Lecture Manga, BD et romans

Lus:

Il s'appelait Ptirou.

Soit le 12e album de la série Le Spirou de...
Et en l'occurrence, ici, de Yves Sente et Laurent Verron.
L'album n'est pas parfait… mais il est excellent.
Sente a la bonne idée de revenir sur l'origine de Spirou et ainsi d'évoquer son créateur.
Et pour raconter cela, autre bonne idée, qui est mieux placé que le fameux Tonton Paul?
Mais ce n'est pas une comédie, plutôt une tragédie.
Même si Tonton Paul se veut rassurant pour son audience, le lecteur, lui, sait.
Sente nous gratifie de quelques clins d'œil bienvenus.
Néanmoins, l'histoire est plus sérieuse.
Il rend hommage au courage du héros, son sens de l'aventure et de la justice.
Mais il le fait dans un cadre qui se veut réaliste.
L'erreur de l'auteur, à mon sens, est d'avoir trop appuyé sur certains aspects (la lutte patronat/syndicat, principalement).
L'histoire s'en trouve un peu chargée.
Ceci dit, c'est cohérent et bien raconté.
Au dessin, Verron fait des merveilles.
Je me dis que c'est lui qui devrait opérer sur certains tomes de la série-mère.
Cela ferait du bien à Spirou.

Conan le Cimmérien - Au-delà de la Rivière noire.

Je ne sais plus si j'ai évoqué ici les premiers tomes du Conan d'Howard à la française.
Qu'importe!
Il y a du bon et du moins bon.
Là, on est dans le bon.
Histoire simple, sans doute dans la droite ligne du récit d'Howard.
Après, je laisse le soin aux exégètes de nous expliquer la volonté de l'auteur.
Cela est brillamment fait dans chacun des tomes (très plaisant, ce travail éditorial qui remet les choses dans le contexte).
Ce tome est joli à regarder et fort plaisant à lire.
Ceci dit, je comprends que les Américains aient développé tout cela par la suite dans les séries consacrées au barbare.
Car, oui, on a envie d'en lire davantage, de voir ce monde au potentiel si riche nous en dévoiler plus.

Conan le Cimmérien - La Fille du Géant du Gel.

Je l'ai dit, il y a du bon et du moins bon dans ces adaptations.
Là, pour le coup… Ben je ne sais même pas, en fin de compte.
Comprenons-nous bien.
J'ai lu ce que Moorcock écrit en préface.
J'ai vu d'autres avis très élogieux et j'ai bien compris pourquoi.
Mais cela me semble dithyrambique à l'excès.
Maintenant, ce n'est peut-être pas vraiment la faute de Recht qui fait preuve, à mon sens, d'une certaine audace dans certaines planches.
C'est même très souvent fort beau.
C'est le récit auquel j'ai moins accroché.
Et pourtant, il y a plein de choses que j'apprécie dans la volonté de l'auteur.
Après la surprise de voir les mythes asgardiens si ouvertement repris/réinterprétés (je ne pensais pas qu'Howard avait été aussi directement explicit), je suis rentré dans le concept assez facilement.
J'aime bien le fait de montrer que le jeune Conan, déjà, démontre qu'il est plus que les autres sur le champ de bataille.
J'aime également le fait qu'on nous montre que, quelle que soit la divinité qui se dresse devant lui, il accepte le défi et se lance sans peur devant l'impossible.
Même son côté sauvage pas franchement sympathique avec le personnage féminin, même cet aspect qui lui vaudrait d'être conspué à raison par les féministes, j'apprécie.
Non, vraiment, il y a plein d'aspects que j'apprécie et je ne suis nullement dérangé par les scènes à tendance érotiques de l'album.
Et pourtant… Je n'ai pas accroché et suis sorti de ma lecture en me disant que c'était un peu court.
Rien n'y a fait, pas même le talent de Recht.
Quand ça ne veut pas…

Imbattable #1 et 2.

Autre ambiance, radicalement différente des autres albums commentés ici.
Mais quel régal!
"Le seul véritable super-héros de bande dessinée", ça semble un peu exagéré.
Oui, mais là, il faut bien le dire, aucun super-héros n'exploite aussi bien le cadre de la BD.
Oubliez Deadpool ou même Gwenpool.
Imbattable fait plus fort.
Et c'est hilarant!
Mieux, encore: il n'est pas le seul personnage aux pouvoirs si particuliers et cela donne lieu à des histoires et des gags très originaux.
Un grand merci à Pascal Jousselin pour sa créativité.
Vivement un nouvel album!

kab a écrit:

Non ça a toujours été prévu en 5 des dires de Satouf.

Ah bah tiens, vais relire l'article pour le coup. Merci.

Céd a écrit:

Imbattable #1 et 2.

Autre ambiance, radicalement différente des autres albums commentés ici.
Mais quel régal!
"Le seul véritable super-héros de bande dessinée", ça semble un peu exagéré.
Oui, mais là, il faut bien le dire, aucun super-héros n'exploite aussi bien le cadre de la BD.
Oubliez Deadpool ou même Gwenpool.
Imbattable fait plus fort.
Et c'est hilarant!
Mieux, encore: il n'est pas le seul personnage aux pouvoirs si particuliers et cela donne lieu à des histoires et des gags très originaux.
Un grand merci à Pascal Jousselin pour sa créativité.
Vivement un nouvel album!

Exactement la série que lorsque je la croise je me dis "Il faut que je la prenne" mais dont j'oublie l'existence dès qu'elle n'est plus devant mes yeux. Or donc, j'ai profité de l'avis de Céd pour...

Imbattable Vol.1: ce que c'est bien !
Il manque le signe de l'OuBaPo et c'est bien dommage. Il manque aussi la mention selon laquelle il est pré-publié dans Spirou et ça c'est con.
A part ça, c'est tout ce que j'aime: humour, invention, respect des règles auto-imposées et ça va au-delà de ce à quoi on s'attend.
J'ai le Vol.2 sous la main mais si je le lis maintenant, il n'y en aura plus avant un moment

Rawhide Kid a écrit:

A part ça, c'est tout ce que j'aime: humour, invention, respect des règles auto-imposées et ça va au-delà de ce à quoi on s'attend.
J'ai le Vol.2 sous la main mais si je le lis maintenant, il n'y en aura plus avant un moment

Je confirme le 2 étant sorti en juin si je me souviens bien.

Je vous rejoins totalement sur Imbattable, même si le volume 2 est bien entendu moins surprenant que le premier.

Ce n'est pas tant la surprise qui m'intéresse mais la façon dont il a de se renouveler et d'épuiser le concept.

Imbattable: Super-héros de proximité: la méchante descente.
A part deux nouveautés, c'est pas très folichon. Et encore, on reste très en surface.
Le gimmick de la page double n'apporte absolument rien, tout comme le Grand Néant. Des débuts d'idées qui sont laissées en plan, c'est moche.

LA MORT SELON TURNER – Tim Willocks (Sonatine):
un western moderne âpre et musclé!!
Turner est un flic noir et intègre, peut être le seul, qui se lance dans un quête de justice.
à l'instar de Darian Richards chez Tony Cavanaugh (également chez Sonatine) ou de Mattias Tannhauser déjà chez Willocks c'est une machine implacable que rien ne fait dévier du chemin qu'il suit.
Un roman très cinématographique avec un final façon Pale Rider, rythmé, prenant et violent


LE PROGRAMME D-X – David Khara (J’ai Lu):
Le grand retour d'Eytan Morgenstern.
David Khara lui avait offert une retraite bien méritée à l'issue de la trilogie qui lui était consacré mais les plans du Consortium viennent contrarié ses projets et le voila obligé de reprendre du service de manière encore plus clandestine qu'avant.
Bonne suite à la 1ère trilogie, un 4ème opus un ton au dessus du précédent qui fait dans l'efficacité et donne la part belle à l'action et à l'aventure tout en ajoutant une facette thriller et de nouveaux persos.


DÉGRADATION – Benjamin Myers (Seuil):
" Noir, rural, décadent et dépravé". En 4 mots Val McDermid a parfaitement résumé ce Dégradation de Benjamin Myers.
La caste des puissants locaux a droit de vie et de mort sur une communauté isolée du Yorkshire et se délecte de plaisir des plus pervers.
C'est glauque,noir,sale et sordide et rempli de misère à tous les niveaux. Le titre aurait même pu être Dépravation.
Les passages, parfois très beaux, de description de la nature sont autant de respirations salvatrices.

Sur la forme, et c'est étonnant, pas une seule virgule et régulièrement des phrases non verbales.
C'est un choix surprenant qui m'a régulièrement fait sortir de ma lecture pendant un long moment, je notais constamment les endroits où auraient dû être ces virgules, avant que je finisse par m'y habituer.

Le Dieu vagabond : On commence l'année avec une très jolie histoire et déjà un coup de coeur.

Eustis un satyre mène une vie oisive remplit de mélancolie pour un temps révolu, où les dieux arpentaient la terre. Lorsqu'il découvre qu'il a été banni, il se met en quête de rédemption pour retrouver sa place au panthéon des dieux. Une quête des plus étranges et dangereuses.

Une histoire de quête tout ce qu'il y a de plus classique, mais il y a un fort homérisme qui se dégage de cette histoire, il n'y a pas de grands combat ou de grands héros (quoique), mais il y a une ambiance, une atmosphère, quelques idées très sympa et un dessin atypique.

Bref une bien jolie découverte pour commencer l'année.

Barrage #01/02 :Histoire classique d'un garçon orphelin avec de grands pouvoir, mais avec quelques subtilité, j'ai bien aimé le fait qu'on lui donne la possibilité de faire de grandes choses car il est le sosie du prince qui lui ne voulait pas du pouvoir.

Si le tout se lit assez bien et reste très fun tout en jouant sur des codes déjà vu et revu, il y a deux gros points noir selon moi. Premièrement ça prend son temps et je vois pas trop comment il va finir en 2 tomes à moins de bâclé clairement la fin ou de ne pas finir la série. Le second problème c'est que pour une histoire de Space opéra, ce premier tome fait surtout histoire de d'Heroic fantasy. Si on ne disait pas sans arrêt qu'il y a des envahisseurs aliens (qui pour le coup font juste monstre) on ne se croirait pas dans une histoire de Space Opera. Dommage car c'est surtout ça qui m'a attiré.

En gros une histoire fun, mais classique, à voir le second et dernier tome de la série.

Un été sans maman :C'est l'histoire d'une petite fille en vacance au bord de la plage qui va voir des poissons qui marchent qui sont à la recherche d'un des leurs pour partir. Elle va trouver dans le mur de la maison ou elle est une tette avec des pieds et elle va tenter de l'aider. Le tout avec la rencontre avec un petit garçon. Très onirique, très subtil et surtout sans parole (comme dans un océan d'amour du même dessinateur) hormis quelques rares exception. C'est bien fait, parfois un peu difficile à suivre, (les changement d'age d'une case sur l'autre des personnage qui m'ont dérouté), ca ne plaira pas à tous le monde loin de là.

Sur le toit de l'enfer - Ilaria Tuti (La bête noire):
Un 1er tome d'une trilogie qui se veut une vraie mise en place.
L'histoire en elle-même avec ses allers-retours dans le passé et l'aspect rat de laboratoire n'est pas follement originale mais c'est pleinement convaincant grâce à ses personnages,son environnement, sa sociologie.
On a rarement eu un personnage comme Teresa Battaglia. Une flic en fin de carrière, la soixantaine, diabétique et atteinte d'un mal encore plus profond que je ne dévoilerai pas ici.
Dotée d'un sacrée caractère, il ne faut pas lui marcher sur les pieds ou la prendre de haut. A la fois tenace et faisant preuve d'empathie, sensible, douée mais diminuée physiquement elle l'atout numéro #1 de ce début de trilogie.
Entourée de sa fidèle garde et d'un nouveau venu qui peine à trouver sa place, j'ai déjà hâte de les retrouver.
Pas très bon mais mieux que bon

Juste après la vague - Sandrine Collette (Denoël):
Une vague, LA vague, des rescapés, un choix atroce à faire pour survivre.
Voila résumé en quelques mots le dernier Sandrine Collette. C'est simple, c'est direct.
Comme son écriture. C'est rythmé par des phrases courtes. C'est très prenant d'entrée
Mais je reste sur ma faim par goût de trop peu et sur la fin que je trouve un peu plus faible.
C'est dommage parce que je crois bien que c'est le roman que j'ai préféré d'elle alors que je ne m'y attendais pas.
ça reste tout de même un bon cru.

Aristophania :Clément un ouvrier laisse trois enfants et une femme après sa mort de la main d'un homme étrangement puissant. Plusieurs années plus tard, les enfants ont besoin d'aide et une vieille femme aristocrate possédant une force bien surprenante pour quelqu'un de son âge, vient les aider. Sans le savoir les 3 enfants vont rentrer dans un monde des plus fantastiques le monde d'où venait leur père.
Le duo du maître d'armes se reforme et c'est classique. Je voulais aimer je voulais être subjugué, mais c'est un tome d'introduction un peu mou à mon avis. Les personnages sont d'un classicisme des plus éprouvés, mais ça fonctionne bien. J'en suis ressorti mitigé, c'est bien fait et joli, mais 30 min plus tard entrain d'écrire ce billet j'ai déjà beaucoup oublié de l'intrigue ou de points positifs ou négatifs à dire.

Retour à Killybegs : Après avoir raconté la vie d'un jeune français à Belfast qui se prendra tellement d'amour pour le pays qu'il ira même jusqu'à vouloir être avec l'IRA.

Pierre Alary adapte la suite de Mon Traitre de Sort Chalandon, Retour a Killybegs. Avant de démarrer je tiens à dire que Mon traitre fut l'une des meilleures BD de l'année 2018.

Après avoir suivit Antoine, on suit donc la vie de Tyrone Meehan, sa jeunesse avec un père qui s'est battu contre l'Angleterre qui finira en ivrogne violent, son arrivée à Belfast, sa "radicalisation", sa vie en prison, puis sa traitrise.

D'avoir voulu tout survolé, Pierre Alary survole de trop, rien n'est approfondi et on a l'impression que Tyrone Meehan est devenue un héros un peu comme ça, qu'il n'a globalement rien fait hormis passer un temps considérable en prison.
Certes on apprend pourquoi il trahit, cette partie là qui était très intéressante ainsi que comment vivre avec le poids de cette trahison est là encore assez vite évacué et peu travailler. Alary préférant un récit de vie découpé en plusieurs micro passage qui au final ne raconte pas assez pour être avec le personnage.
Ajouter à cela une voix off des plus lourde car trop omniprésente et qui échoue à nous raconter le poids de la traitrise et de la vie de Tyrone.

Le dessin est par contre géniale comme la fois précédente, le découpage maitrisé, mais cette voix off lourde, qui veut expliquer les choix de Tyrone, mais y échoue la majorité du temps et un découpage d'histoire trop haché en voulant tout montrer donne un sentiment de pas assez.

Vraiment une déception surtout que j'attendais cette suite avec impatience.

kab a écrit:

Retour à Killybegs :
(…)
Hors là seulement un 5. Mais pourquoi donc ?

Un 5... sur? Je ne sais pas sur quel autre site tu postes, donc je ne vois pas le barème que tu utilises.

"Or"... Ce sera mieux.

Arf j'ai oublié de changé ça.

La petite mosquée dans la cité; Consigny/Jouanneau; Sociorama, Casterman: c'est quoi le message ?

Comme je pense que la religion est nocive pour l'Humanité puisque c'est là où la pensée vient mourir, je ne partais pas particulièrement avec beaucoup d'empathie. Et comme la bédé ne remet jamais en question ou en perspective les pratiques et croyances rétrogrades des personnages, je me suis retrouvé à hausser le ton pendant ma lecture.

Le scénario est basé sur un travail sociologique d'une dizaine d'années qui "restitue les enjeux quotidiens et locaux de l'islam hexagonal, entre solidarité, engagements, dissensions internes et suspicions publiques". On ne peut pas essayer de signaler sa présupposée neutralité plus fortement que cela.

La première chose qui m'a frappé dans ce récit, c'est l'absolu entre-soi des fidèles. A part lorsqu'ils y sont obligés (travail, scolarité, municipalité), ils restent en vase clos à ne parler que de leur religion et de la bonne façon de la pratiquer, soit entre eux soit dans un monde qui leur est hostile puisque non plié à leur dogme. Lorsque je lis des trucs comme "Je suis obligé de travailler mais on me fait transporter de l'alcool" ou "Le plombier n'a pas bien fait son travail, est-ce que dois le payer ?" et de  ne vouloir qu'une réponse religieuse, ça a fortement tendance à m'agacer.
Parfois, le comportement de certains personnages pourrait faire passer la religion comme plus progressiste qu'eux. Par exemple, le père algérien qui refuse que sa fille épouse un marocain, mais qui changera d'avis après une conversation avec l'imam (personnage principal).

Il y a aussi des pépites comme (toujours à propos du mariage): "Finalement on va faire les choses comme il faut, d'abord la mairie. C'est Moussa [l'imam] qui m'a fait voir que c'était mieux comme ça ! (...) Il y a une partie juridique dans les pays musulmans aussi. Et puis, c'est même une question féministe, m'a expliqué Moussa ! Oui, tu sais, dans le mariage musulman, ton mari il peut te répudier super facilement... S les deux sont d'accord ça va, mais si moi je veux pas ? Alors on va aller à la mairie. Comme ça j'ai exactement les mêmes droits que lui".
Ce passage a tellement de trucs qui ne vont pas qu'on dirait la traduction Panini de All Star Superman ! Donc, s'il n'y avait pas de partie juridique dans les pays musulmans, elle serait inutile dans les pays non musulmans. Donc le droit d'un pays où on ne réside pas est supérieur à celui où on vit uniquement parce que la religion majoritaire est la même que le personnage. Pourquoi s'arrêter au mariage dans ce cas ? Et tous les pays musulmans ont vraiment les mêmes lois pour tout ? Si oui, pas de problème mais si non, on fait comment ? Mais le plus beau est la suite: si on veut l'égalité dans le mariage, mieux vaut n'être pas musulmane. Et ça lui parait tout à fait normal et à ne pas changer puisque c'est comme ça. Et son raisonnement est stupide: s'il veut divorcer mais elle pas, elle peut alors s'accrocher ! Déjà, c'est une mauvaise technique pour garder quelqu'un et qu'on peut faire une demande de divorce unilatérale, ce ne sera pas à l'amiable voilà tout. Et comme elle parle à une autre musulmane, ça fini par un "Tu as toujours raison" de sa part...

Mais la trame centrale de la bédé est la construction d'une mosquée et la vision de comment mener les fidèles. D'un côté on a l'imam en place (le héros de l'histoire) et de l'autre celui qui voudrait bien prendre la place après avoir été viré par une femme (à qui il refuse de serrer la main). Le premier a un discours doux et aux allures raisonnables (mais bon, il est toujours dans une vision orthodoxe de sa foi), le second apprend le Coran par cœur (il a le temps depuis qu'il est au chômage) et est plus revendicatif.
Cette bédé ne m'a toujours pas éclairé sur l'utilité d'un imam. On nous dit que la religion musulmane ne reconnait pas d'intermédiaire entre Dieu et ses créatures. Or que fait l'imam ? Il dirige les 5 prières et réalise un prêche. Il ne devrait pas le faire, il interfère entre Dieu et les fidèles. Mais pire, ce sont les fidèles qui le choisissent selon des critères de popularité. La bédé m'a complètement perdu en terminant cette présentation par un "Du coup, la modestie et le dévouement sont des qualités presque aussi appréciées que le savoir religieux ou l'éloquence". Du coup ? Il y a un lien causal là-dedans ?

Bref, le local de la mosquée (loué à la ville) doit disparaître suite à l’aménagement du quartier. Il faut donc trouver une solution de remplacement puis construire une mosquée. Gentil imam ne veut pas d'argent étranger pour la mosquée donc il faudra du temps, Méchant imam prend l'argent qu'on lui donne. Il y a discussion entre les fidèles et les femmes préfèrent la solution du Gentil imam parce que sinon, elles risquent d'être traitées comme des fidèles de seconde zone alors que là, elle peuvent assister aux prières avec les hommes (à l'étage hein, on va les mélanger non plus). Encore une fois, pas une réflexion sur le fait que dans les pays dits musulmans, la femme est une sous-citoyenne. On prend le fait comme établi et non soumis à la discussion...

On assiste aussi aux conversations avec le maire de la ville qui n'a aucun problème avec la congrégation. Bon, il n'a pas pensé à faire un nouveau local pour la mosquée dans le nouveau plan d'urbanisme du quartier ce qui aurait arrangé tout le monde mais passons. Il propose un autre local dans un quartier voisin mais les riverains ne veulent pas de musulmans "chez eux" alors que ce local servirait bien pour le club de bridge. Devant cette opposition et celle du conseil municipal ("ils veulent pas s'intégrer" etc), il reviendra sur sa première idée pour proposer un autre local mais dans la zone industrielle. Méchant imam le prend pas très bien (étonnamment, personne n'aime qu'on lui mente) mais Gentil imam accepte en voyant le potentiel du local (il est architecte).

Incidemment, un petit chantage au vote est fait lors de la première rencontre: "Vous êtes maire, je suis sûr que vous connaissez l'existence de ce qu'on appelle parfois le "vote musulman"... Nous sommes une communauté de fidèles très soudée. Oh, je ne dis pas que je pourrais leur demander de voter pour quelqu'un ! Mais bon... C'est vrai qu'avant, les musulmans, c'était presque tous des étrangers... Mais aujourd'hui, de plus en plus sont français et ont le droit de vote". Alors, je ne suis pas politique et ça va se voir, mais si on me dit ça j'aurais plutôt tendance à montrer la sortie à mon interlocuteur. Déjà, on ne me prétérite pas, merci bien, et le maire dans la bédé n'a aucun problème avec les musulmans donc cette menace ne fait aucun sens !

Au final, Méchant imam créera une école sous le statut d'association (les enfants seront inscrits au CNED) ce qui les coupera encore plus des autres citoyens alors que Gentil imam, dans le nouveau local, fait un site internet pour recueillir des dons pour la création d'une future mosquée.

J'ai du mal avec cette bédé car je ne comprends pas son message. Est-ce que c'est fait exprès pour énerver les lecteurs et donc biaisé en ne nous montrant que les côtés fermés de la religion ou est-ce que les auteurs pensent faire preuve d'ouverture d'esprit en se croyant neutres ? L'incipit est particulièrement ambigu et n'aide en rien à comprendre où les auteurs veulent en venir.

Le roman-photo; Jan Baetens/Clémentine Mélois; La petite bédéthèque des savoirs, Le Lombard: trop superficiel.
Oui, faire du collage pour parler de roman-photo n'est pas une mauvaise idée, c'est même rigolo. Mais si c'est au détriment ce qu'on peut dire, mieux vaut revoir sa méthode.
On a là un survol du sujet qui n'approfondi jamais rien ce qui fait qu'au final, on n'apprend pas grand chose, à peine des lieux communs. Par exemple, il est dit que des vedettes françaises ont fait du roman-photo, il y a une page de trombinoscope mais absolument rien sur le comment du pourquoi de la production, des contrats, de ce qui y est dit, s'il y a une autre particularité. Et tout est comme ça.
Donc très déçu et si les collages finaux sont amusants ces pages auraient été mieux utilisées à approfondir le sujet. Une occasion manquée.

Rawhide Kid a écrit:

La petite mosquée dans la cité; Consigny/Jouanneau; Sociorama, Casterman: c'est quoi le message ?

Je te sens énervé.

Rawhide Kid a écrit:

Comme je pense que la religion est nocive pour l'Humanité puisque c'est là où la pensée vient mourir, je ne partais pas particulièrement avec beaucoup d'empathie. Et comme la bédé ne remet jamais en question ou en perspective les pratiques et croyances rétrogrades des personnages, je me suis retrouvé à hausser le ton pendant ma lecture.

Si, si: je te sens énervé.

Rawhide Kid a écrit:

Lorsque je lis des trucs comme "Je suis obligé de travailler mais on me fait transporter de l'alcool" ou "Le plombier n'a pas bien fait son travail, est-ce que dois le payer ?" et de  ne vouloir qu'une réponse religieuse, ça a fortement tendance à m'agacer.

Ne le nie pas: tu es énervé.

Rawhide Kid a écrit:

Ce passage a tellement de trucs qui ne vont pas qu'on dirait la traduction Panini de All Star Superman !

Houlà!
Oui, c'est certain: très énervé!

Rawhide Kid a écrit:

Alors, je ne suis pas politique et ça va se voir, mais si on me dit ça j'aurais plutôt tendance à montrer la sortie à mon interlocuteur. Déjà, on ne me prétérite pas, merci bien, et le maire dans la bédé n'a aucun problème avec les musulmans donc cette menace ne fait aucun sens !

Rawhide Kid a écrit:

J'ai du mal avec cette bédé car je ne comprends pas son message. Est-ce que c'est fait exprès pour énerver les lecteurs et donc biaisé en ne nous montrant que les côtés fermés de la religion ou est-ce que les auteurs pensent faire preuve d'ouverture d'esprit en se croyant neutres ? L'incipit est particulièrement ambigu et n'aide en rien à comprendre où les auteurs veulent en venir.

Hé ben merci pour cet avis détaillé.
Je ne comptais pas prendre cette histoire.
Le sujet ne m'intéresse pas et… je sais que cela m'aurait également énervé.
Toutes ces religions qui se trompent sur Pépère/Moi, ça a le don de m'agacer. Alors si c'est au centre de l'histoire…

Je lis les BD que j'emprunte à la bibliothèque donc un certain décalage avec les sorties.

L'adoption tome 2: ah la vache, je ne m'attendais pas à un retournement de situation comme celui-ci. J'ai trouvé ça moins fort émotionnellement que le premier mais c'est toujours aussi humain et beau.

Je vais rester: c'est étrange mais je le classerai dans le même genre de BD alors que l'histoire n'a absolument rien à voir. Ce personnage central est une belle énigme et le restera à la fin du bouquin. Chouette lecture.

Bride Stories tome 1 à 3: là encore, c'est une très bonne surprise. J'ai réservé les tomes 4 et 5. Mon seul regret est que la série ne soit toujours pas terminée et que je vais certainement rattraper rapidement le rythme de parution.

Midnight Tales tome 1: pas mal du tout, ces contes horrifiques féministes. Ca se laisse agréablement lire. Faut que je lise le tome 2.

La Traversée : 2 soldats suivent un chemin qui les emmènera à la mort.
J'ai beaucoup aimé ce bouquin, je trouve qu'à vendre il ne sera pas facile, expérimentation graphique d'un duo qui suit un chemin, style de dessin qui certains qualifieront de simplistes, mais diablement efficace. Le livre ne raconte pas grand-chose, mais il a réussi à me toucher, je trouve que c'est un page Turner.
Un coup de coeur, même si je ne sais pas trop expliquer pourquoi

Hope : L'hiver nucléaire est présent sur terre depuis un moment, la survie de l'espèce réside dans le programme Hope qui contient 12 stations de survie dans l'espace. Meggan se réveille dans l'une d'entre elle après 40 en sommeil. Le retour à la vie est dur pour elle, elle souffre de plusieurs trouble et son compagnon malgré toute son aide ne parvient pas à lui faire revenir la mémoire. Au fur et à mesure la défiance remplace la confiance.
Fane fait un huit clos dans l'espace. fait monter la pression, avec ce personnage amnésique qui devient de plus en plus méfiant, entre parano, viol (oui il y en a) et espace, et ben c'est pas top. La tension monte oui, mais lentement, très lentement, pour arriver sur un final d'album ou je me suis dit, tout ça pour ça, ça aurait pu/du arriver 10 pages avant en mettant plus de rythme. en plus j'ai pas trouvé ça super beau. Dommage j'aime beaucoup la couv.

UCC DOLORES :de Tarquin, soap opera bien codé, classique histoire de la jeune femme qui doit se reveler dans un monde de brutes, avec un pere mystérieusement mort (ou pas), épaulé par un barbouze au grand coeur...bref rien de neuf sous les étoiles mais le plaisir coupable de lire un blockbuster

L'écorce des choses : jolie petite BD (dessins très sympas, jolies couleurs pas criardes) de Cécile BIDAULT sur une jeune fille sourde. Le début est très facile d'accès, même sans dialogue, le dernier tiers est plus onirique, poétique, donc plus difficile pour moi, car plus sujet à interprétation. Mais je trouve ça assez ludique pour faire rendre compte de la difficulté de communication que peuvent rencontrer ces enfants qui n'ont même pas encore appris le langage des signes (mais y a pas mal d'espoir dans le bouquin) et aussi leur manière de ressentir les choses. Et puis les quelques notes de fin d'album, sur l'histoire du langages des signes ... c'est complètement hallucinant de voir à quel point on peut être arriéré en France et à quel point les politiques se complaisent dans un immobilisme ridicule.

Histoires d'Angoulême 1 : 6 petites histoires (4 à 5 pages) autour ou sur la ville d'Angoulême allant des invasions normandes au bombardement de 1944. C'est assez ludique et sympa, ça nous parle de moments importants de la ville ou de personnes célèbres de la ville (Ravaillac, nom d'un cheval blanc !), avec des thématiques assez variées (la guerre évidemment, mais aussi une grève, un tram'). Un seul scénariste (Eric Wantiez), deux dessinateurs principaux (Gazda et Angus), avec deux styles bien distincts, mais ça ne gène pas pour ce genre de BD. C'est très ludique, surtout que c'est accompagné d'une page d'explications ou de compléments d'information.
Peut être anecdotique, mais c'est vraiment très sympa.

La petite russie : Au Québec, une partie des villages furent construits sur un système proche du communisme et ceux dans les années 60. C'est le cas notamment de Guyenne, un village créé en coopérative où tout était mis en commun et chaque décision se faisait au vote général. L'industrie majoritaire était le bois, mais le bois Marcel ce n'est pas son fort, lui il veut l'agriculture.
En résumé les hauts et Bas de la vie d'une coopérative forestière au fin fond du Québec.
Un très joli récit de vie dans une partie reculée du Canada, tout est vrai visiblement et écrit par le petit-fils du héros. On y voit la vie à la dure
Clairement ça ne va pas déchainer les foules, et il est écrit en québécois. Ça se comprend suffisamment, même si parfois cela demande un petit effort.

Jakob Kayne : Une forteresse de l'inquisition espagnole est assiégée par des turcs (ou équivalent), et ravagés par le choléra. Un homme seul tente de rentrer dans la ville pour aider une famille à en sortir. Cet homme peut tout guérir et à un visage qui s'oublie à la seconde ou on le voit.
La couverture est super classe comme celles du Voyage extraordinaire ou du château des étoiles. L'intérieur est moins bien Cette BD m'a fait penser au chevalier d'Heliopolis de Jodo sortit l'été dernier en moins bien là encore. C'est pas fou fou, voir même ça sent la série pourrie.

Stern #03 L'ouest le vrai : Stern doit renouveler son contrat, mais sont entrevue est repoussée par la venue d'un vrai pistolero qui vient dédicacer ses mémoires. La ville est en émoi, devant une telle légende, mais le sera-t'elle bien longtemps quand le passé du cowboy va venir en ville pour régler ses comptes ? Stern en est à son troisième album et la série se porte toujours aussi bien surtout quand on aime lire un western différend.

C'aujourd'hui que j'aime : François Morel est amoureux d'Isabel Samain, mais c'est un grand timide et il n'arrive pas à lui déclarer sa flamme, préférant collecter les objets qu'elle laisse tomber ou oublie par inadvertance. Le second problème de François c'est qu'à l'adolescence tout donne envie de sexe, et il n'en fait pas.
J'aime beaucoup Morel d'habitude, mais je trouve que là il s'écoute écrire et que sa verve ne fonctionne pas tellement. L'album est gentillet, sans plus, ne racontant qu'un émois adolescent sans rien d'autres. Sa poésie se fait ici lourde et verbeuse et Rabaté n'est à mon avis pas au meilleur sur ce titre. Une déception.

Solo #4 : Solo est mort, c'est Legatus son fils adoptif qui prend le relais. Il va mener un combat différend de Solo, un combat pour ses principes ses valeurs, et le message qu'elle porte, il va rencontrer des gens qui vont l'aider à transmettre ce message, mais quelque part en chemin il est trahit.

Très catho ce nouveau tome de Solo, Legatus est un équivalent de Jésus (en barbare tout de même). Il rassemble des disciples pour transmettre sa bonne paroles, ne veut pas changer les gens, mais que les gens changent d'eux-même il accomplit de sois-disant miracles, aide les plus pauvres, contre la tyrannies des seigneurs locaux, il sera trahit par un compagnon qui se suicidera... Bref un album bien moins bourrin que les précédent, avec une réflexion, mais qui pour le coup si elle s'inscrit dans les réflexions de Solo est là poussé à l'extrême dans un aspect religieux à peine voiler, dont l'auteur d'ailleurs s'amuse via le traitre à mettre en garde notre héros.

La voix off est à mon avis mal utilisé car je l'ai trouvé un peu trop lourde, même si elle permet de mieux comprendre le cheminement de pensé de Legatus qui au final reste un homme de peu de mot.

Les dessins sont toujours top, et la fin de l'album semble amener une nouvelle partie de l'univers qui était inconnu jusqu'à maintenant et cela donne envie. Comme Solo L'histoire de Legatus est prévu en 3 tomes.

Klaw T.1Ca faisait un petit moment que cette couverture me faisait de l'oeil. J'ai finalement franchi le pas et comme bien souvent le ramage ne vaut pas le plumage. L'histoire narrée dans ce premier tome part dans tous les sens et est un peu abracadabrantesque. On a bien du mal à éprouver de la sympathie pour ce héros et cet univers qui enchaînent les incohérences et réclament beaucoup trop de crédulité de la part du lecteur.
Je ne vais pas condamner la série sur ce premier tome car il est difficile de voir de quoi va réellement parler la série avec ce premier volume pourtant riche en retournements de situation.

Aldebaran T.1 Le dessin affiche son âge, les personnages sont agaçants et on a pas beaucoup d'infos sur les enjeux de la série. Je vais là aussi laisser sa chance à la série. Vu sa longévité, elle doit quand même avoir des trucs biens.

Gendar a écrit:

Vu sa longévité, elle doit quand même avoir des trucs biens.

On n'a pas dit pareil de Santa Barbara ?

[quote="Gendar"]Klaw T.1Ca faisait un petit moment que cette couverture me faisait de l'oeil. J'ai finalement franchi le pas et comme bien souvent le ramage ne vaut pas le plumage. L'histoire narrée dans ce premier tome part dans tous les sens et est un peu abracadabrantesque. On a bien du mal à éprouver de la sympathie pour ce héros et cet univers qui enchaînent les incohérences et réclament beaucoup trop de crédulité de la part du lecteur.
Je ne vais pas condamner la série sur ce premier tome car il est difficile de voir de quoi va réellement parler la série avec ce premier volume pourtant riche en retournements de situation./quote]

C'est surtout une série jeunesse, les enfants sont plus crédules qu'un vieux briscard comme toi.