Vous avez vu quoi au cinéma

Napoléon :

L'énième fresque consacrée à la personnalité française, l'énième film du prolifique Ridley Scott. Si l'on écarte le bashing critique portant sur la véracité historique des événements dépeints dans le métrage. Si l'on se fait à l'aspect compilation, zapping d'une date à l'autre. Si l'on accepte cet ignoble filtre qui délave l'image, l'assombrissant et désaturant les couleurs. Eh bien malgré cette grossièreté, le projet décousu se suit pas désagréablement. La mise en scène est dynamique, le casting a de la gueule, décors naturels et costumes d'époque font mouche. Il y a plein de choses dedans. Ce qui était le plus attendu, à savoir les grandes batailles, impressionne plus par la quantité d'acteurs réquisitionnés que par leurs supposées spectaculaire. Le plus intéressant pourrait se trouver être les faiblesses du bonhomme campé pour Joaquim Phoenix, et sa relation avec Geneviève / Vanessa Kirby.

Vu The Marvels.

Très sympa.

Duke_Oliver a écrit:

Napoléon :

L'énième fresque consacrée à la personnalité française, l'énième film du prolifique Ridley Scott. Si l'on écarte le bashing critique portant sur la véracité historique des événements dépeints dans le métrage. Si l'on se fait à l'aspect compilation, zapping d'une date à l'autre. Si l'on accepte cet ignoble filtre qui délave l'image, l'assombrissant et désaturant les couleurs. Eh bien malgré cette grossièreté, le projet décousu se suit pas désagréablement. La mise en scène est dynamique, le casting a de la gueule, décors naturels et costumes d'époque font mouche. Il y a plein de choses dedans. Ce qui était le plus attendu, à savoir les grandes batailles, impressionne plus par la quantité d'acteurs réquisitionnés que par leurs supposées spectaculaire. Le plus intéressant pourrait se trouver être les faiblesses du bonhomme campé pour Joaquim Phoenix, et sa relation avec Geneviève / Vanessa Kirby.

C'est Joséphine, pas Geneviève.

J'ai trouvé la bataille de Stalingrad très impressionnante pour ma part. Sans doute le meilleur passage du film.

Concernant les petits détails historiques non fidèles à la réalité, on les repère facilement et on comprend que c'est pour donner plus de force au film.

Assez d'accord avec toi sur le traitement de l'image qui sert surtout à masquer de façon grossière l'incrustation des CGI.

Une version de 4 heures du film est prévu pour les plateformes (probablement Apple TV+ qui produit le film). Ça comblera sans doute les vides entre les sauts temporels.

Vincent doit mourir :

Quoi, Duke va voir un petit film français ? Ben oui, non mais là ça me faisait un minimum envie. Et je ne l'ai pas regretté. Il faut dire que le concept développé est très prometteur et accrocheur. Ainsi, le métrage brasse plusieurs genres. Chronique de la vie quotidienne, comédie sociale, satire, humour à combustion lente, contamination, histoire d'amour rocambolesque, etc... Plusieurs genres pour plusieurs tons, plusieurs sentiments aussi. Et de nombreuses petites scènes marquantes, et quelques autres d'anthologie. Beaucoup d'idées fortes dans ce petit budget, qui remue un peu le cocotier cinématographique hexagonal. C'est autre chose que le tout-venant. Et cela fait du bien. Si ça manque un peu d'argent, ça ne manque pas de caractère.

Thanksgiving : la semaine de l'horreur :

Eli Roth revient à l'horreur, donnant un film à sa fausse bande-annonce pour le double programme Grindhouse. Un revival de slasher saisonnier. On attendait un script malin retournant les clichés, satire des traditions américaines. S'il y en a, le résultat se révèle beaucoup plus classique dans son déroulé. Passée l'effarante scène d'intro, on est sur un chemin balisé. Certes il y a des moments gore. Mais ça reste sur les rails, et il y a clairement des coupes. Pas assez méchant pour se démarquer, ce slasher est finalement tout ce qu'il y a de plus classique dans le genre. Pas nul, ça se laisse suivre, malgré le peu d'intérêt du genre et le sujet survolé par les mêmes ados interchangeables et têtes-à-claques, mais on pouvait s'attendre à mieux.

Mars Express :

Je commence 2024 avec une séance de rattrapage de films sortis fin 2023. Et quand j'ai vu que celui-ci était au programme, j'ai sauté le pas. Il s'agit d'un film d'animation 100% français, de la science-fiction adulte, signé Jérémie Périn. Oubliez le titre, qui importe peu car peu de rapport avec le sujet. Ici, ça parle de robots. Tout est extrêmement riche : scénario complexe, foultitude de créations d'éléments à appréhender, mise en scène allant du faux minimalisme criant de naturel contenu au dynamisme qui secoue lors des passages d'action... Il y a beaucoup de choses à se mettre sous la rétine, c'est du travail d'orfèvre à tous les niveaux, c'est sacrément bien pensé et fait, ça mérite revisionage(s). Une proposition rare à ne pas manquer.

Aquaman 2 et le Royaume Perdu :

J'ai souvenir que j'avais bien kiffé le premier volet, par son fun totalement décomplexé. On en retrouve ces qualités dans cette séquelle. James Wan s'amuse toujours comme un petit fou, y allant à fond les ballons, curseur au maximum. Sa réalisation est d'une ampleur vertigineuse, sans cesse en mouvement, sans cesse en grand angle. Une générosité boulimique qui donne un spectacle hallucinant, et qui se retrouve aussi dans le fait qu'il réalise des rêves de gosse. C'est ainsi qu'il crée un monde sous-marin aussi éclectique que frôlant le ridicule, des batailles homériques, de la grande aventure, etc... Le scénario y est plus simple, l'humour gras y est plus présent. En bref, du divertissement léger et inoffensif, mais à l'appétit gargantuesque.

Argylle :

La nouvelle parodie de films d'espionnage signée de l'Anglais Matthew Vaughn, à qui l'on doit les géniaux Kingsman. Ici, il n'est pas le scénariste de cette probable nouvelle franchise originale, c'est produit par une plateforme de streaming, l'univers est plus coloré et tout public. Si le rythme n'est pas parfait, passant de très impressionnantes et chorégraphiées scènes d'action à des moments de flottement, on retrouve tout de même la patte de son réalisateur. Le scénario est très bien vu, jouant des points de vue et des retournements de situation avec malice et efficacité. Des concepts bien vus et prenants, assurément ludiques, s'amusant des faux semblants et des attentes du spectateur. Même si j'aurai aimé que certains soient plus longuement exploités que d'autres. Et que perso le renversement du dernier acte, surprenant, m'a moins passionné. Son déroulé s'en révèle aussi plus classique dans le genre. Bien qu'il soit ponctué de scènes plus WTF les unes que les autres, un mauvais goût assumé marque de fabrique de Vaughn. Avançant des concepts bien vus et ludiques, Argylle avance des propositions pertinentes et inédites. C'est bien marrant, mais ce n'est pas non plus aussi abouti que les films précédents du gars. Il n'empêche que la musique est toujours aussi pêchue, et que l'impressionnant casting y va à fond dans l'autodérision.

Madame Web :

Une réalisatrice anonyme téléaste prolifique, beaucoup de noms crédités au scénario, un producteur prolifique avide de franchises prémâchées, la mode tendant à enterrer le projet avant de le voir compte-tenu de l'accueil froid des précédents films du Spider(less)verse de Sony... Bref, ça va ramer, ça va être dur ! Qu'en est-il réellement du résultat final ? Si l'on n'y place pas une grande attente, on y trouve aussi bien du mauvais que du bon aussi. Le script tente de brasser des sujets pas inintéressants, mais est à la peine car effleurant juste ses sujets. Personnages vides de personnalité, facilités forcées et débiles dans ses clichés éculés, rythme aléatoire alternant scènes tendues et longues platitudes ennuyeuses... Les promesses du comic book movie sont continuellement sabordées : ce qui pouvait exciter passe trop vite, entre cruel manque d'icônisation et super-héroïnes aux abonnés absents. Vous voulez les voir en action et costumes ? Ne clignez pas des yeux, le peu que vous verrez il n'y en aura pas plus. S'il est frustrant de constater que le plus spectaculaire ne se trouve en fait que majoritairement dans les visions de sa protagoniste, la mise en scène quand elle n'est pas sans âme est dynamiquement travaillée : c'est ainsi que les visions sont bien énervées, et que les scènes de tension frôlant l'épouvante sont efficacement réussies. En résumé, le métrage regorge en effet de toutes les tares redoutées, résultant d'une paresse incroyable. Mais arrive à surprendre ici et là par de vrais beaux et bons morceaux remarquables. Du très mauvais saupoudré de zestes de très bon donc. Pour ce qui est de la promesse, c'est raté par contre.

Dune : deuxième partie :

Le Dune de Denis Villeneuve a certainement été pour mois le meilleur film de l'année de sa sortie. Une expérience cinématographique grisante, oeuvre d'un esthète indépendant avec sa propre sensibilité et personnalité, doté d'un budget de blockbuster, accouchant d'une science-fiction visuellement originale et impressionnante et dotée d'un casting excitant. Sa suite était donc impatiemment attendue. Et l'on y retrouve toutes les mêmes qualités. On reprend les mêmes choses et on recommence, ou plutôt on poursuit. Les paysages et designs sont somptueux, il y a des tableaux à tomber par terre de beauté, le son arrache les oreilles... Il y a de jolis morceaux de bravoure dedans, que cela soit des scènes graphiquement ou sensoriellement inédites, ou de l'émotion immersive. Oui, mais. Oui, il y a tout ça, mais l'espèce ce froideur statique caractéristique du cinéaste peut lasser à la longue. D'autant plus qu'il se passe beaucoup de choses, avec beaucoup de vas-et-vients, donc avec son lot de scènes ronronnantes, alors même que l'on sent ici et là de grosses ellipses révélant sans doute des scènes coupées au montage. Bilan : c'est du très bon assurément, toujours un travail d'orfèvre impliqué donnant un résultat généreux, c'est vraiment une proposition unique... mais on peut trouver ça parfois hermétique et languissant !

Duke_Oliver a écrit:

Dune : deuxième partie :

Je suis assez d'accord avec toi sur le ressenti. Certains passages me semblent un peu trop long alors que d'autres sont vite expédiés notamment la bataille finale que j'espérais beaucoup plus longue par rapport à la durée du film.

Black Flies :

Après plus d'un mois sans être allé au ciné fautes de propositions intéressantes, et avant d'aller découvrir Civil War, je recommence avec ce film. Réalisé par le cinéaste français Jean-Stéphane Sauvaire et adapté d'un bouquin, on suit un jeune nouvel ambulancier urgentiste confronté aux difficultés du métier et de la misère urbaine de Brooklyn. Le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère, entre gros plans, transitions lourdes et son évocateur. Guère de finesse dans le traitement de cette chronique répétitive mais jamais ennuyeuse, noire et guère optimiste, à fleur de peau. Des hommes usés, que cela soit les sauveteurs qui mènent une cadence infernale, ou les victimes touchées par la pauvreté, les gangs et la drogue. Quelques bribes d'humanité dans un monde où le systême urbain appauvrit et broie ses habitants. Les comédiens (Tye Sheridan, Sean Penn, Michael Pitt, etc...) se donnent corps et âme. Bref, pas beaucoup de lumière au bout du tunnel, c'est dépressif, mais malgré les lourdeurs ça vaut le coup.