Lecture Manga, BD et romans

No Hero Inuyashiki 01
Je voulais lire un manga, le thème de celui-ci m'a intrigué, j'ai acheté, surtout que les dessins n'étaient pas moches.
Et bien c'est pas mal du tout, notamment quand l'auteur évoque une famille japonaise en crise, et même plus généralement de la société.
Je suis curieux de lire la suite. Dommage que l'intrigue générale n'avance pas beaucoup, mais d'un autre coté cela permet de bien poser certaines ambiances.
Je conseille.

Une plaie ouverte - Patrick Pécherot (Gallimard Série Noire):
de septembre 1870 à mai 1871,de la défaite de Sedan à celle de la Commune la désillusion sera forte.
Courbet,Vallès,Verlaine,Manon,Marceau et Dana ont porté l'espoir en vain.Ils seront recherchés,arrêtés.Dana qui disparait.
Marceau qui croit le reconnaitre 30 ans après.Mais qui est Dana? était-il vraiment là?
un roman surprenant à la construction peu commune.On se demande où on va,où on est.Un peu à l'image des souvenirs de Marceau
L'écriture est belle,juste.Elle restitue parfaitement le parler populaire de l'époque,les événements et les gens pris dans l'effervescence du moment.
Les ellipses,la construction et la narration à la 3ème personne pourront dérouter mais insistez un peu et laissez vous porter par l'Histoire et l'histoire

Lus:

Traquemage #1.

Nouvelle BD écrite par le prolifique Wilfrid Lupano, voici le début d'une nouvelle série introduisant un "nouveau genre littéraire: la rural fantasy".
Dans un monde où la guerre des mages fait rage, les pauvres paysans sont les victimes des diverses compagnies guerrières de trolls et autres bestioles.
L'un d'eux, après avoir perdu la quasi-totalité de son troupeau de cornebiques, décide qu'il est temps de mettre fin à cette menace constante et s'en va nettoyer le monde de la magie.
Mais voilà, la seule volonté de le faire, une vieille épée et une chèvre survivante ne sont probablement pas suffisantes.
Notre "héros" commence sa campagne comme il peut et c'est parti pour l'aventure.
La bonne idée de Lupano et les dessins de Relom donnent une BD amusante.
Pas encore hilarante, comme d'autres titres du même Lupano. On s'amuse mais on ne rit pas vraiment.
Mais les éléments sont en place pour donner lieu à un nouveau classique de l'humour.
D'ici à ce qu'on découvre que le secret de la réussite future du nouveau Traquemage se trouve en réalité dans ses pécadous, il n'y a qu'un pas que le prochain tome pourrait permettre de franchir.

Tyler Cross #2.

Registre complètement différent, ici.
Normal.
On retrouve l'anti-héros Tyler Cross, toujours aussi froid et méthodique.
Bien entendu, Nury et Brüno ne mettent pas leur personnage dans un camp de vacances.
Après un coup qui se passe mal parce que trahison, Tyler se retrouve dans une prison à l'ancienne, avec salopards, corrompus et autres ennuis.
Mais c'est de Tyler Cross dont on parle.
Il sait retourner une situation, s'adapte vite et échafaude un plan pour se sortir de là.
On ne peut qu'admirer son talent et son cerveau reptilien.
Seule déception pour ma part dans ce tome: sa vengeance manque de panache, je trouve.
Mais bon, il est certainement au-dessus des petites mesquineries.

les anges de new-york d'Ellory : enquête sur un sérial killer (ou pas) par un flic lessivé qui doit régler ses comptes avec le passé de son père qui lui pèse. tout l'art d'ellory est là. un peu mécanique dans sa 1ere moitié (mais prenante et attachante) et bouleversante dans sa 2e moitié. A quand quelqu'un pour essayer d'adapter ses romans au ciné?

karoo: chronique d' un scriptdoctor new-yorkais des 90's pour Hollywood revenu de tout et de sa vie qui cherche une lumière rédemptrice. très joli style, cinglant, cynique et triste. la 4e de couv' évoque roth et breat easton ellis pour le style de l'auteur et c'est assez bien vu.

Las Hero Inuyashiki, tome 1 : lire ici http://salon-litteraire.com/fr/ki-oon/review/1937710-last-hero-inuyashiki-tome-1

Sept NainsLa relecture du conte est intéressante et originale, mais le harcèlement permanent subit par Blanche et qui se veut amusant, m'a quelque peu mis mal à l'aise. Le dénouement entre la Reine et Blanche entre totalement en contradiction avec l'humour lourdaud du reste de l'histoire et s'avère plutôt malin.
On est loin de la qualité habituelle des histoires de Lupano, même les dialogues sonnant moins bien.

Communardes! Les éléphants rouges Une nouvelle fois Lupano au scénario, mais ici c'est de la très bonne came. Un récit dur, féministe et poignant, magnifiquement illustré par Lucy Mazel. Si tous les tomes de cette collection sont du même niveau, je suis preneur!


Temudjin T.2 Une suite un peu inattendue, vu que c'était censé être un one-shot. Mais heureusement les auteurs avaient encore des choses à raconter. Et c'est avec un plaisir que j'ai replongé dans le folklore et les légendes mongols. C'est toujours aussi beau et onirique.

Lontano - Jean Christophe Grangé (Albin Michel):Un bon cru pour ce Grangé. L'histoire démarre doucettement,le temps de faire connaissance avec toute la famille Morvan,le récit se divisant en 4 avec plus ou moins autant d'importance accordé à chaque membre, et ensuite coup d'accélérateur jusqu'à la fin.
Évidemment beaucoup de sang,de tortures mais aussi d'action et de rebondissements..
et cette fois pas de fin plus faible que le reste puisque l'histoire se conclura dans un 2nd tome

Le pape, le kid et l'iroquois : Pas mal du tout, mais le sur découpage nuit à la narration.

Show me a hero - Lisa Belkin (Kéro):
à la fin des années 80 le démocrate Nick Wasicsko devient à 28 ans le plus jeune maire du pays et surtout de Yonkers dans l'état de New York.
La ville est condamné à construire plus de 200 logements sociaux dans le quartier blanc d'une ville dont l'expansion et l'urbanisation se sont faites sur la ségrégation.Le problème est que Nick Wasicsko s'est fait élire sur la promesse d’interjeter l'appel auprès de la Cour Suprême et qu'une fois aux manettes il se rend compte,"aidé" en cela par les lourdes amendes qui la menace,que la ville ne pourra pas aller contre la loi.
menaces,affrontements politiques,manifestations et colère populaire vont devenir son lot quotidien.
Récit juridique et politique assez sec et riche en personnages, Show me a hero met en lumière les inégalités sociales et raciales ordinaires d'une petite ville.
Après Baltimore et La Nouvelle Orléans,The Wire et Treme,,David Simon s'est emparé de l'histoire de Lisa Belkin et de Yonkers pour la porter sur le petit écran et je n'ai aucun mal à visualiser ce que cela a donné tant le sujet parait avoir été écrit pour lui

drama city : un excellent pelecanos qui prend comme toujours le prétexte du polar pour raconter tout autre chose. des jeunes dealers, des plus vieux fatigués de vivre, des taulars en réinsertion, des agents de probation addict.la difficulté de vivre, les rapports humains, l'horreur sociale d'un washington à la fois ultra violente mais ultra vivante. pelecanos décrit le quotidien des quartiers et des gens normaux comme personne. c'est dur, violent parfois désespérant mais aussi la lumière n'est pas loin. et il a la force de ne jamais juger ses persos et de toujours avoir de l'empathie pour eux.

Le Crime de Julian Wells - Thomas H. Cook (Seuil):
une bonne intrigue psychologique.on tire sur le fil pour dérouler la pelote et les infos se succèdent les unes aux autres pour nous éclairer sur le pourquoi du suicide de Julian Wells.
j'ai eu du mal à avoir de l'empathie pour les personnages,comme si je restais extérieur à l'histoire.
Néanmoins j'ai apprécié le style de Thomas H. Cook et j'y reviendrai

Les Lions d'Al-Rassan de Guy Gavriel Kay: S'inspirant grandement et en toute transparence de l'histoire de l'Andalousie, l'auteur livre un récit très agréable à lire où les personnages ont de l'honneur, du talent et surtout de la répartie ce qui donne beaucoup de saveurs aux dialogues. Et par le truchement de la fiction, il montre à voir l'envers du décor de ces guerres "sacrées" qui sous couvert de religion ne sont que prêtextes à expension et détruisent aveuglément tout ce que l'autre a pu bâtir de beau.

Un récit jamais ennuyeux qui n'hésite pas à montrer la barbarie de la guerre et ses exactions entre deux morceaux de bravoure.

Aux animaux la guerre - Nicolas Mathieu (Actes Sud):
j'ai un peu trainé à lire Aux animaux la guerre,j'avais un peu peur que ça me replonge un peu trop dans mon boulot.
C'est un grand roman à la très belle écriture,pleine de finesse (malgré une violence sociale bien plus grave que 2 chemises en lambeaux) et aux dialogues bien sentis.
Un récit noir social d'une grande force,photographie d'une région,d'une époque et d'un modèle économique que l'on achève.
Triste,désolant mais magnifique!!!

Lus:

Le Maitre d'armes.

BD sympathique qui aurait pu être très bonne.
Il s'en faut de peu.
Le thème de base est très bon.
Certains rapprochements sont très bons et rendent le thème encore meilleur.
Malheureusement, j'ai eu le sentiment qu'on ne faisait qu'effleurer (bon, là, j'exagère un peu) les sujets intéressants.
Cela donne beaucoup plus de place à l'action et à des scènes de paysages.
Et c'est vrai: c'est joli à regarder grâce au talent de Joël Parnotte.
Mais le script de Xavier Dorison s'en trouve, selon moi, affaibli.
Je sais, je sais: c'est assez paradoxal.
Mais comme je le disais, l'idée de base était vraiment bonne. On a de bons passages.
Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher de penser que cela aurait pu être encore plus fort.

Comment faire fortune en juin 40.

On retrouve Xavier Dorison qui fait de nouveau équipe avec son compère, Fabien Nury, pour une histoire un peu fofolle qui semble jouer avec différents genres.
Pas de western comme ils connaissent, pas de début de Renaissance comme l'album ci-dessus...
Cela se passe en juin 1940 (oui, bon: pas de surprise, c'est dans le titre), mais on retrouve des éléments dignes d'un western.
Ou d'une comédie.
Ou d'une tragédie.
Ou d'un road movie.
...
Bref, de plusieurs films de genres différents.
Oui, j'ai bien écrit "films".
Cette BD devait être l'adaptation d'un roman pour le cinéma.
Je ne sais pas si le projet est abandonné ou s'il s'en retrouve renforcé de par l'existence de cette BD.
Mais il est évident que c'est construit pour un film.
Cela donne un objet assez particulier, en tout cas.
Parfois, j'ai eu du mal à adhérer.
Mais dans l'ensemble, et même si la fin est absurde et brusque, j'ai assez apprécié.

et ça fait bizarre ce trait plus "cartoon" pour Laurent Astier

C'est vrai que cela participe au ton comique à certains moments, si bien que certaines scènes plus tragiques semblent un peu faussées.

Réalités obliquesRecueil d'histoires de 4 pages en 4 cases qui s'amuse à jouer avec les frontières de la réalité. C'est riche en concepts et idées, le tout baignant dans une atmosphère sombre où seul l'humour noir a droit de cité.
D'un point de vue technique, le découpage et le tempo des 4 pages sont impeccables et Clarke gère vraiment bien le noir et blanc et donne beaucoup de dynamisme à son trait.

Ostland - David Thomas (Presses de la cité):
très compliqué à noter ce roman.
c'est solidement ancré dans la réalité historique et sur la forme et le style,il n'y a rien à redire c'est très bon.
on suit Georg Heuser une 1ère fois quand il participe à l'enquête et l'arrestation d'un tueur en série à Berlin en 41.
on le suit une 2nde fois bien après la guerre pour son arrestation et son procès. Pour quelle raison? parce qu'on le suit une 3ème fois,à Minsk, où il a en charge l'arrivée des convois de déportés juifs et l'organisation du ghetto.
alors oui Heuser n'était pas membre du parti,oui comme beaucoup il a été broyé par la machine de l'état Nazi, oui comme encore plus il était obligé de suivre les ordres.Comme il est dit c'était la grande Allemagne et si on leur demandait de faire ça c'est qu'il y avait une bonne raison à ça.
je peux l'entendre mais je ne peux pas l'accepter. Quand tant de monde n'ont fait "que" suivre les ordres de quelques uns,quand on cherche à ce point à appliquer les méthodes capitalistes de l'époque pour améliorer l'outil de mort parce qu'il fallait en plus le rentabiliser et faire des profits (je rejoins le roman sur cet aspect,j'ai travaillé dessus à la fac,certainement le boulot le plus abouti que j'ai jamais rendu) je ne peux l'accepter surtout quand le personnage d'Heuser n'accepte pas qu'on puisse l'arrêter et le lui reprocher. oui il a dû vivre avec ses démons en passant de flic à meurtrier de masse,oui comme d'autres il s'est auto-détruit mais ce qui me chiffonne c'est qu'il n'accepte pas qu'on vienne un jour lui demander des comptes et cherche à passer à travers les mails du filet.
c'est très intéressant,c'est dérangeant et c'est à lire pour se faire son idée

Le Papyrus de César J'avais prévu de ne pas lire les nouveaux Astérix, mais comme on me l'a offert, j'y ai jeté un coup d'oeil. Graphiquement, c'est très proche d'Uderzo, mais ce n'est pas de son niveau. Et au niveau de l'histoire, c'est amusant, mais j'ai eu l'impression que ça ne sonnait pas juste, que l'humour faisait forcé. Toutefois, j'ai beaucoup aimé la conclusion de l'histoire.

Gendar a écrit:

Le Papyrus de César J'avais prévu de ne pas lire les nouveaux Astérix, mais comme on me l'a offert, j'y ai jeté un coup d'oeil. Graphiquement, c'est très proche d'Uderzo, mais ce n'est pas de son niveau. Et au niveau de l'histoire, c'est amusant, mais j'ai eu l'impression que ça ne sonnait pas juste, que l'humour faisait forcé. Toutefois, j'ai beaucoup aimé la conclusion de l'histoire.

Lu également et je suis assez d'accord.
Le dessin est effectivement proche de celui d'Uderzo sans atteindre son niveau.
Je ne dirais pas que l'humour semble forcé.
L'histoire est assez sympa, "moderne" comme l'étaient les Astérix d'antan.
Mais il manque quelque chose pour que cela ait plus de consistance.
Ceci étant, j'ai passé un moment de lecture agréable.

Ca fait déjà deux voir trois astérix que c'est plus Uderzo même au dessin. Moi je trouve ça toujours mieux que ceux d'Uderzo en solo.

Trois, ça m'étonnerait. Mais j'ai pu en louper un !

Deux albums scénarisés par Ferri au moins.

2 seulement avec la nouvelle équipe.

j'ai trouvé ce dernier plutôt plaisant à lire.bien plus que les derniers scénarisés par Uderzo mais ça ce n'était pas bien difficile

Freak'Squeele T.7 Conclusion très satisfaisante d'une excellente série. Encore une bonne dose d'action, d'humour et de références geeks. Maudoux aura bien mené sa barque tout au long de cette histoire. J'aimerai bien connaître son secret pour avoir été capable de réaliser 7 tomes de 150 pages en 7 ans avec un tel niveau graphique, surtout qu'il a en plus dessiné des trucs à côté.