympa d'avoir l'ensemble du premier arc "Une panthère en colère" de McGregor. J'ai trouvé ça très littéraire, dans le sens où il y a énormément de descriptions de la part de l'auteur. Au départ, j'ai trouvé que c'était peut être de trop, mais en fait, c'est aussi pour mettre une ambiance, décrire le sentiment "royal" ressenti par T'Challa, se mettre aussi dans l'environnement africain, en plus des dessins ... au finl, je me suis habitué à ce style qui donne une certaine épaisseur au récit, que j'ai trouvé assez palpitant, plutôt varié dans ses thématiques, et même s'il y avait un fonctionnement façon "vilain" du mois, y avait aussi de la variété dans la manière dont ceux-ci étaient appréhendés.
Au niveau des dessinateurs, il y a deux réguliers, malgré une valse. Cela dit, de tête, à part un qui se distingue (plus rond), il y a tout de même une forme d'uniformité qi fait que cela se supporte très bien.

Quelle chouette série que Panther par McGregor!

Bald Knobber : c’est très pratique quand on a envie de lire un truc simple et efficace à minuit.
J'ai beaucoup aimé la bonne idée (pas originale) de la construction de l’histoire, à savoir un parallèle entre l'histoire racontée des Bald Knobbers et la vie réelle du jeune Cole. Le petit format est plutôt sympa, le dessin raide et épuré se prête plutôt bien.
J’ajouterai aussi que je trouvais Cole un peu chouineur, mais la fin montre en fait que le perso évolue et qu’il ne fait pas que regarder son nombril.

Par contre, le tarif est un peu élevé pour 17 euros et 90 pages, cela dit, l'épaisseur des pages, le format - même en retirant le coffret - c'est au-delà des formats classiques, donc ce n'est pas donné non plus.

Lu Conan le barbare 2 'Les Enfants de la Grande Mort Rouge :

J'avais bien accroché au premier tome. Cette suite directe étant exactement du même acabit, il en est tout naturellement de même. Le scénariste Jason Aaron propose autant d'épisodes stand alone qu'un fil rouge qui se poursuit et finit ici. Ce qu'il nous raconte est à la fois simple et complètement en accord avec le personnage tel qu'on le connait dans les comics, dans une diversité bien vue. Bref, bon et efficace. Mahmud Asrar fait toujours des merveilles sur ce titre. Si l'on pouvait penser au départ son style trop sage et rond, le charme qu'il dégage emporte finalement l'adhésion. C'est du beau boulot, il n'y a rien à y redire. On ne peut cacher non plus que la colorisation de Matthew Wilson n'est pas pour rien dans la qualité graphique de la série : ses tons sond parfaits. À noter enfin un épisode illustré par Gerardo Zaffino.

Lu Punisher Kill Krew : 'Une Histoire de Guerre :

Mini-série dérivée/faisant suite à la saga War of the Realms. Les auteurs en sont Gerry Duggan & Juan Ferreyra. C'est très (beaucoup trop) décompressé et très (beaucoup trop) vite lu, avec des dialogues très (beaucoup trop) minimaux. D'autant que le pitch est simplissime et que ça va directement à l'essentiel. Frustrant. Après, dans le genre divertissement décérébré en mode défouraillage impulsif, à base de gore qui tâche et d'humour gras... c'est tout à fait ce que cet album nous offre ! Rien de plus rien de moins. C'est aussi court qu'inutile, ludique que jouissif.

Justice League Odyssey Vol.3: Final Frontier; Abnett/Conrad/Richards: nouvelle équipe.
Ayant cassé ses jouets le TPB précédent, Dan Abnett apporte de nouveaux personnages pour une nouvelle équipe qui devra s'opposer à Darkseid et ses New New Gods.
Un Red Lantern (un chat, syndrome Rocket Racoon), la sœur de Starfire déjà vue avant, une technicienne alien et un personnage mystère qui révélera son identité au cours de l'histoire. Comme de bien entendu, personne ne s'entend particulièrement bien et ce sont les circonstances qui vont plus ou moins les souder.
Abnett utilise toutes les recettes pour que l'histoire soit divertissante et il réussit plutôt bien. La dynamique entre les nouveaux personnages fonctionne, ce qu'ils découvrent a de l'envergure et la conclusion promet un beau bordel.
Côté dessin, on a principalement Will Conrad et Cliff Richards. Si j'ai une nette préférence pour le premier, ils sont relativement proches pour que l'alternance ne joue pas sur le plaisir de lecture.

Lu Batman 12 'La Cité de Bane' (Rebirth) :

Pour conclure le run de Tom King sur la série, Urban nous pond un pavé avec 12 épisodes d'un coup. Bon, comme d'habitude avec Tom King sur ce titre, même si c'est gros, vu le volume, c'est quand même relativement vite lu. Il faut dire que sa narration extrêmement décompressée et ses dialogues minimaux débités lentement offrent une rapidité de lecture sidérante. Mais en même temps, même si ce procédé peut paraître directement frustrant, surtout quand son histoire est constellée d'éléments plus que tirés par les cheveux, eh bien quelque part les références diverses rendent tout cela légèrement accrocheur. Oui, finalement, il s'avère que c'est loin d'être inintéressant. Mais le rythme très dilué qu'il s'est imposé peut lasser à la longue. Donc peut-être faut-il mieux tout se taper d'un coup. Quoi qu'il en soit, il sait faire passer la pilule en s'entourant de ses artistes fétiches, qui fournissent tous un travail soigné : Tony Daniel, Clay Mann, John Romita Jr, Mikel Janin, Jorge Fornes, Mitch Gerads...

Iron Man #1 :

Premier épisode de la nouvelle série qui vient de paraître. Le pitch de Christopher Cantwell : back to basics ! Tony Stark décide d'envoyer paître la technologie de pointe, pour se recentrer sur ce qui a fait ses origines. En soit, ce n'est pas une idée inintéressante. Mais est-ce que ça va captiver les lecteurs d'aujourd'hui ? D'autant plus que, même s'il reste sympathique, ce démarrage ne contient pas grand chose de trépidant. Néanmoins, la partie graphique servie par Cafu & Frank D'Armata est bien jolie, il faut dire.

Marvel 1985 Je l'avais jamais lu. C'est sympa en fait. Millar reprend ses ficelles habituelles (twist, violence) mais les applique dans un cadre inattendu où même le vautour devient flippant. En bonus, j'ai enfin pu comprendre le run de Millar sur les FF.

Donc j'ai relu le run de Millar sur les FF et c'était aussi mieux que ce que j'en avais retenu. Bon c'est pas tout le temps super cohérent et certains passages sont moins inspirés que d'autres mais l'ensemble n'est pas désagréable et il y a même de bonnes idées. On regrette juste un peu que ces dernières n'aient finalement débouché sur rien.

Lu Ascender 1 'La Galaxie Hantée' :

Je n'ai pas lu Descender des mêmes auteurs, qui précède ce titre. J'avais donc un peu peur, mais finalement ça passe. La lecture est facile, avec une narration de Jeff Lemire décompressée qui prend son temps. Bien sûr, on n'a pas toutes les cartes, mais ça ne gêne pas : découvrir ces univers et ces personnages nous fait baigner dans une ambiance innocente d'heroic fantasy colorée. Ce qui fait plaisir, c'est bien sûr l'art de Dustin Nguyen, au trait simple mais aux couleurs appliquées à l'aquarelle directe. Sans être complexe, ça reste magnifique. Bref, une aventure sympa et jolie.

Lu Avengers 1 'La Dernière Armée' :

Soit le premier arc de la dernière série en date de la plus célèbre équipe de chez Marvel, celle écrite par M. Jason Aaron. Les personnages se réunissent ici pour faire face au retour des Célestes, qui a un rapport avec un lointain passé. Ce n'est franchement pas inintéressant au final, d'autant plus que c'est inscrit dans une narration continuellement dynamique, privilégiant l'action non-stop. Les péripéties sont illustrées dans un style aussi cartoony qu'imposant par Ed McGuiness & Paco Medina. Par contre, pas vraiment convaincu par la colorisation arc-en-ciel de David Curiel.

Billy Noisettes : difficile d'expliquer ce que raconte cette BD, si ce n'est l'histoire surréaliste d'un golem de souris (ouais, ça démarre déjà), qui a assez mauvais caractère, dans un monde qui emprunte ouvertement à Melville. C'est plutôt absurde par moment,assez loufoque et ça emprunte totalement dans un imaginaire que ne renierait Mathias Malzieu des Dionysos. En tout cas, j'ai beaucoup aimé, j'ai passé des moments assez sympa (lu en trois ou quatre fois), c'est plutôt rythmé et j'aime beaucoup ce genre de dessins, qui se prête bien au noir et blanc (d'ailleurs, j'imagine pas ça en couleur, surtout avec les influences citées plus haut).
L'objet est plutôt joli aussi, agréable au touché. Par contre, je pense que la couverture sera fragile. Un joli bouquin, qui a de la matière.

Lu Star Wars : Galaxy's Edge :

Un comics Star Wars made in Marvel dérivée d'un parc d'attraction Dineyland ? C'est comme cela que cette mini-série est présentée. Le résultat, servi par Ethan Sacks & Will Sliney, est léger et gentillet, mais ne s'avère pas moins plaisant. Il brasse les personnages et objets de la saga, dans un tout cohérent. Un lieu unique, des flashbacks, ça peut paraître décousu, mais en fait ça se tient. Une curiosité qui ne démérite pas plus qu'une autre.

Birthright T.8 Un tome qui se lit plutôt rapidement. Beaucoup d'action, des planches spectaculaires et une intrigue qui se dirige vers sa conclusion. Mais après toute cette attente, qu'est-ce que ça se lit vite quand même.

Lu Le Batman Qui Rit : Les Infectés :

Derrière ce titre se cache en fait la suite des exactions du personnage, mais dans d'autres séries. Il s'agit ici du premier arc de la nouvelle série Superman/Batman, ainsi que les one-shots The Infected qui s'y intercalent. Je croyais que les auteurs en seraient Scott Snyder ou James Tynio IV, alors je redoutais que ce soit lourd. Mais en fait, c'est le scénariste Joshua Williamson qui chapote tout ça. Alors c'est beaucoup plus léger, avec une narration montée en action non-stop, tenue par une tension très palpable. C'est fort plaisant et efficace, d'autant plus que c'est croqué par le très bon David Marquez, dont le style aussi fin que dynamique est plus qu'agréable. Les one-shots tie-in sont, comme on pouvait s'y attendre, d'un intérêt aléatoire. Si dans l'ensemble leurs scénarii sont toujours prenants, leur partir graphique va du brouillon et fonctionnel au vraiment virtuose.

Lu Leviathan 2 'Guerre Secrète' :

On a ici enfin la mini-série du même nom, ainsi qu'un arc de la série Action Comics qui se déroule en parallèle. Le scénariste Brian Michael Bendis tombe déjà dans tous ses travers, qu'il a étalés sur des centaines de pages et de comics chez Marvel. On prend des protagonistes très secondaires de l'éditeur, on baigne ça dans une vague atmosphère d'espionnage, on remplit le tout de vide du début à la fin, ne faisant rien avancer, faisant dire n'importe quoi aux personnages, est on sert une fin décevante. Bref, tout ça c'est du vent, rien de plus, ça ne raconte pour ainsi dire rien. Oui, mais ce néant, il est narré de façon à ce que le lecteur suive ça sans vraiment de déplaisir. Le dessin statique de Alex Maleev et Szymon Kudranski fait le job pour illustrer de belle manière tout ça. Donc c'est un non-événement, des enfilades de pages, certes pas désagréables, mais creuses. En somme, du Bendis pur jus en mode automatique déjà vu mille fois, quoi. Cela se laisse lire, mais n'accroche pas. Encore un truc inutile signé de son auteur.

American Jesus volume deux 'Le Nouveau Messie' :

Plus de 15 ans après Chosen (j'ai l'édition sortie par Angel Comics à l'époque !) arrive enfin la suite, depuis rebaptisée American Jesus. Le titre originel, une mini-série Dark Horse en seulement trois épisodes, avait fait son petit effet. Mark Millar commençait juste ses creator owned, et avec celui-ci proposait un récit à hauteur d'homme, où un adolescent habitant dans un bled paumé survit miraculeusement sans égratignure à un accident mortel. Considéré comme la réincarnation du Christ, il cherchera et utilisera ses pouvoirs avant d'être pris en charge par de hauts responsables... et un retournement de situation marquant ! Le dessin simple et clair de Peter Gross et les couleurs à l'aquarelle de Jeanne McGee conféraient une touche intimiste à cette courte histoire loin du mainstream, aux accents ruraux et religieux.
Plus de 15 ans après, je disais, cette fois-ci sous la houlette de Netflix, les mêmes auteurs se réunissent pour offrir une suite que l'on n'attendait plus. Cette fois-ci, pour ce second acte avant la traditionnelle confrontation finale entre les deux, on nous sert l'autre versant, l'antagoniste. Si c'est différent, on y retrouve les mêmes qualités. Ce que l'on lit là est bien vu, à tous les niveaux. Rien de réellement nouveau, mais c'est très bien fait. Dommage alors que la partie graphique soit assez faible. On comprend le pourquoi de tout cela entre autre dans le bonus que constitue la discussion passionnante entre les deux auteurs sur six pages en fin d'album. En résumé, rien de vraiment neuf, mais c'est toujours aussi plaisant à lire.

Duke_Oliver a écrit:

(j'ai l'édition sortie par Angel Comics à l'époque !)

Angle Comics, plutôt, non ?

Oui, tout à fait, simple inversion de lettres en tapant.. !

Duke_Oliver a écrit:

 Oui, tout à fait, simple inversion de lettres en tapant.. !

Ca tombait plutôt bien vu le sujet.

Ah oui... !

Kingsman : 'Le Diamant Rouge' :

Il se sera fait attendre celui-là, j'ai bien cru que Panini ne voulait pas le sortir. Parue à la même période que le deuxième film, cette séquelle suit sa propre voie. Si elle emprunte quelques détails à la version ciné développée par Matthew Vaughn, elle est bien la suite directe du comic très sympa de Mark Millar & Dave Gibbons. Par contre ici les auteurs ne sont pas les mêmes, ce sont Rob Williams & Simon Fraser qui s'en chargent. Cela veut-il dire que ça ne peut être forcément que plus faible ? Pas nécessairement. Au contraire, la lecture est également vraiment sympa. L'auteur a concocté une aventure d'espionnage de belle ampleur, où l'humour est omniprésent, tout en continuant à exploiter les caractéristiques du récit et de ses personnages. Le style de l'artiste peut faire peur au premier abord, mais finalement, même s'il est assez aléatoire, il n'est pas si repoussoir et déplaisant que cela.

Batman : Curse of the White Knight :

Comme beaucoup, j'avais adoré le premier titre. Et même plus. Pour moi, il s'agit d'un classique moderne. Une réussite totale à tous les niveaux. En prenant le biais de l'univers alternatif, Sean Gordon Murphy a construit son œuvre solidement. Le scénario était une excellent surprise, avec des relations entre personnages passionnantes et des rebondissements aussi nombreux qu'efficaces. Après relecture avant d'attaquer celui-là, ça reste toujours du très très bon, vraiment. Et puis il y a la partie graphique, où l'artiste confirmé au style affirmé fait des merveilles, un charme indéniable.
Cette suite directe allait-elle tenir les promesses, se montrer au moins aussi bonne que son prédécesseur ? La réponse est enfin là, et elle est claire : oui ! Il est vraiment fort, ce gars ! Suite directe tout en allant voir ailleurs, d'autres personnages et d'autres thèmes. C'est toujours un régal, il y a tout plein de choses, ça foisonne. On s'attache, on ne peut arrêter de lire, c'est tellement bon. Les détournements sont savoureux, il y a des éléments méta, les rebondissements sont encore plus énormes. On ne sait pas à quoi s'attendre, dans cet univers qui ne cesse d'être pertinent. Bon bref, vous aurez fini par comprendre : j'adore, c'est encore un coup de cœur ! La partie graphique tape toujours autant, à la fois élégante et fine, massive et iconique. Un trait artistique assuré et une mise en scène habile. Et, pour couronner le tout, la colorisation de Matt Hollingsworth a grave la classe. Un bémol au tableau tout de même : il est dommage que le long one-shot Von Freeze casse le rythme. Si le sujet en vaut un autre, il est beaucoup plus simple, trop pour marquer. D'autant qu'il est illustré par l'invité Klaus Janson, pas mauvais mais pas mémorable, en deça en comparaison.

John Carpenter's Tales for a HalloweeNight Vol.6 TPB :

Comme chaque année à cette période, Storm King nous propose cet album annuel, anthologie d'histoires courtes horrifiques, par des auteurs plus ou moins connus. Comme d'habitude, l'album a la classe, c'est bien foutu. On a cette fois-ci plus d'une douzaine de récits, dans la grande majorité très réussis, souvent avec un zeste d'humour noir en filigrane. Une bonne lecture de saison, donc, un fort bon opus... Allez, à l'année prochaine !

Aliens : Rescue :

Suite de Resistance, lui-même suite de Defiance. Soit le dernier titre de Brian Wood chez Dark Horse. Le scénario est à la fois très simple et très décompressé. Il n'y a guère d'originalité ici, même si c'est bien raconté. Agréable à défaut de marquer. Tout comme le dessin de Kieran McKeown encré par J.L. Straw, pas révolutionnaire mais joliment fait, avec application et classe. En bref : beau, sympa et vite lu, mais tout à fait inutile.

Predator : Concrete Jungle :

Il s'agit là de la toute première mini-série dérivée de la franchise par l'éditeur indépendant Dark Horse, datant de la fin des années 80/début des années 90. Une suite du film culte, qui sans le vouloir aura des points communs avec la future séquelle filmique. L'approche reflète bien l'époque, over the top à outrance : dans un New York poisseux en proie aux gangs, avec des personnages orduriers et violents, mené par un flic baraqué qui casse tout et jure en permanence... le grand frère de Dutch ! Cela se lit et se suit bien, même si le titre date d'il y a 30 ans. Et même si tout cela sent quand même trop la testostérone sans cervelle avec action bodybuildée sans finesse, marques de fabrique de l'époque. Ce qui n'empêche pas cet album en noir et blanc made in Wetta/Vestron d'être une belle curiosité, signée Mark Verheiden, Chris Warner, Ron Randall et leurs encreurs.