Lecture Manga, BD et romans

Dernier souffle : œuvre magistrale de Thierry Martin. 200 pages, un dessin N&B par page, pas une bulle ou un récitatif, un vrai dur récit de cow-boy qui aurait toute sa place à côté d'un récit de Logan/James Howlett (je dis ça, parce qu'on parle beaucoup comics, ici ... un peu en tout cas), les pouvoirs en moins, et c'est là aussi toute l'importance.
Toutes les cases de Thierry Martin sont magnifiques (elles sont encore plus belles en vrai que sur écran), avec des effets sur les décors pour rendre encore plus réaliste, des cadrages et re-cadrages bien maîtrisés, presque en cinémascope, si je puis me permettre l'expression, sans savoir si c’est la bonne (mais dans le cas présent, c’est pas vraiment un défaut). Des trombines et des expressions qui font mouche. L'ambiance est bien rendu, également. C'est limite si on entend pas le souffle des persos quand ils marchent dans la neige !

En fait, je ne sais pas s'il y a un défaut, là-dedans !

L'objet est également magnifique, du bel ouvrage en format à l'italienne. Mon bémol (ouais c’est pour chipoter), ce serait le fourreau, un brin juste en taille (au départ, j'ai cru qu'il fallait le décoller pour arriver à sortir le livre ).

Bref, c’est tellement bon, que ça m'a donné envie de me replonger dans mes Sin City.

Made in Abyss T.1 à 6 Deux jeunes partent explorer l'Abysse, gouffre sans fond mystérieux et plein de danger. Le manga mélange desisns pipous et atrocités, ce qui pourrait donner un cocktail original. Malheureusement, je n'accroche pas vraiment à sa narration et certains dessins sont tellement sombres que ça en devient illisible. Pour un avis plus détaillé : https://monsieurg.net/made-in-abyss-t-1-a-6/

Vernon Subutex (1-2-3) : Il y aurait pas mal de chose à dire sur cette série de livre mais comme je ne suis pas journaliste littéraire, je vais rester relativement concis. Vernon Subutex n'est clairement pas destiné au lecteur en quête d'histoire ou d'une intrigue construite. Il y en a bien une mais elle n'a qu'un role secondaire. Elle ne sert finalement qu'à lier les personnages entre eux et aussi sans doute à donner une conclusion (dont il y aurait aussi beaucoup à dire d'ailleurs) aux romans. Pour moi le véritable intérêt de la série est la galerie de portraits qu'elle dépeint. On rentre littéralement dans la tête de personnes très différentes les unes des autres et qui semblent toutes tellement réelles. J'étais régulièrement impressionnée par la capacité de l'auteur à se glisser dans la peau de tel ou tel personnage de manière aussi crédible. Vous me direz que c'est un peu le principe d'un écrivain mais il y a quelque chose qui m'a plus choqué ici, sans doute l'impression de réalité qui se dégage de l'ensemble, même si certains personnages du dernier volume sont un peu plus stéréotypés.
Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai beaucoup aimé Vernon Subutex. Ce n'est clairement pas pour tout le monde mais c'est éminément intéressant.

Ps: j'ai vu que Canal en avait fait une série. Ca doit être horriblement chiant.

Renaissance T2 : Le plan de sauvetage de la Terre se poursuit, malgré des escarmouches. Sur Terre nos deux héros alien vivent un séjour bien différent. L'un se retrouve face à une terrienne menteuse et découvre que la terre se fait piller par les siens. L'autre continue son enquête sur la maladie inconnue qui touche la population.
Annoncé en trois tome, je pense que ça sera en réalité la fin d'un cycle car il y a beaucoup de choses qui sont lancé et cet album bien que bon prend globalement son temps. Du coup je ne vois pas comment tout pourrais être réglé dans un seul tome. Ou alors il va être diablement dense et ça montrera un problème de rythme dans la saga.
Sinon c'est une bonne suite qui fonctionne bien, j'ai hâte de lire la suite.

Penss et Les plis Du Monde : Penss est un jeune garçon atypique, il ne chasse pas, ne pèche pas, il observe le monde, il rêve d'une foret d'arbre ou les fruits seraient légion.. Lorsque son clan l'exclut il se retrouve seul face au monde, qui devient son ennemi. Un clan sur la fin arrive là ou Penss construit son rêve pour le meilleur comme le pire.
L'auteur de la saga de Grimr revient avec un album qui se passe dans la préhistoire et nous narre une jolie fable humaine. Un bien bel album malgré quelques cases d'actions un peu brouillonne à mon avis. Un joli coup de coeur.

Conan les clous rouge : Conan retrouve une amie et très vite les deux se retrouvent pris aux piège face à un dragon. Conan parvient tout de même à l'occire. Les deux s'enfuient et trouvent refuge dans ce qui semble être un temple abandonné. En réalité ils ont mis les pieds dans une guerre de clans dont ils vont tenter de ressortir indemne.
Comme le précédent Conan, ça va à 100 à l'heure, il y a de nombreux rebondissement, c'est vraiment un album palpitant, par contre niveau dessin, ça ne plaira pas à tous le monde loin de là.

MacBeth Roi d'écosse : MacBeth rencontre trois sorcière qui lui dévoile son futur en trois partie. Troublé il finit cependant son périple qui l'emmène vers le roi. Le roi content de son dernier succès le nomme à un poste prédit par les sorcières. Il prend alors le contrôle de terre et épouse la femme prévu par les sorcières. Cette femme est avide de pouvoir et de sang et fera de MacBeth le roi d'écosse comme prévu par les sorcières.
Je n'ai pas été super emballé par la narration que j'ai trouvé lourde, il faut dire que Shakespeare s'écoutait écrire. Par contre Guillaume Sorel livre des planches sublimes et m'a fait plongé dans son intrigue. Un album qui sera à mon avis facile à vendre. Pour une fois que Glenat sort un truc bien cette année.

Happy Sex 2 : Histoire courte sur le sexe, les dérives, les envies, les ratés, les succès...
Zep revient, avec un nouveau happy sex, comme toujours c'est cul pur et dur, ça fait sourire, mais ça ne m'a pas provoqué de grande crise de poilade. Par contre c'est jolie graphiquement comme toujours avec Zep.

Jack et le Jackalope : Jack est le fils d'un grand cowboy et il veut être à la hauteur de son papa. Il se met en quête de trouver le Jackalope un lapin que peu de personnes ont vu.
BD jeunesse, c'est très joli, mais le découpage et le texte n'aide pas à la lecture du coup malgré mon envie d'aimer, j'ai pas tenu plus de 20 pages. Il y a un truc qui ne va pas et j'admets ne pas trop savoir. Surement un ensemble de chose.

Zorglub #3 : Lady Z.
Zorglub clone Elvis pour faire une arnaque à un homme d'affaire russe. Il se clone aussi lui-même pour faire plus de découverte et pour potentiellement vendre le procédé par la suite. La surprise est l'arrivée d'un clone féminin qui va chambouler la vie de Zorglub et sa fille.
Munuera continue de faire des albums one-shot, mais qui ajoute toujours quelque chose à l'histoire de Zorglub. C'est pas de la grande BD, mais c'est dynamique ça se lit bien et vite, et c'est super pour les enfants qui voudrait avoir autre chose que des héros. En plus Munuera niveau dessin c'est loin d'être moche.

La malédiction de Loki #1-2 : Anya, une jeune fille malade, qui grâce à son sang peut faire des dessins qui font des miracles a pour meilleure ami Loki un dessin qu'elle n'a pas finit. L'avidité des humains n'ayant pas de limite les tableau finissent par faire des choses monstrueuse. Anya prisonnière et mourante demande à Loki une dernière chose, retrouver et détruire tous ses tableaux. Loki prend forme quand Anya finit de le dessiner et depuis, il fait tout pour tenir la demande de sa meilleure amie.
Shonen fort sympathique avec un bon univers parfois un peu brouillon dans les scènes de baston, mais j'aime bien l'histoire d'un dessin prenant vie devant retrouver d'autres tableau pour y mettre fin. Il y a du rebondissement dans ces deux tomes, pour le moment ça prend la bonne voie d'un bon shonen.

Valkyrie Apocalypse #1 : Les dieux ont tous décidé de mettre fin a l'humanité, car elle se comporte comme une conne. A l'exception des Valkyries, qui grâce à un obscur paragraphe d'une prophétie obtienne que l'humanité puisse avoir une chance de survivre. Pour cela 13 combats vont avoir lieu a chaque fois une divinité contre un humain. si les humains gagnent, ils peuvent vivre un millénaire de plus sinon, c'est la fin.
Pas un grand manga, loin de là, mais si on aime le genre baston tournoi a la DBZ, en version plus courte on est assez bien servis à ce niveau et ça fonctionne plutôt bien.

Les deux vies de Penelope : Penelope est chirurgienne et cela fait 10 ans qu'elle fait des allers-retour entre la Syrie et chez elle. Elle a toujours pu faire la part des choses entre ces deux mondes très différends. A la veille des 14 ans de sa fille elle revient, mais cette fois, elle a emporté avec elle le souvenir d'une petite fille qu'elle n'a pu sauver.
J'ai pris une bonne grosse claque dans ma face. L'histoire vraie d'une chirurgienne qui doit naviguer entre deux vies et composé avec. L'intrigue se situe sur son dernier passage chez elle (depuis quatre ans elle n'est pas revenue). J'ai vraiment été happé par cette BD que je viens de dévorer. Wahou.


Le château des animaux : Abandonné de l'homme, géré par un taureau et par une meute de chiens, le château des animaux est un "refuge" pour les animaux. Ils doivent y travailler pour satisfaire leur président Taureau, chanter son hymne avant la pitance, le tout dans un climat de terreur. Mais même une terreur poussé à son paroxysme peut pousser une maman chat apeurée à affronter par des moyens détournés la tyrannie locale.
Il s'est fait attendre, mais ça valait le coup. Le scénario de Dorison est bien géré, les personnages bien écrit, la fable fonctionne très bien et graphiquement c'est une merveille. Mon seul problème c'est de savoir quand on aura la suite, car j'ai de plus ne plus de clients frileux sur des séries.

Mécanique Céleste : Le royaume de Pan, découvre le monde extérieure lorsque la république de Fortuna vient les annexer. Leur seul recours, participez à la mécanique céleste, une version futuriste et dangereuse de la balle au prisonnier.
Merwan nous livre un récit d'action qui va à 100 à l'heure dans un récit post-apo à Fontainebleau.

Seuls sont les indomptés : 1950, Jack Burns est l'un des derniers cow-boys, en rupture avec le monde moderne. Il se fait emprisonner pour aider un ami à s'évader. S'ensuit une chasse à l'homme. Le monde moderne parviendra-t-il a rattrapé le cow-boy du passé ?
Un Western prenant, utilisant de nombreux codes du cinéma du genre.

kab a écrit:

MacBeth Roi d'écosse :
Je n'ai pas été super emballé par la narration que j'ai trouvé lourde, il faut dire que Shakespeare s'écoutait écrire.

Alors là, celle-ci, j'hésite à me la mettre en signature
Heureusement qu'il s'écoutait écrire, il écrivait pour du théâtre.
Mais j'admets que le célèbre By the pricking of my thumbs, Something wicked this way comes sonne mieux que Au picotement de mes pouces, — je sens qu’un maudit vient par ici. de la traduction de Hugo fils.

The Outsider - Stephen King: dans la veine de Mr Mercerdes et ses deux suites.
Et bien meilleur que Fin de ronde dont l'élément principal ne tenait pas vraiment la route. Donc on est en pleine enquête policière où le principal suspect, avec preuves digitales et ADN à la clef, était vraisemblablement dans deux lieux différents: celui du crime et à une convention d'Harlan Coben à 110 km de là.
Naturellement pour un roman de Stephen King, ça se passe dans une petite ville et ça part rapidement en cacahuète et l'inspecteur principal qui croyait à la culpabilité du suspect se met à enquêter plus profondément. Et là on fait la découverte d'une galerie de personnages qui sont tous attachants. D'habitude, chez King, y'a toujours d'infâmes salopards et bien pas dans ce début de roman. Que ce soit le procureur, la femme du suspect, le suspect, l'avocat ou encore le détective de l'avocat, ils veulent tous comprendre ce qu'il se passe. Cela ne veut pas dire qu'ils bossent ensemble, il y a même de la haine entre la femme du suspect et l'inspecteur, mais aucun n'agit pour de mauvaises raisons.
Puis, à la moitié du roman, apparaît le Persona Ex Machina. Oh, elle aussi est attachante comme tout mais c'est un peu le couteau suisse qui fait avancer le scénario dans la bonne direction dès qu'un obstacle se présente. King a du métier donc en pleine lecture ça passe. Mais dès qu'on prend du recul, c'est vraiment systématique. Apparaît également un antagoniste très kingien qui verse assez dans la caricature (je veux bien qu'on soit rancunier mais tout de même) et la solution de l'ubiquité m'a fait penser à du Twin Peaks mais en expliqué.
Donc du King standard, c'est à dire bon et avec des personnages avec lesquels on a aimé passer du temps.

Rawhide Kid a écrit:

kab a écrit:

MacBeth Roi d'écosse :
Je n'ai pas été super emballé par la narration que j'ai trouvé lourde, il faut dire que Shakespeare s'écoutait écrire.

Alors là, celle-ci, j'hésite à me la mettre en signature

Je lis pas mal de mangas que j'emprunte à la bibliothèque ces derniers temps.

My hero academia: du pur shônen où un gamin qui n'a pas de pouvoir (dans un monde où tout le monde en a un) récupère grosso modo le plus puissant parce qu'il a bon coeur. C'est du pur produit formaté qui va faire des gros clins d'oeil aux lecteurs à bout de champ (à commencer par le modèle Dragon Ball). Pour l'instant, je n'en suis qu'au tome 6 et je trouve ça sympa à lire mais jamais je n'achèterais les bouquins.

Bride Stories: là, c'est un gros coup de coeur que cette histoire de tribus qui vivent dans le Sud Ouest du bloc soviétique, proche du Moyen Orient. Plein de personnages, de belles histoires, des dessins superbes. Un peu de fan-service (dont on aurait pu se passer) mais finalement assez peu. Là, je pourrais craquer pour les avoir en bibliothèques. Je vais attendre la conclusion de la série et juger ensuite si je veux les relire.

The Promise Neverland: des gamins sont élevés dans un orphelinat au climat paradisiaque. Seulement, à 16 ans, ils sont en réalité envoyé se fait bouffer par des démons. Quand les gamins les plus malins s'en rendent compte, ils vont chercher à s'évader. Le concept est vraiment pas mal mais je trouve que la série s'embourbe souvent dans le syndrome 'Death Note' (autrement connu sous le nom de "je sais qu'il sait que je sais qu'il sait que je vais faire ça alors que je vais faire l'inverse ... ou pas pour le triple bluffer). C'est très joli par contre.

Street Fighting Cat: je viens de commencer la série et j'avoue avoir été déçu car ça n'est pas du tout ce que j'attendais. C'est du manga de yakuza avec des chats à la place des humains. Le souci, c'est que le décalage n'apporte aucun humour ni aucune liberté alors que je m'attendais à un manga foutraque et légèrement débile. On verra bien quand j'aurai lu les tomes à disposition.

Block 109 : je ne sais pas s'il est nécessaire de présenter à nouveau le 1er (?) travail de la paire Brugeas/Toulhoat. Mais bon, pour les retardataire, c'est donc une uchronie qui se passe dans les années 50, après 8 ans de guerre contre les Russes. Le changement est la mort d'Hitler en 1941, et ce sont donc ses remplaçants qui vont gérer la suite, en éliminant les Américains et les Anglais par le nucléaire, et en prenant le reste de l'Europe.
Y a un coté jusqu'au-boutiste dans cette histoire, avec des perso assez forts, des intrigues au cœur même de l'Allemagne nazie, notamment à cause d'un serum qui transforme les humains en zombies/vampires, les Russes ne servant que de sparring-partners au milieu de tout cela. C'est par moment un poil compliqué à suivre pour se repérer au milieu des perso, le style graphique choisi par Toulhoat n'étant pas aisé à ce niveau-là. Cela dit, il y a quelques bricoles mises en place pour se repérer (et puis j'ai fait plusieurs allers-retours de pages), et je trouve qu'on n'en sort que plus satisfait, parce qu'il y aussi par moment un choix de narration, lié aussi à l'intrigue (et quand tu piges le truc, c'est réjouissant). En tout cas, c'est très dynamique, on rentre vite dans l'histoire, il y a du mystère, les perso sont rapidement caractérisées et de manière assez suffisante, le dessin (avec un choix de colo en bichromie, je suppose) est nerveux, en phase avec le rythme ... bref, j'ai tout lu d'une traite, comme un gourmand ! En tout cas, c'est peut êre pas si original que ça, c'est très efficace et l'intrigue amène quelques surprises que j'ai plutôt bien aimées.

Content que ca t'ais plu.

Les aventures de Bertrand Keufterian et sa suite Zone 57 : diptyque de l'association Phylactères, signé Carlos Rodrigo et Guillaume Matthias qui évoque la vie dans la ville de Metz, quelques années après qu'un vaisseau extra-terrestre s'y est écrasé, les extra-terrestres (sauvages) vivant dorénavant dans une zone délimitée.
Alors, je pense qu'ils ne m'en voudront pas si je dis que ça se voit que ce sont des amateurs (enfin, je pense que ce n’est pas leur métier). Mais, et c'ets bien là le principal, je n'ai pas vraiment lâché le 1er tome et j'ai rapidement enchainé avec le second tome. J'ai beaucoup aimé l'histoire, complètement intégrée dans un fonctionnement français (télé-réalité, chaîne d'info en continue ... ça, c'est hyper drôle ... etc ...). Alors, dans le second tome, celui du dénouement et des révélations, il y a quelques transitions qui ne m'ont pas paru clair, mais je trouve que que l'ensemble se tient très bien, qu'il n' y a pas de temps morts, que le perso sont plutôt bien caractérisés (on fait dans le classique, un brun caricatural, mais ça fait parti du style de la BD, je trouve), les dialogues ne sont pas trop mal. On a un bon temps de lecture, ça ne file pas trop vite sans que ça paraisse trop lourd. C'est assez bien équilibré, je trouve.
Le dessin a évidemment des défauts (cf. le côté "amateur"), mais là aussi, rien de bien rédhibitoire, puisque ça se lit plutôt bien, pas désagréable. Je pense avoir lu des trucs de pro bien plus moche et mal fait que ces deux albums.

Bref, je ne suis pas du tout déçu d'avoir lu ces deux albums. Je trouve vraiment que l'idée sympa et vraiment distrayante (y a un côté Attack the block, aussi)

Rocky : recueil de comic strips (plus de 700 dans l'album) du suédois Martin Kellerman. On est ici complètement dans un mix du travail de Peter Bagge et de Joe Matt, avec un loser majoritairement assez détestable dans son attitude et sa relation avec les autres (notamment avec les femmes, évidemment), mais c'est sûrement pour ça qu'on l'aime et que c'est drôle. Avec l'enchaînement des strips, il y a des moments où on commence à être moins surpris, mais l'auteur fait vieillir son perso (c'est en partie autobiographique), ce qui fait que les situations varient et évoluent aussi. Les thématiques sont variées, mais ça parle souvent de petites copines et de cul (sans pour autant que ce soit visuel), de beuveries, de petits boulots (parce que pas très courageux), ... mais je trouve que ces thématiques évoluent et changent à un peu plus del amoitié de l'album, l'auteur ayant lui aussi vieilli et ayant une vie peut être plus confortable, ce qui doit changer sa vision de certaines choses.
Le style graphique est efficace pour ces strips animaliers, avec beaucoup d'expressivité, et très ressemblant de ce qui se fait aux États-Unis (d'où la comparaison citée plus haut).

Autre truc sympa : quelques explications de la traductrice, qui n'entrave en rien le plaisir de lecture.

Jusqu’au dernier Un très bon one-shot. Une histoire de cowboy efficace et bien rythmée. Et les dessins de Gastine sont magnifiques. Vraiment. Pour un avis plus détaillé https://monsieurg.net/jusquau-dernier-bd-critique/

Gendar a écrit:

Jusqu’au dernier Un très bon one-shot. Une histoire de cowboy efficace et bien rythmée. Et les dessins de Gastine sont magnifiques. Vraiment. Pour un avis plus détaillé https://monsieurg.net/jusquau-dernier-bd-critique/

Tout pareil, mais en mieux.

j'imagine que chez toi aussi ça se vend très,très bien?

J'hésite toujours à le prendre, malgré tous les avis positifs au sujet de cet album.
Le fait qu'il se suffise à lui-même m'inciterait aussi à me lancer.
Mais… j'hésite encore.

Brek : BD yougoslave des années 80, entièrement réalisée par Darko PEROVIC (qui a, entre autre, dessiné quelques albums de la collection 1800), édité pour la première fois en France fin 2018. Un polar musclé mâtiné de SF (enfin légèrement, c'est juste le décor en fait). ça n'arrête pas pendant les 44 pages. Les personnages sont rapidement campés, l'auteur n'utilise absolument pas de récitatifs (ah, si, un .. dans l'avant-dernière case) pour planter les lieux et les situations, tout passe par les dialogues et les décors. Le scénar n'est pas très original (en même temps, comparer ce qu'on a lu et vu aujourd'hui, avec ce qu'il y avait en 1986), deux ou trois situations ne me paraissent pas très claires (mais du détail, ça n'empêche pas de comprendre), mais pour une BD créée de bout en bout par un jeune de 20 ans, ça me parait assez mâture, tout comme le dessin, d'ailleurs. Assez racé, suffisamment de détail, de la personnalité (ce qui a d'ailleurs provoqué mon achat), bref, une lecture sympathique.
Elle est accompagné d'une petite suite de 10 pages, qui se passe plusieurs années plus tard ... une sorte d'épilogue ouvert. Il y a aussi un peu de texte sur le parcours de l'auteur.
Ah, et la colo a été faite spécialement pour cet album, une colo qui est volontairement dans la tonalité des années 80.

Star Fixion 1976, un producteur peu scrupuleux utilise le script de Lucas pour tourner un porno SF. Une BD comique très réussie avec force jeux de mots et références au film de George. J’ai vraiment passé un bon moment. https://monsieurg.net/star-fixion-critique-avis/

Par un duo de brestois

Sin Semillas - Kazushige ABE (Picquier Poche): Fist f*****g et grandes ambitions.
Pour être tout à fait honnête, s'il y a essais, il n'y a pas vraiment de Fist f*****g. Mais bon, comme c'est une volonté d'un personnage et que c'est souligné par l'usage du gras dès le troisième chapitre, ça marque.
Ce roman de 1000 pages est ce que je lu de meilleur cette année, voire plus. C'est excellemment écrit, pas tant par un style à la Proust ou à la Kawabata, mais par sa construction où des dizaines d'histoires se mêlent ou pas et où chaque personnage (il y a un une table avec les 61 personnages qu'on croise le plus souvent, et il est bien utile car les noms/prénoms japonais se retiennent moins bien que des noms occidentaux pour le lecteur que je suis) a une voix particulière.
Il y a aussi un énorme biais de confirmation en ce qui me concerne: la façon dont sont présentés les êtres humains. C'est pas glorieux, pour utiliser un euphémisme. On est dans une petite ville de province et c'est aussi acerbe que du Chabrol. Tous ont d'énormes ambitions pour un lieu qui ne peut décemment pas les accomplir, mais ce n'est pas grave, ils foncent tous dans le mur avec application. On est aussi du côté des frères Coen avec des film comme Fargo ou Burn after reading pour l'absurdité des ambitions des personnages mais on a aussi le droit à du No Country For Old Men par ses poussées de violence crues et perturbantes. On pourrait dire aussi qu'on y retrouve du Takeshi Miike dans le côté un peu foutraque mais ce dernier manque de la subtilité qui fait le style de Kazushige ABE.
L'attention du lecteur est tout le temps en éveil car on commence par l'historique de la ville de Jinmachi avec l'occupation américaine qui entraîne de la prostitution et semble être le péché originel qui traverse tout le roman. Puis on a l'histoire d'une des familles influentes de la ville, les Tamiya, des boulangers. Oui, une des familles influentes est boulangère. Lorsque je vous disais que les ambitions ne sont pas corrélées à la réalité de la ville, je ne mentais pas. Enfin le roman commence avec un meurtre, et comme dans Twin Peaks, c'est la non résolution de ce meurtre qui permet d'ouvrir sur les autres mystères de la ville et de ses habitants. Il y est question de fantômes*, d'extra-terrestres*, de violences sexuelles/physiques/mentales, d'accidents, de suicides, de disparitions, de catastrophes naturelles, d'une roche mystérieuse et j'en passe. Comme dans Twin Peaks, si la solution du meurtre initial est donnée, le roman et les autres mystères n'ont plus lieu d'être.
Si l'auteur ne prend aucun parti pris par rapport à ses personnages et qu'il n'y a pas réellement de morale, ce n'est pas un livre vidé d'émotions, bien au contraire. Même si la plupart des habitants sont répugnants, pathétiques et/ou repoussants, on reste avec eux malgré ces défauts plutôt importants. Un paradoxe à ajouter aux autres nombreuses qualités du roman.

*réels ou fantasmés, allez savoir...

Fab29 a écrit:

j'imagine que chez toi aussi ça se vend très,très bien?

Oui ça se vend bien, après je le conseille aussi beaucoup surtout comparé à la merde qu'est le dernier Lonesome de Swolf et son bandeau renouveau du western.

soyouz a écrit:

Jour J 27 : Les ombres de Constantinople : et donc, Vlad III l'empaleur, après des années de captivité comme otage au sein des Ottomans, décide de rentrer chez lui (un chez lui légèrement fantasmé par les auteurs) au lieu de vouloir s'emparer du trône de la Valachie. Et là, c'est le drame, parce qu'à vouloir récupérer son château, les Ottomans répondent par la pendaison en live de sa bien-aimée. Dès lors, un monstre est créé ...

J'ai adoré ce tome, mais grosse déception quand j'ai vu que cela continuait avec le tome 36 (que je n'ai pas !!!) ... alors les auteurs prennent donc une légère liberté, mais pour le coup, je ne leur en veux pas trop, tant le perso de Vlad est démoniaque. Ce serait exagéré de le comparer à Deadpool, mais y a de sa folie meurtrière là-dedans, avec une intelligence militaire et politique au service de l'empire byzantin et de sa vengeance contre les Ottomans. Les auteurs ont su créer un compère plus mesuré, mais qui lui est fidèle. Je disais pour un autre tome que la guerre, c'était pas beau, là, on en a un exemple. Et quand je vois le cliffhanger, je pense que cela ne va pas s'arranger, et pas qu'avec les Ottomans.
Les auteurs prennent un peu leur temps pendant un tiers de la BD, avec des séquences peut être plus longues qu'à l'accoutumée, histoire de bien installer les deux perso principaux. Mais après, ça y va les batailles, les idées pour contourner les plans adverses. Les grands chefs de Vlad ne sont ici presque que des faire-valoir pour mieux le laisser en mode auto. Le genre de mec dont on ne peut jamais savoir ce qu'il va faire.
Donc, en fait, il s'y passe beaucoup de choses, et c'est aussi assez fourni en querelles politico-religieuses (j'ai bien failli m'y perdre une nouvelle fois) fortement documentées, nécessaire au développement de l'intrigue.

Le dessin est assuré par Yana (que je ne connais pas), assistée par Kordey (au moins pour le bullage, j'ai l'impression, mais je pense qu'il participe aussi à la fin de l'album). Le style est étrange, l'ambiance est particulière au début. Je pense que je dis une bêtise, mais le graphisme (du moins, les formes globales des perso) m'a fait penser à du Satrapi. Mais ça, c'est pour le début. Une fois que ça s'accélère, le trait plus nerveux, plus fourni également. J'adore les trombines, notamment celles de Vlad.
J'étais pas forcément fan de prime abord, mais je me suis pris à aimer ce style au fil des pages. Comme une volonté de donner un style ancien à ces pages. Vraiment très particulier.

Du coup, j'ai hâte de lire la suite.

Et donc la suite, Jour J 36 : tout l'or de Constantinople : c'est marrant, parce que le début est assez calme, on sent qu'il y a de la tension, que la politique "religieuse" se met en branle pour en finir avec le schisme et passé un premier gros tiers de l'album, ça part en cacahuète. Constantinople est un vrai champ de bataille, si bien qu'on ne sait même plus trop s'il reste des gens vivants là-dedans (j'exagère, mais c'est vraiment une tuerie) ... et là, Dracul ne fait plus trop rire, puisque le prisme est quand même orienté sur son ami Iskander qui ne prend pas le même chemin que le Voïvode ...

Peut être un plaisir coupable, mais j'ai pris grand plaisir à lire les aventures de Dracul, même quand il est plus "vilain" dans ce deuxième tome. Parce que je trouve que le sauteurs ont réussi à jouer avec les légendes pour el mettre dans un truc réaliste, tout en laissant quand même du doute. Le perso d'Iskander est également bien défini, lassé semble-t-il par la guerre et la folie de Dracul (faut le suivre aussi l’animal, quel santé).
Sinon, concernant l'Histoire, comme c'est la suite, disons que le virage par rapport à la réalité a été pris il y a longtemps, mais les auteurs s'appuient quand même sur de vieux faits réels pour expliquer ce carnage (vieille vengeance en quelque sorte). L’Église de l'époque n'en sort pas grandie, ça pourrait paraitre très exagérément violent et barbare ... mais je ne suis pas vraiment sûr que les croisades l'étaient moins.

Côté dessin, c'est toujours Yana assistée de Kordey. Pour les avoir vus tous les deux à l’œuvre à Quai des Bulles, avec des méthodes de travail radicalement différentes, ainsi que leur approche du crayon, je me demande si Kordey n'assurait pas l'encrage en fait. Surtout que par moment, les pages transpirent le Kordey dans le coup de crayon, mais moins dans la mise en page et dans les plans. ça donne vraiment un mélange que j'ai du mal à définir, mais je trouve que ça se prête bien à une histoire qui se situe à cette période et dans cette zone de la Méditerranée. Surtout au niveau des trombines des persos.

Lus:

- Conan le Cimmérien: Les Clous Rouges.

Etonnante, cette intrigue.
ça semble partir un peu dans tous les sens, commençant dans une certaine voie, poursuivant dans une autre, s'achevant encore dans une autre.
En fonction de l'inspiration du moment d'Howard, je présume.
Je comprends que ce genre de récit puisse inspirer le lectorat, surtout à l'époque.
La partie éditoriale est très intéressante, comme toujours.
Cela éclaire bien le contexte.

- Le Détection Club.

Passez votre chemin.
Certes, il y a tout pour que cela donne envie.
L'intrigue réunit plusieurs auteurs d'énigmes policières ayant, apparemment, réellement existé et appartenu à ce Detection Club.
Seule Agatha Christie m'est connue.
Les voici donc réunis pour se trouver confrontés à un robot qui rendrait obsolètes les intrigues policières car capable de tout résoudre avec les données qu'on lui fournit (robot qui, au passage, serait basé sur quelque chose de similaire ayant véritablement existé aussi à cette époque).
Bien entendu, un meurtre a lieu.
Et comme il se doit, les membres du Detection Club se lancent dans l'enquête chacun à sa manière.
Oui, mais voilà: l'intrigue n'est pas franchement originale et, surtout les personnages sont pour la plupart mal exploités.
Seuls Chesterton et, dans une moindre mesure, Christie s'en tirent un peu mieux que les autres.
Les défauts des autres apprentis détectives les écartent bien vite de tout intérêt.
C'est vraiment dommage, car le concept est assez original et bien vu, certains passages sont assez drôles…
Mais l'ensemble est finalement trop fade.

- Spirou à Berlin.

Soit le Spirou de Flix, auteur allemand que je ne connais pas du tout.
Flix a manifestement apprécié les épisodes écrits par Franquin car il y fait plusieurs petites références bienvenues.
Et, d'une certaine manière, il devait avoir envie de montrer un QRN sur Bretzelburg plus proche de la réalité historique.
Son histoire se tient, en effet, durant la période de la dictature en Allemagne de l'Est.
C'est beaucoup moins fou-fou que les histoires de Franquin, en dépit de certains éléments de l'intrigue.
C'est même assez sobre, en comparaison.
Mais cela demeure une lecture sympa et un hommage assez bien vu.

Céd a écrit:

- Le Détection Club.

Passez votre chemin.
Certes, il y a tout pour que cela donne envie.
L'intrigue réunit plusieurs auteurs d'énigmes policières ayant, apparemment, réellement existé et appartenu à ce Detection Club.
Seule Agatha Christie m'est connue.
Les voici donc réunis pour se trouver confrontés à un robot qui rendrait obsolètes les intrigues policières car capable de tout résoudre avec les données qu'on lui fournit (robot qui, au passage, serait basé sur quelque chose de similaire ayant véritablement existé aussi à cette époque).
Bien entendu, un meurtre a lieu.
Et comme il se doit, les membres du Detection Club se lancent dans l'enquête chacun à sa manière.
Oui, mais voilà: l'intrigue n'est pas franchement originale et, surtout les personnages sont pour la plupart mal exploités.
Seuls Chesterton et, dans une moindre mesure, Christie s'en tirent un peu mieux que les autres.
Les défauts des autres apprentis détectives les écartent bien vite de tout intérêt.
C'est vraiment dommage, car le concept est assez original et bien vu, certains passages sont assez drôles…
Mais l'ensemble est finalement trop fade.

Ah tien moi j'ai bien aimé, c'est comme regarder un Barnaby ou lire un Christie.

Céd a écrit:

- Spirou à Berlin.

Soit le Spirou de Flix, auteur allemand que je ne connais pas du tout.
Flix a manifestement apprécié les épisodes écrits par Franquin car il y fait plusieurs petites références bienvenues.
Et, d'une certaine manière, il devait avoir envie de montrer un QRN sur Bretzelburg plus proche de la réalité historique.
Son histoire se tient, en effet, durant la période de la dictature en Allemagne de l'Est.
C'est beaucoup moins fou-fou que les histoires de Franquin, en dépit de certains éléments de l'intrigue.
C'est même assez sobre, en comparaison.
Mais cela demeure une lecture sympa et un hommage assez bien vu.

Au cun intérêt cet album aurait du rester uniquement allemand comme prévu au départ (font chier ses frontaliers).

Carry On - Rainbow Rowell (ST. Martin's Griffin): Harry Potter en accéléré. Et gay.
Et rien que pour l'accélération, ça "vaut" le coup.
On est très clairement dans une fan-fiction qui mêle Harry Potter, donc, et Twilight. Oui, ça sent pas très bon a priori. Alors pourquoi l'avoir acheté et lu ? Parce qu'il y a de la romance gay. C'est la principale raison. Cette romance n'est que ça, une romance: elle a de l'importance pour les personnages mais n'est pas réellement le point central de l'intrigue. Elle ne "commence" qu'en page 176 (sur 500). Harry Potter prend le pas sur Twilight, ce qui était la moins pire des directions à prendre.
Mais ça ne veut pas dire pour autant que c'est suffisant. Les personnages ne sont pas vraiment très complexes (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ils ne le sont guère plus dans les deux autres machins) et on est en terrain très très balisé. C'est de la lecture "pantoufle", c'est peut-être un peu moche des fois mais c'est confortable et ça tient chaud.
J'ai aimé le fait qu'on est directement à la dernière année d'école et qu'on nous parle d'événements capitaux pour les personnages (batailles, enlèvements...) au détour d'une conversation comme si le lecteur les avaient lus. L'auteure joue des clichés du genre pour s'éviter des descriptions inutiles et laisse le lecteur remplir les trous. Bon, on n'en est pas au fameux "Rat géant de Sumatra" balancé au milieu d'une enquête de Sherlock Holmes sans aucune autre explication. Ici, tout reste assez familier pour ne perdre le lecteur.
L'intrigue générale est également conventionnelle et on devine assez facilement le qui et le pourquoi. Dans sa note finale, l'auteure nous dit qu'elle voulait traiter du thème de "L'élu". Elle l'a fait, sans aucun doute, mais là encore rien de très neuf.
Pas déplaisant, rapide à lire, mais n'apporte absolument rien de nouveau dans le genre, qu'il soit fantasy ou romance gay écrit par une femme.