Lecture Manga, BD et romans

L'Homme Gribouillé :
Ah Paris, ses péniches, son métro et sa pluie. Car oui à Paris il pleut et fréquemment en continu.
Bref tout commence sous un Paris pluvieux, Betty, va chez sa mère Maud ou se trouve aussi Clara sa fille de manière temporaire. Elles dinent ensemble et se dispute. Le lendemain un homme ressemblant à un corbeau demande à voir Maud, cette dernière ne se réveille pas. Elle a fait un AVC. L'homme en profite pour fouiller dans la maison avant de donner un rendez-vous à Clara pour qu'elle lui apporte son paquet.

A partir de là Betty et Clara vont enquêter et finir par partir à la recherche de leurs origines a travers les âges, mais aussi les mythes.

Serge Lehman et Frederick Peeters nous offre un très bel ouvrage, à la fois onirique et triste, mais aussi puissant en termes de sentiments de liens, une famille va se retrouver unis, des liens se tisser et d'autres se resserre. visuellement c'est très beau et très bien maitrisé.

Le début d'année commence bien.

Jerusaleme d'Alan Moore et traduit par Claro (je le mets car il a fait un boulot de titan). Une lecture éprouvante. J'aurai mis plus de 4 mois pour venir à bout du bestiau. Et j'avoue que je ne sais toujours pas quoi en penser. Moore réalise une oeuvre colossale à la gloire de Northampton qui fourmille d'idées littéraires, de concepts métaphysiques fous mais aussi de beaucoup, beaucoup, beaucoup de digressions qui ont failli venir à bout de ma résistance. Je comprends tout à fait la démarche et il l'explicite un peu dans son chapitre final, se moquant un peu de lui-même et de sa mégalomanie. Mais comprendre n'est pas approuvé et je me suis parfois bien ennuyé, lisant certains passages en diagonale, voir sautant même un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été. Mais cette lecture valait quand même le coup pour toutes ces phrases ciselées, ces trouvailles et ces réflexions.

Gendar a écrit:

un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été

un chapitre qui te prenait bien la tête?

Fab29 a écrit:

Gendar a écrit:

un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été

un chapitre qui te prenait bien la tête?

Fab29 a écrit:

Gendar a écrit:

un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été

un chapitre qui te prenait bien la tête?

Oui imagine 50 pages écrites comme ça.

Gendar a écrit:

Jerusaleme d'Alan Moore et traduit par Claro (je le mets car il a fait un boulot de titan). Une lecture éprouvante. J'aurai mis plus de 4 mois pour venir à bout du bestiau. Et j'avoue que je ne sais toujours pas quoi en penser. Moore réalise une oeuvre colossale à la gloire de Northampton qui fourmille d'idées littéraires, de concepts métaphysiques fous mais aussi de beaucoup, beaucoup, beaucoup de digressions qui ont failli venir à bout de ma résistance. Je comprends tout à fait la démarche et il l'explicite un peu dans son chapitre final, se moquant un peu de lui-même et de sa mégalomanie. Mais comprendre n'est pas approuvé et je me suis parfois bien ennuyé, lisant certains passages en diagonale, voir sautant même un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été. Mais cette lecture valait quand même le coup pour toutes ces phrases ciselées, ces trouvailles et ces réflexions.

Je dis "merci pour ce sacrifice".

Gendar a écrit:

Fab29 a écrit:

Gendar a écrit:

un chat pitre quitte preux nés bien l'hâte été

un chapitre qui te prenait bien la tête?

Oui imagine 50 pages écrites comme ça.

ah ouais quand même.
j'imagine la tête de Claro quand il a eu les pages

Dusk - Sébastien Bouchery (Pocket):
Un vrai bon western.
On y retrouve les canons du genre, dont on ressent à chaque page toute l'affection que l'auteur peut avoir pour, des figures à la chasse à l'homme tout en mêlant un aspect puisque que le groupe prend en chasse des tueurs en série,d'abord 1 puis 2.
Beaucoup de péripéties,de rebondissements, les personnages sont bien campés et bien installés par des chapitres de présentation et des dialogues bien sentis.
Il est juste dommage que cette lecture soit un tantinet gâchée par un nombre important de coquilles

Little America - Henry Bromell (Gallmeister):
La quête d'un père sur fond de politique extérieure US au Proche-Orient dans les années 50.
Cette quête est le moteur de la persévérance d'un fils à vouloir savoir ce qu'il s'est passé dans le royaume de Korach où son père,agent de la CIA, était en poste à l'ambassade des USA.
On est dans une ambiance feutrée,nostalgique et teintée d'un certain romantisme suranné, une sorte de Mad Men chez John Le Carré.
Un récit à double lecture,habile dans sa construction et joliment écrit.
Une belle découverte.

Les Aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Un recueil de nouvelles sympathiques, même s'il n'y a pas vraiment d'enquêtes mémorables.

Les Chroniques martiennes de Ray Bradbury : Pas de réelle intrigue pour ces chroniques qui décrivent les différentes étapes de la colonisation martienne. Ca démarre de façon assez drôle lors d'une des premières rencontres entre les autochtones et les terriens puis ça va brasser pas mal d'idées sur la colonisation, la culture, dieu, l'humanité avec beaucoup de talent. Ca se lit très facilement et n'est jamais pesant.

soyouz a écrit:

Je me suis inscrit pour voter pour le prix de la BD des médiathèques de la métropole rennaise (y a dix BD dans la liste).....

Le 9ème et avant dernier : Nos yeux fermés, d'Akira Saso. L'histoire d'une jeune femme qui vit un peu dans la misère et qui a un travail mal rémunéré pour survivre à ses besoins et à ceux de son père qui ne travaille pas (qui est un peu alcoolique). Évidement, sa mère est parti suite aux problèmes du père ...
Et un jour, elle se prend le pied dans la canne d'un aveugle qui doit être dans la même catégorie d'age qu'elle ... et il fera tout pour lui montrer que la vie n'est aps aussi triste qu'elle ne pense !
Bon, alors visuellement c'est assez facile d'accès pour un non-lecteur de manga (si ce n'est la lecture dans le mauvais sens), avec quand même quelques spécificités liés au manga, surtout dans l'expressivité. Les attitudes des perso sont très japonaises, beaucoup de respect entre les perso ... pour un ancien parisien, ça fait presque du bien de lire ça, mais ça fait peu crédible aussi , de part l'absence de perso inverse (même les plus grognons s'excusent). mais c'est peut être dans la culture japonaise (du moins en campagne). La gestion des distances me perturbe un peu, mais ce n'est pas très grave. Y a quand même quelques leçons de vie en à tirer, c'est très, très positif, avec une fin qui se termine presque par miracle très bien (à l'américaine).
Et ce qui est intéressant, c'est que l'auteur s'est documenté sur la manière dont les aveugles se déplacent, ressentent et perçoivent les choses.

La Valise : Une ville soumise à la tyrannie, des rebelles souhaitant vivre à l'extérieur et renverser le régime et une étrange passeur qui fait payer ses services en volant du temps de vie.

Voici comment résumé simplement ce récit. Basé sur une version un peu bizarre de Berlin selon moi avec ce côté mur et passeur, même si on reste tout de même plus dans une histoire de guerre, les auteurs installe une grosse dose de fantastique qui prend une part de plus importante.

Le récit semble vouloir suivre deux pistes, mais en fait ne s'intéresse qu'à la passeur. Qui est-elle pourquoi fait-elle ça ? Beaucoup de question sur un personnage très énigmatique, mais au final aucune réponse ou trop peu. Le récit est à mon avis trop court pour créer l'univers, travailler 3-4 personnages et leur motivation puis donner un dénouement au tout. Il aurait fallut à mon avis plus de pages ou un album de plus pour mieux approfondir cet univers au demeurant très intéressant.

En termes de dessin j'avoue ne pas avoir été conquis par le style. Trop informatique pour moi il ne laisse pas ou peu transparaitre des émotions, c'est un style que je ne goute guère j'apprécie du fait un encrage plus gras et des couleurs plus "réaliste".

Au final un bon sympatoche, mais il manque quelque chose pour que ce soit bon.

Anacréon, Roi des gueux - La Cour des miracles, tome 1 : Anacréon est roi, il est le roi des gueux, et il compte bientôt prendre sa retraite. Son fils p'tit jean est son successeur et il semble être prêt, même si sa soeur La marquise ne semble pas du même avis.
Anacréon montre à son fils les dernières ficelles du métier dans un Paris qui change sans qu'ils s'en aperçoivent. Le chef de la police assassiné, amène un changement et de nouvelles têtes qui ne veulent pas être corrompus.
Anacréon perd son pouvoir sans le voir, et ne s'en rend compte que lorsqu'il tente de sauver son fils en vain, même après avoir sacrifié les siens.

En plein règne de Louis XIV, Paris est à la merci des voleur, mendiants et autres gueux, tous réunis sous une même bannière. C'est ce que nous montre les auteurs dans une très jolie histoire avec un changement léger et progressif qui devient définitif à la fin de l'album.
Deux personnages sont développés. Anacréon et sa fille La Marquise. Il est clairement montré que c'est elle qui devrait être le successeur de son père, à défaut de son petit frère.

Bien écrit, bien dessiné, voilà une bonne petite BD à suivre en ce début d'année.

Le Suaire, Premier Tome - Lirey, 1357 : Troyes XIVème siècles. La pauvreté est à son plus haut, la famine et la lèpres aussi. Un clerc tente de faire revenir sa soeur entré dans les ordres dans la maison familiale. Un évêque revenu des croisades veut la garder, mais surtout veut que on église soit remplis et que les gens adorent dieu. quitte à faire un faux suaire.

voici une histoire répartie sur 3 tomes et trois époques qui verra le destin de personnes liés au Suaire. On commence par le début avec la création de ce faux suaire, et les raisons qui mène ce prêtre à le faire. J'ai beaucoup aimé cette histoire, car les raisons pour commettre une tel chose et les différentes vision de la religion vu par chacun est très bien retranscrit.

Ajouté à ça un dessin absolument superbe, même si l'encrage et les teintes de gris rendent parfois la lecture un poil compliqué, trop de détails non nécéssaire qui nuisent à la bonne lecture.

kab a écrit:

La Valise :
(...)
Au final un bon sympatoche, mais il manque quelque chose pour que ce soit bon.

Merci pour cet avis.
Je me demandais si j'allais le prendre.
Je pense que je vais faire l'impasse.

je le conseille à lire à la biblio.

Mascarade - Ray Celestin (Le cherche midi):
Ray Celestin élève encore le niveau. Mascarade est un cran au dessus de Carnaval.
Plus riche,plus fourni,plus abouti l'histoire se passe cette fois à Chicago où l'on voit poindre le crépuscule de la Prohibition et du règne de Capone.
Par les différentes voix on passe allégrement d'une strate à l'autre de la société, des quartiers noirs aux quartiers blancs, de la vie nocturne au soleil.
On en apprend beaucoup, j'ignorais totalement les liens migratoires tissés entre Chicago et La Nouvelle Orléans, Ray Celestin se basant sur des faits réels.
La narration est fluide et soignée, ça laisse le pathos de côté, c'est électrique en diable. Et notre duo de détectives fonctionne encore mieux, il se retrouve cette fois à enquêter sur la disparition d'une jeune fille des beaux quartiers. On croise toujours la route de figures connues dont à nouveau, mais cette fois moins jeune, Louis Armstrong qui a le droit au plus beau chapitre du roman.
Si vous avez aimé la série Bordwalk Empire vous ne serez pas déçu.
Quand à ceux qui ne ne connaissent pas c'est une excellente porte d'entrée sur une période charnière de l'histoire US tant le plan politique et social que culturel

soyouz a écrit:

Je me suis inscrit pour voter pour le prix de la BD des médiathèques de la métropole rennaise (y a dix BD dans la liste).....

Et voici donc le dixième. Une soeur de Bastien Vivès. Je n'ai jamais lu auparavant de BD de cet auteur/dessinateur très prolifique ! Donc, là, c'est l'histoire de la découverte de la sexualité d'un ado de 13 ans pendant les vacances d'été. Bon, c'est très bien raconté, c'est très fluide, les ellipses sont bien gérés, le dessins est joli et maîtrisé mais en fait, l'histoire ne m'intéresse pas vraiment. ça me fait penser au cinéma français en fait !
C'est vraiment bien exécuté !

Je n'ai pas lu beaucoup de Vivès mais ce que j'ai lu est sympa (Les Jeux Vidéos) ou vraiment très bien (Lastman).

Je n'en doute pas. Je parle bien ici d'une histoire de goût.
Mais je serais curieux d'avoir ton avis sur le titre que je cite ici !

tu me l'as pas demandé, mais moi je l'ai lu.

J'ai trouvé ça pas mal, un peu trop cul, par contre. J'ai trouvé que Vives voulais un peu se lâcher sur le sujet et ça n'a pas fonctionné sur moi, par contre il y a une sorte de cool mélancolie qui se dégage des pages du au style de Vives et j'ai beaucoup apprécié.

kab a écrit:

tu me l'as pas demandé, mais moi je l'ai lu.

Alors, si maintenant, faut que je fasse un appel à la population pour que les gens réagissent, c'est qu'on a raté quelque chose avec ce forum !

C'est très inquiétant !

(mais merci de ton avis)

Le chant d'Apollon

Premier contact avec le Tezuka des années 70 et ses récits plus matures. Et quel contact! Dans cet énorme pavé Tezuka fait toujours montre de cette maîtrise absolu de la narration mais aussi de prouesses graphiques des planches superbes dans leur rendu des paysages, des lumières et des atmosphères. Le tout étant au service d'une histoire imprévisible dont on aurait pu croire dans les premières pages qu'elle serait assez répétitive dans sa mécanique. Alors qu'elle n'aura de cesse de surprendre son héros ainsi que ses lecteurs s'offrant même un long et beau détour vers le récit de SF écologico-humaniste.

Une oeuvre où le sexe, l'amour et la noirceur tiennent une place centrale et tragique.

115° vers l'épouvante de Lazare Guillemot

Premier volume de la première saison des Saisons de l'Etrange. Alors ça puise dans du Lovecraft et d'autres auteurs du début du siècle que je ne connais pas du fait de mon inculture pour livrer un récit pulp bien rythmé, mais qui manque un peu de matière. Il y a pourtant plein d'idées, de monstres, de mystères, de sectes mais tout ça reste à la surface. Je ne pense pas que c'était l'objectif de Guillemot, mais on ne ressent jamais l'horreur lovecraftienne. On serait plus dans une ambiance rappelant Alan Quatermain alors que c'est la fin du monde qui se joue. Autre bémol, la caractérisation des personnages qui reste assez sommaire, je serai bien en peine de définir leur traits principaux. Mais bon, c'est un roman assez court, 200 pages et il n'est donc pas forcément possible de tout développer. L'histoire se lit rapidement et sans ennui, mais je ne pense pas qu'il laissera une empreinte durable. Après, je ne pense pas que ce soit la vocation de cette collection. Il m'a cependant donné envie de découvrir les oeuvres originales de Rosny.

Gendar a écrit:

et d'autres auteurs du début du siècle

Du siècle ... dernier ?