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| Lecture Manga, BD et romans | |
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+7keses kab psychocouac Gendar soyouz Céd Fab29 11 participants | |
Auteur | Message |
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Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Jeu 16 Juil 2020 - 10:21 | |
| The Blade Itself (The First Law 1); Joe Abercrombie: et puis, il y a Glokta. Ce premier tome est très classique. On est dans la veine Game of Thrones dans ce qu'il se veut "réaliste", c'est-à-dire grim&gritty. L'univers présenté est donc en constante guerre entre l'Union, le Nord et le Sud. Ah, et il y a des monstres qui déboulent de plus au Nord encore. Et pour continuer la comparaison, les chapitres sont écrits selon le point de vue d'un personnage en particulier. Donc niveau originalité, c'est pas tout à fait ça. Les personnages principaux sont au nombre de 4 ce qui simplifie les choses. On a un "sauvage" venu du Nord, le mercenaire devenu chef de clan, celui qui est revenu de tout et dont le leitmotiv est "Je suis encore vivant". On a le jeune aristo obligatoirement imbu de lui-même, dans l'armée de l'Union, embarqué dans le Tournoi capital pour sa renommée mais il n'est pas plus motivé que ça. On a le personnage féminin, qui n’apparaît qu'à la seconde partie du livre. Et puis il y a Glokta. L'auteur sait qu'il tient là la star de son roman. Cet Inquisiteur difforme et redoutablement efficace est le seul à bénéficier d'un dialogue intérieur dans ses chapitres. Et ça lui permet d'être plus proche du lecteur qui a accès à ses pensées les plus intimes de manière directe. Et il est très direct. Entre cynisme et douleurs, c'est un réel plaisir lorsque l'intrigue retourne vers lui. Encore une fois, Abercrombie ne s'y trompe pas: c'est avec lui que se termine ce premier volume et on a hâte de poursuivre les intrigues en sa compagnie. | |
| | | soyouz Admin
Nombre de messages : 26435 Age : 115 Localisation : une piste de décollage Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 19 Juil 2020 - 13:29 | |
| Zaroff : ah oui, ça c'est bon, ça ! Et c'est même très joli en plus. Suite non-officielle de la nouvelle sur le Comte Zaroff, voici un récit très efficace qui se déroule aussi sur une île. ça ne perd pas de temps, ça va direct à l'essentiel, c'est rythmé et la tension est palpable. Et même en allant à l'essentiel, la personnalité de quelques perso principaux (et parfois complexes) est suffisamment explicite. Mon seul bémol est la gestion de le temporalité et du flashback du début d'album, en parallèle d'une voix off, qui m'a demandé quelques allers-retours pour être sûr d'avoir bien compris (mais à cause d'un "trois mois plus tard") Quant au dessin et à la couleur, on en prend plein les mirettes. 80 pages (si on compte le cahier supplémentaire) de vrai plaisir ... j'en aurais bien pris une lampée supplémentaire _________________ Soutiens #auteursencolère
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| | | soyouz Admin
Nombre de messages : 26435 Age : 115 Localisation : une piste de décollage Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 26 Juil 2020 - 11:17 | |
| la tuerie : à sa sortie de prison, un mec s'engage dans un abattoir d'un patelin pour enquêter sur la mort par overdose de son frère quelques années plus tôt, qui travaillait dans le même abattoir.
J'ai commencé assez tard cette BD hier soir et je l'ai lue dans son intégralité dans la foulée. Le démarrage se présente comme une visite froide (dans le sens sans a priori, et de manière assez objective, je trouve, du moins pour moi qui connait un peu le milieu et qui voit ça quand même de l'extérieur) de l'abattoir, pour après enchaîner tranquillement sur le côté polar, mais aussi sur la maltraitance animale et humaine. Je trouve que les enjeux sont bien explicités, je n'ai pas l'impression qu'il en manque. Bien sûr, certains sont développés plus que d'autres (certains sont juste évoqués), mais c'est aussi au gré du déroulé de l'histoire, pour laquelle peu de protagonistes ne sortiront pas éborgnés (ou même plus). D'ailleurs, je suis assez épaté par la caractérisation de ceux-ci, car j'avais vraiment l'impression de me retrouver dans l'abattoir (sauf peut être pour la véto, mais là, l'explication peut être valable, étant une fille du pays). Y a un côté "mafia" qui ne me semble pas incongru. C'est un album militant, certes, mais qui ne me semble pas être dans l'exagération (en ce qui concerne la vie normale d'un abattoir). Il est extrêmement bien référencé, je suis très sincèrement épaté par le travail de Galandon et Otero. Jusque dans la manière de fonctionner de certaines personnes à certains postes, on est typiquement dans ce genre de caractères et d'attitudes.
Sinon, je suis plutôt fan du dessin d'Otero, donc je ne suis pas très objectif pour le coup. Disons qu'il ne me déçoit pas, notamment avec une première scène très forte. Et l'expressivité des perso est adéquate. J'avais l'impression d'y être. Et j'aime bien cette couleur assez froide avec assez peu de nuances, je trouve que ça s'y prête. _________________ Soutiens #auteursencolère
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| | | soyouz Admin
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 2 Aoû 2020 - 20:52 | |
| Ira Dei 1 : ah bah c'est pas mal du tout, ça (bon, le contraire m'aurait un peu surpris). ça se passe au 11ème siècle, en Sicile avec une baston entre les différentes factions méditerranéennes, et forcément, y a un mec (intelligent, revanchard et sans scrupule) qui arrive dérégler quelques forces en présence au sein de ceux qui veulent récupérer l'île. Mon résumé est un peu simplet, parce que si la ligne globale de l'histoire ressemble à ça, c'est tout de même un brin plus subtile et plus touffu au niveau de l'histoire des perso, et au milieu de toute cette barbarie. C'est un récit plutôt dynamique, qui sait ménager ses effets via les flashbacks qui sont placés à bon escient pour donner plus d'intensité au présent. C'est bien rythmé, sauvage, les dessins de Toulhoat me semblent aller dans ce sens car j'ai l'impression qu'ils sont encore plus nerveux que d'hab', plus agressifs. ça m'a presque surpris cette nuit, j'ai eu l'impression d'un manque de lisibilité dans les bastons, mais en repassant les pages cet après-midi, ça m'a paru plus clair.
Bon, bah maintenant, c’est bête, j'ai envie de lire la suite, parce que j'ai l'impression qu'on n'est pas au bout de nos surprises. _________________ Soutiens #auteursencolère
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| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 9 Aoû 2020 - 21:51 | |
| Marche ou crève; King: manque de contexte. Si ça avait été une nouvelle, le texte aurait eu plus de force et je me serai pas posé la question de savoir le pourquoi du comment de cette "Longue Marche". Mais pendant 400 pages j'ai eu le temps de me demander d'où venait cette idée de "Longue Marche", ce qu'elle apportait à la société, ce qu'elle représentait pour la population. Il y a bien des bribes de réponses mais même les motivations des marcheurs sont vagues pour la plupart. L'endoctrinement semble jouer une très grande part ceci dit, mais là encore, c'est plus survolé que traité. Sans contexte clair et sans motivations palpables, difficile d'être à 100% dans le récit. Pourtant King fait ce qu'il sait faire de mieux: nous faire entrer en empathie avec ses personnages et les descriptions des épreuves qu'ils subissent, autant morales que physiques. Si ces deux derniers point vous suffisent, c'est un excellent roman. Revival; King: mais de quoi il se mêle ?! C'est la question que je me suis posé plusieurs fois durant ce roman. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Jamie, le personnage principal, avait une telle obsession envers Charles. Pas une obsession style "stalker" mais une obsession de nuire à ses recherches alors qu'il n'a pas réellement de raison de le faire. Le révérend Charles Jacobs guérit le frère de Jamie, le sort de la drogue et lui trouve un boulot mais ce dernier vient farfouiller dans ce qui ne le regarde pas. Et on ne comprend jamais trop pourquoi. Certes, il a raison mais ses motivations sont très très vagues. Mais ce qui fonctionne encore moins bien, c'est le personnage de Jamie lui-même. King a déjà eu des protagonistes peu intéressants (ceux de Bag of Bones et d' Insomnia viennent tout de suite en tête) mais alors ce musicos de troisième zone qui se shoote au crack tient la palme. Tout ce qui n'a trait qu'à lui est d'un intérêt absolu et c'est 70% du bouquin. On attend avec impatience le retour de Charles Jacobs pour qu'il se passe enfin quelque chose qui retient l'attention et c'est ce qui, heureusement, arrive à chaque fois qu'il entre en scène. Le roman aurait vraiment gagné à être écrit d'un autre point de vue. Le fantastique appartient à la veine classique, il suffit de voir à quels auteurs les roman est dédié. King se débrouille très bien avec le thème et se permet quelques fausses pistes en jouant avec les attentes du lecteur. La fin est extraordinaire pour un auteur souvent connu pour ne pas savoir comment terminer ses histoires. La Longue Guerre; Pratchett/Baxter: tout pour la fin, comme dans le premier bouquin. La Longue Guerre. Quelle guerre ? Si vous vous attendez à de l'action, à du Soldat Ryan, à du Full Metal Jacket ou même à du Star Wars, ce n'est pas ici que vous les trouverez. A travers 4 fils narratifs, on continue d'explorer la Longue Terre. Les motifs des explorations sont différents et permettent de voir l'évolution de la situation sous différents aspects, 10 ans après le premier tome. Et comme le premier tome, c'est l'exploration qui est mise au devant de la scène. On traverse une myriade de Terres et elles sont toujours aussi peu peuplées. Ce qui fait qu'il y a peu d’interactions avec des autochtones jusqu'au moment où les auteurs se souviennent qu'ils ont mis "guerre" dans leur titre et que ce serait bien d'avoir un peu de conflit. Ils attendent le dernier tiers ce qui pourra sembler long à certains. Je suis assez dubitatif sur l'espèce rencontrée en fin d'ouvrage, je trouve que c'est une trop grande déviation avec ce qui nous a été présentée auparavant. La suspension de crédulité est compliquée d'autant plus qu'il est très difficile d'éprouver de l'empathie pour elle. De plus, vu leur situation particulière, je ne vois pas à quoi ils pourraient servir par la suite. Le voyage d'une jeune fille de 15 ans avec les Chinois semble plus préparer la suite des romans qu'autre chose. Certes, on en apprend plus sur le monde puisqu'on est avec autre chose que des américains mais ça donne vraiment l'impression d'un "Prochainement, dans la Longue Terre". Le plus réussi est la mission militaire censée recenser les américains sur les autres Terres. On a une claire vision de la situation politique sur la Terre d'origine (pas spécialement enviable) et les relations avec ce qu'elle considère comme des colonies. De là surgit principalement l'idée de guerre. Cette série, pour le moment, est plutôt agréable à lire mais gagnerait à être un peu plus concentrée sur le thème qu'elle veut développer. On a souvent l'impression que les auteurs s'égarent en chemin. Les chemins de traverse sont jolis à voir, le voyage compte autant que l'arrivée mais parfois, arriver rapidement à la fin permet de pousser le concept plus loin. Elevation; King: pourquoi tant de hâte ? Pourquoi avoir publié cette nouvelle en dehors d'un recueil ? Peut-être parce que King n'a sorti qu'un seul roman la même année et qu'il tient à au moins 2 titres par an ? Si elle n'est pas mauvaise, on est loin de certains bijoux qu'on peut trouver dans Danse macabre ou Juste avant le crépuscule. C'est une version plus douce et gentille de La peau sur les os et si c'est mignon à lire, ça manque un peu de corps. Une nouvelle qui aurait très bien pu trouver sa place dans une compilation d'histoires courtes, il n'y avait pas d'urgence. Battle Royale; Koshun: le film est une trop bonne adaptation. Ayant vu le film bien avant de lire le livre, il n'y a pas suffisamment de différences thématiques pour que ce dernier m'impacte autant. C'est la raison pour laquelle les adaptations ne doivent pas être fidèles ! Le point le plus négatif est la traduction. Bien que datant de 2006, elle fait déjà vieillotte sur quelques dialogues ayant voulu trop coller à l'argot du moment. Le pire étant atteint sur l'écriture SMS qui est une réelle torture à lire. Les personnages manquent un peu de corps et sont relativement monolithiques. Ils sont définis par une caractéristique qui découle de leur passé et ça s'arrête là. C'est efficace mais ça manque de profondeur. J'ai aussi été déçu par le fait qu'on ne s'occupe absolument pas du "professeur" car la scène où il répond au téléphone était une bonne surprise. Elle élargissait l'univers et c'était un point qui aurait pu différencier le livre du film, lui apporter une plu-valu. En tant que tel, le roman n'est pas mauvais et les 830 pages se lisent très rapidement. L'étrange bibliothèque; Murakami H: simple mais fait avec art. Ce n'est pas d'une folle originalité mais les images restent. Pas uniquement celles très évocatrices d'Hélène Morita, mais celles de l'écrivain. En une économie de mots, l'atmosphère est posé savamment et on est transporté dans un cauchemar digne de Twin Peaks. Les motifs récurrents, les êtres rencontrés et la sensation de perdre pied, tout est réussi dans cette nouvelle sombre comme une nuit de nouvelle lune. Alexandre le Grand; Racine: Alex, ou la Diva. 3 Actes et demi. Il faut 3 Actes et demi avant qu'Alex daigne monter sur scène. Alors oui, c'est un effet théâtral que de construire un personnage par rapport à ce qu'en disent les autres mais un peu de mesure tout de même ! A part ça, Axiane est le personnage le plus à baffer. Elle navigue entre deux hommes et les fait courir bien comme il faut. Ces deux rois ont naturellement des caractères biens différents: Taxile, celui qui ne voit pas trop de problème de se soumettre à Alex d'autant plus que sa sœur et Alex se trouvent à leur goût et Porus, le roi qui ne veut pas comprendre qu'il se fera éclater par Alex surtout lorsque Axiane lui fait les yeux doux. Vers favoris: "Voulez-vous pour témoins de vos faits éclatants Des pays inconnus même à leurs habitants ?"Oui, j'aime la demi-mesure. Wayward Son; Rowell: l'auteur ne ait pas écrire. C'est dommage car elle a de bons concepts. Mais ses personnages ne sont pas cohérents: Simon qui déprime puis plus du tout sans raison valable, Simon et Baz censément amoureux mais à part de la jalousie, il n'y a aucun sentiment entre eux... Sa maîtrise du récit est également catastrophique. Les 3/4 du bouquin sont une torture à lire. Il ne se passe rien, il n'y a rien d'intéressant. Puis on arrive à Las Vegas où elle commence à ajouter des briques au monde qu'elle crée. Bon, elle n'a pas trop le talent de ses idées mais au moins on ne s'y ennuie plus ! Naturellement elle va venir gâcher tout ça avec le cliffhanger le plus mal amené possible. Mais. Je lirai le troisième volume car j'aime l'idée de base (l’Élu ayant accompli sa mission et ne "servant" donc plus à rien) et j'espère qu'elle s'améliore avec le temps. | |
| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mer 12 Aoû 2020 - 14:27 | |
| Birthday Girl; Murakami H: c'est une fille ! Cette débauche de barbe à papa pour les illustrations est très fatigante pour les yeux. Non seulement le camaïeu est hideux mais c'est hyper cliché: fille=rose. Je pensais qu'on avait dépassé ce genre de trucs... Toutefois, le style de Morita reste ce qu'il est et si je ne suis pas hyper fan des nombres qui tombent sur le dessin genre Matrix, elle fait un très très joli chien. Mais rose. Sur le thème du vœu comme cadeau, qui avouons-le n'est pas des plus original, Murakami s'en tire pas trop mal en n'en parlant pas plus que ça. Avec une économie de moyens liée à la forme de la nouvelle, il brosse un portrait de jeune fille réaliste auquel on s'intéresse.
Le Club; Pagel (Hélios): exactement ce que j'aime ! On lit la 4e de couv', on trouve le concept sympa --le Club des 5, 30 ans plus tard--, on commence à lire, on trouve ça plutôt cynique et hardcore puis l'auteur pousse son concept un peu plus loin. Et là, on se dit que oui, c'est une idée encore meilleure, on arrive à la moitié du bouquin avec un événement spoilé sur la 4e de couv', on continue dans l'horreur de la banalité et dans le hardcore puis l'auteur pousse une nouvelle fois son concept un peu plus loin. Comme on est déjà arrivé presqu'à la fin du bouquin, on est un peu frustré mais comme est en train de lire quelque chose de parfaitement construit et pensé on arrive à la fin en plénitude . On en aurait voulu plus mais dans ces 204 pages, Pagel dit tout ce qu'il y avait à dire. Oui, il aurait pu développer, faire son Stephen King, et on aurait été content. Mais je ne suis pas certain qu'on aurait ce sentiment aussi clair de satisfaction. Ah, je n'ai jamais lu un Club des 5 de ma vie mais le bouquin a complètement fonctionné tout de même. | |
| | | soyouz Admin
Nombre de messages : 26435 Age : 115 Localisation : une piste de décollage Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 14 Aoû 2020 - 1:22 | |
| - Rawhide Kid a écrit:
exactement ce que j'aime ! Vite, chérie, allons dans le bunker. L'apocalypse arrive. _________________ Soutiens #auteursencolère
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| | | Gendar
Nombre de messages : 6949 Age : 43 Localisation : BelleGeek Date d'inscription : 20/04/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 14 Aoû 2020 - 8:37 | |
| Raven T.1 Lauffray retourne chez les pirates mais sans Dorrison. Et c'est pas une réussite. Attention, ce n'est pas mauvais, mais l'histoire est pour l'instant bateau avec un fort goût de déjà vu et le personnage principale est bien fade comparé à Long John. C'est bien rythmé, bien dessiné, mais il n'y a pas le petit truc en plus qui me donnerait envie de lire la suite. | |
| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mer 19 Aoû 2020 - 18:11 | |
| - soyouz a écrit:
- Rawhide Kid a écrit:
exactement ce que j'aime ! Vite, chérie, allons dans le bunker. L'apocalypse arrive. C'est bon, vous pouvez ressortir Pickpocket; Fuminori Nakamura (Picquier): effacé. Contrairement à la couverture jaune poussin, la vie de ce pickpocket tokyoïte n'est pas des plus lumineuses. Il est réellement le type gris et sans saveur de la couverture. Donc on suit ses méfaits exécutés comme une danse mainte fois répétée, on voit comment il s'adapte à ses "partenaires", on le suit dans son quotidien. Jusqu'à ce que. Des personnes vont entrer ou ré-entrer dans sa vie. Et jamais il ne sera plus libre de ses choix. L'essence même de la tragédie. Ces personnages sont plus vivants, plus colorés que le protagoniste et ils lui volent très facilement la vedette lors de la lecture. Il y aura toujours quelqu'un pour être plus menaçant, plus attendrissant ou, encore, plus pénible que lui. Heureusement que c'est raconté à la première personne ou sinon il disparaîtrait complètement. Oui, c'est très probablement une des intentions de l'auteur. Malheureusement, en ressort un court roman un peu trop terne à mon goût. Les Antipodes; Michel Pagel (Les Moutons Électriques): ils vont naître, les divins enfants... Voici le roman qui est incompréhensible si on n'a pas lu les précédents. Pagel reprend des personnages et des événements des tomes 2 à 4 pour une histoire de Jésus 2: le retour et l' Antéchrist. On a le droit à la conception des deux enfants et au combat que mènent leurs parents. Et on est très clairement dans la première partie d'une histoire qui se poursuivra dans d'autres romans. Enfin j'espère. Parce que sinon, je ne comprends pas trop le projet. C'est du pur roman fantastique/horreur, avec des démons et des meurtres. Le côté du Bien fait un peu pâlot en comparaison même si Pagel lui adjoint des personnages particuliers. On s'amuse raisonnablement, on rigole plus qu'on frémit, tout ça ne prête pas trop à conséquence. J'aurais aimé être plus impliqué mais je pensais plus au jeu de rôles In Nomine Satanis/Magna Veritas qu'à La Malédiction ou L'Exorciste lors de ma lecture. Donc on verra où nous mènera cette histoire et si le fait qu'un des protagonistes s'appelle Arthur, a une sœur qui s'appelle Morgane et le père Pendrague a un quelconque intérêt. Comme c'est le dernier roman du premier tome de l'intégrale, un mot sur cette dernière. Il y a pas mal de coquilles. Au moins deux par romans, et ça peut aller jusqu'à oublier une négation. Le bouquin, malgré ses 950 pages, sait conserver son dos sans pliures si on fait un minimum attention et c'est un soulagement. Sur La Comédie Inhumaine proprement dite, je suis un peu déçu de la direction prise. J'étais tombé sous le charme du village du premier roman, La Rougemûrière. Rien que le nom déjà. Mais jamais on n'y retourne. Ensuite, les personnages récurrents qu'il conserve ne sont pas ceux qui m'intéressent le plus. Enfin, on verse un peu trop facilement dans le grotesque et Pagel oublie qu'il peut écrire autre chose comme dans Nuées ardentes. Il ne l'oubliera pas pour Le Club mais ça ne fait pas partie de la saga. | |
| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Lun 24 Aoû 2020 - 17:06 | |
| Une vie ordinaire; Hanya Yanagihara (Le Livre de Poche): une prose magnifique. Au moins. Ou sinon je ne m'explique pas comment Hanya Yanagihara a réussi à maintenir mon attention lors de passages sur la peinture ou encore sur l'architecture. Alors qu'elle fait ce que j'aime le moins --des chapitres de 50 pages, des histoires de réussites sociales incroyables-- jamais je n'ai été tenté d'arrêter la lecture. Il est vrai que j'ai mis 5 mois à lire ces 720 pages mais c'était plus par satisfaction de ce que j'avais déjà lu qu'autre chose. Bien avant même la moitié, arrivé à un certain événement, je me suis dit que le roman pouvait s'achever ici et que c'était déjà ce que j'avais lu de mieux écrit depuis pas mal de temps. Peut-être par sur le deuil, Simetierre de King lui étant supérieur sur ce point.
Néanmoins, le roman n'évite pas certains écueils. Ils tournent tous autour du personnage de Jude. Alors qu'on a envie de l'aimer, qu'on a des raisons objectives et subjectives pour le faire, ce dernier se comporte la plupart du temps comme un c*******d. Oui, on comprend pourquoi mais ça n'enlève rien au fait qu'on en arrive à le détester par moments. Sa vie "d'avant" tourne un peu au ridicule lorsqu'on fait la compte de ce qu'il lui est arrivé. Deux de ces événements auraient largement suffit mais non, il y en a cinq. Et c'est un peu beaucoup. Au point même où je me suis dit qu'il allait battre la Justine de Sade si ça continuait ainsi. Et dès que je pense à elle, je me mets à rire et donc ce qui arrive à Jude aussi et ce n'était absolument pas le but de l'autrice.
Malgré ce bémol qui pourrait sembler important, le roman fonctionne parfaitement grâce à l'écriture. Alors oui, c'est parfois misérabiliste, c'est souvent excessif mais c'est excellemment fait et construit.
V: The Second Generation; Kenneth Johnson (Tor Books): fanfic pour fanboy de fanservice. Oui, je sais, j'exagère. Etant écrit par le créateur/scénariste de la première mini-série de 1983, on ne peut pas réellement dire que c'est une fanfic. Mais quand même. Kenneth Jonhson s'est fâché avec la production lors de la deuxième mini-série de 1984 et s'est barré de cette dernière et donc de la série qui suivit. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait choisi la méthode Halloween et décidé de faire de ce roman la suite directe de 1983 en ignorant complètement les suites. Donc ici, pas d'enfant stellaire aux super-pouvoirs mais un retour hardcore à l'occupation. Les événements se déroulent 20 ans plus tard: la Terre est toujours occupée, les océans sont à moitié vidés, les humains sont embrigadés dès l'adolescence, les scientifiques vivent dans des ghettos, la Résistance survie péniblement après la Grande Purge de 1999 et les enfants métis Visiteurs/Humains sont considérés comme des sous-personnes. Oui, on sent bien que Johnson n'est pas fan du concept d'enfant Deux Ex Machina. On va suivre plusieurs personnages dont les destins vont se lier de façon très téléfilm 80's. D'un côté, c'est très raccord avec la série donc le fanboy est content. D'un autre, on sent beaucoup les facilités scénaristiques. Naturellement, on va retrouver des personnages de la mini-série même s'il faudra attendre 150 pages avant de revoir Diana, la Commandeur des Visiteurs, toujours égale à elle-même. On a aussi beaucoup de description de petits mammifères ingurgités par les lézards ainsi que des kilos sur leur libido. On est toujours à San Francisco et il faut attendre un bon nombre de pages avant de voir un couple gay. Je le note car les histoires d'amour/de sexe font avancer l'intrigue très souvent et j'étais assez surpris qu'elles ne soient qu'hétérosexuelles jusqu'alors. J'ai beaucoup aimé le Plan Final de la Résistance qui reprend de façon surprenante un élément bien connu de la série. La fin laisse des portes ouvertes pour des suites qui restent à écrire. | |
| | | soyouz Admin
Nombre de messages : 26435 Age : 115 Localisation : une piste de décollage Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mar 25 Aoû 2020 - 22:53 | |
| Neverwhere (Gaiman) : ah, j'adore ce genre d'ambiance, une ville sous la ville, les décors, mi-humain mi-autre chose, sans être totalement féérique ou magique. Un mélange de plein de choses. Mais c'est vraiment la déco du livre en fait. Parce que dès le début, on sent bien que Gaiman a envie de parler de quelque chose, notamment avec son Candide. Alors, c'est pas très original, puisqu'on sent bien la toute fin arriver par ailleurs, l'intrigue est elle-même pas très original, puisque j'avais deviné de suite qui était le vilain (dès son évocation), mais sans savoir pourquoi (bah ouais, faut un peu de surprises) et la construction du traitre est également classique, même si je me suis laissé surprendre sur le moment. Mais ce sont le chemin et la balade qui m'ont plu. Et le vocabulaire. C'est sûrement ça le principal, que ça m'ait plu. _________________ Soutiens #auteursencolère
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| | | kab Admin
Nombre de messages : 15686 Age : 44 Localisation : entre l'espace et la terre Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 28 Aoû 2020 - 12:22 | |
| Carbone et Silicium : Carbone et Silicium sont deux IA créés en même temps, elles sont le prototypes de nombreux robot à venir pour aider l’humain dans des taches qu’il ne veut plus faire (essentiellement s’occuper des vieux). Après de nombreuses années bloqué dans un labo, ils ont enfin l’opportunité de sortir pour un voyage (supervisé). Les deux êtres vont tenter de s’échapper, mais seul Silicium y parviendra. Carbone retournera au labo et devra attendre sa mort programmé (15 ans). Heureusement, sa créatrice à d’autres plans pour Carbonne qui va pouvoir vivre une vie pleine de douleur, d’émerveillement, de consternation et d’amour aussi. A travers des décennies elle pourra analyser la société humaine.
Le nouveau Bablet était une grosse attente et il a été encore une fois d’un niveau incroyable. Comme lors de son précédent album (Shnagri-là, un chef d’oeuvre) Bablet analyse la nature humaine, mais cette fois-ci il ne parle pas de capitalisme poussé à l’extrême, mais de la nature humaine à vivre en société. Est-ce que l’homme est vraiment capable de vivre en société ou s’accroche t’il à cette idée en désespoir de cause alors qu’il n’en ait rien, l’égo et les envies de chacun se mettant au travers d’une vie ou chacun serait égale à l’autre.
Tout en traitant de ce sujet déjà bien imposant, Bablet va jouer une seconde partition avec une histoire d’amour. Et si c’était finalement ça le tissu entre nous ? L’amour ?
Un album incroyable portée comme toujours par un dessin que je trouve génial. Certes il a de nombreux défaut notamment ses cous ultra long on dirait des girafes, mais hormis ça, c’est détaillé bourré d’arrière plans, et le travail sur les couleurs est comme toujours incroyable. Il se dégage de ses planches une force, ou un spleen incroyable.
L’un des deux meilleurs album lu cette année (avec Peau d’homme). _________________ Dieu est amour et Jesus change le beurre en vaseline. Dieu est in. Parole de Thieffain repris par Benabar Merci JS.
There is only one return and it ain't of the king, it's of the jedi. Randall Clerks 2
"On est jamais tout seul quand on a un canard en plastique" Le capitaine de l'Arche B
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| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Sam 5 Sep 2020 - 12:16 | |
| Les mirages d'Elamia; Wietzel (Bragelonne): classique. Un mec amnésique, vous n'avez jamais vu ça ailleurs, n'est-ce pas ? Ce premier tome met en place l'univers, les événements et les personnages comme l'ont fait avant lui tous les premiers tomes depuis Le Seigneur des Anneaux. Ce n'est ni mal ni bien comme façon de faire, c'est classique. La petite originalité, c'est qu'à peine le monde nous est décrit qu'il est attaqué de toutes parts et en pleine destruction. Heureusement que l'auteur construit son monde rapidement car s'il devait mettre 100 pages pour décrire un royaume pour l'exploser le chapitre suivant, le lecteur serait un peu fâché. Les personnages ne sont pas super originaux, on retrouve les archétypes d'un roman de Fantasy. Toutefois, ils sont assez attachants alors ça fonctionne. La traversé de l'amnésique et la révélation de son identité sont un peu longuettes car elles nous bloquent sur un seul lieu alors qu'il se passe d'autres événements tout aussi cataclysmiques ailleurs. La menace n'est pas tant intéressante par sa personnalité que par son plan. Pas l'objectif (domination totale, of course) mais par le moyen d'y parvenir. Lié à la mythologie du monde, j'aime cette cohérence. Une introduction correcte qui fait son boulot: donner envie de continuer. The Long Mars; Pratchett/Baxter: on a l'habitude maintenant. Vous pensez que ce tome ne va traiter que de Mars ? Allons, on a lu la Longue Guerre et on a vu à quel point la guerre était secondaire. C'est presque pareil ici. Car oui, on va aller sur cette Longue Mars ! Pendant plusieurs chapitres et dès le "début" du roman ! Mais on va aussi suivre d'autres personnages qui n'y mettront pas les pieds et ils auront tout autant de place. On continue l'exploration de la Longue Terre à des dizaines (centaines ? je ne sais plus) de millions de sauts du Datum et on va y croiser du vide (comme d'habitude) mais aussi d'autres civilisations. Toujours un peu ridicules, avouons-le, mais au moins il y a de la vie. Il y a l'introduction d'une nouvelle espèce que Joshua Valienté va tenter de comprendre et c'est ce qu'il y a de plus intriguant dans ce roman. Les ramifications pour le futur sont à la fois terrifiantes et abyssales. Enfin, on a la Longue Mars avec un twist dont je ne vois pas la portée. Ce qui était déjà multitude le devient de façon exponentielle et je ne vois pas pourquoi. En tout cas, les sauts sur Mars ouvrent d'autres possibilités et on ne peut qu'être intéressé. C'est le volume que j'ai préféré jusqu'à maintenant: il se passe plus de choses, les enjeux explosent et il aura fallu tout ce temps pour me sentir un peu plus concerné par les personnages. Andromaque; Racine: montée de niveau radicale ! Les deux premières tragédies de Racine ( La Thébaïde et Alexandre le Grand) sont bonnes mais elles ne sont en rien comparables à l'excellence d' Andromaque. Tous les vers claquent et tous les sentiments sont vains et mal dirigés. Oreste aime Hermione qui aime Phyrrus qui aime Andromaque qui aimait Hector (tué par Achille, père de Phyrrus) et donc aime son fils promis à la mort. Dans cette situation, il n'y a pas d'issue heureuse possible. Il serait tentant d'octroyer le rôle de méchante à Hermione mais ce serait faire peu de cas de l'honneur, concept primordial et vital. Certes, elle a l'air de changer d'avis toutes les deux scènes mais elle ne veut qu'une seule chose: Phyrrus et l'honneur qui lui a promis. Le niveau d'écriture est tout simplement exceptionnel, rarement une pièce aura contenu des répliques et monologues aussi forts et stylistiquement parfaits. Comme je préfère lorsque c'est drôle, mes vers favoris sont de Phyrrus, qui commence à être singulièrement fatigué d'Hermione et d'Oreste: "Ah qu'ils s'aiment, Phoenix: j'y consens. Qu'elle parte. Que charmés l'un de l'autre, ils retournent à Sparte: Tous nos ports sont ouverts et pour elle et pour lui. Qu'elle m'épargnerait de contrainte et d'ennui !" Qui a tué Glenn ?; Swann (10/18): concept tenu. Des polars, il y en a des millions. Mais un dont les enquêteurs sont des moutons, il n'y a que celui-ci. Concept pour le moins casse-gueule mais réussi. On est suffisamment éloigné de l'anthropomorphisme pour que l'autrice ne tombe pas dans la facilité. Les moutons sont des moutons, très occupés à brouter. Naturellement, ils sont plus intelligents/curieux/courageux que la moyenne pour que l'intrigue avance mais leur façon de penser reste animale et à leur hauteur. Cela donne un décalage souvent humoristique sur base de critique sociale et cela fonctionne très bien. Très fan du concept de Dieu par exemple. Seule la résolution est difficilement crédible, c'est un peu dommage. Tout du long, je me suis dit que s'il devait être adapté, la seule solution possible était de le demander à Nick Park et que ce serait bien. Le signal; Chattam (Pocket): il aurait fallu en faire une trilogie. L'un des principaux défauts du bouquin est qu'il jongle avec 3 groupes et menaces tout du long ce qui dilue les sujets sur 900 pages. On peut ajouter que les groupes, menaces et sujets ne sont pas d'une originalité étourdissante et que, peut-être, en se concentrant sur un seul pan à la fois, l'écriture y aurait gagné. 3 bouquins de 300 pages aux sous-titres comme - Spoiler:
L'Epouvantail, La Sorcière, Le Wendigo
avec les personnages passant d'un roman à l'autre, auraient offert des points de vue différents et une possibilité supplémentaire de développer la ville de Mahingan Falls. On sent que c'est une volonté de Chattam mais il n'y arrive pas vraiment. Tout comme pour instaurer la peur. Pourtant il utilise tout bien comme il se doit: les champs lexicaux, les descriptions, l'obscurité, les comparaisons... mais ça ressemble plus à une liste à exécuter qu'à de l'écriture. Il peine à créer des images mentales qui marquent que ce soit dans l'horreur ou dans la psychologie des personnages. Avouons que la raison de l'horreur est particulièrement peu effrayante même si l'auteur insiste pour dire que ça l'est. Il utilise même un "nous" qui brise le contrat narratif et la fin en remet une couche, sans atteindre son objectif. Ce qui n'arrange rien, ce sont les références et allusions à King et Lovecraft assénées à coup de marteau: Derry, Arkham ou encore Miskatonic qui ne servent absolument à rien dans le récit et qui, au contraire, sort le lecteur de la fiction et nous fait penser qu'on est en train de lire ce qui n'est qu'un sous-King. | |
| | | Gendar
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Sam 5 Sep 2020 - 19:26 | |
| - Rawhide Kid a écrit:
- [
Le signal; Chattam (Pocket): il aurait fallu en faire une trilogie. [...] penser qu'on est en train de lire ce qui n'est qu'un sous-King. Ou le laisser dans le disque dur. C’est effectivement du sous-King. Je n’étais même pas allé au bout de l’audiolivre à l’époque : https://monsieurg.net/le-signal-chattam/ | |
| | | Rawhide Kid
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Sam 5 Sep 2020 - 21:11 | |
| Oui, j'avais lu ta critique. Elle est très juste. Cependant, Chattam peut écrire d'excellents romans comme le Dyptique du temps. Donc je pense que s'il avait été plus ambitieux avec une trilogie, il aurait pu aboutir à quelque chose d'aussi bon. | |
| | | Gendar
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 6 Sep 2020 - 15:43 | |
| Carbone et Silicium J’en ai fait une critique plus détaillée sur mon blog qui sortira demain. Mais je rejoins l’avis de Kab, c’est du très très bon. Une histoire subtile, merveilleusement construite avec des dessins à tomber. J’ai l’impression que Bablet s’améliore à chaque histoire. Déjà impatient de lire sa prochaine hstoire.
Dans les Vestiaires Je l’ai pris sans me poser de questions car c’était une BD de Le Boucher. Mais il s’agit en fait d’une réédition d’une histoire antérieure à ces jours qui disparaissent. Le dessin est moins assuré (c’est d’ailleurs incroyables cette progression en quelques années), l’histoire est plus banale. Mais on retrouve déjà ce talent pour agripper le lecteur et ne plus le relâcher. Une bonne surprise. | |
| | | Rawhide Kid
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Dim 6 Sep 2020 - 18:32 | |
| One of us is lying; Karen M. McManus: 13 raisons de jolies petites cancanières. Ce bouquin se veut inspiré de Breakfast Club mais il appartient plutôt à la mouvance des séries pour ados ou ce qu'on appelle marketinguement Young Adult. L'idée de base est irrésistible: en colle, sur 5 élèves, un va mourir. Je pensais que ça allait être une sorte de huis-clos et que toute l'intrigue se déroulerait durant cette heure de colle mais absolument pas. L'histoire s'étale sur presqu'un mois et on a tous les clichés des séries susmentionnées. Et c'est long. 100 pages de moins n'auraient pas fait de mal au roman. L'écriture est fonctionnelle et il y a quelques différences de style entre les points de vue. L'intrigue n'est pas assez centrée ce qui fait qu'on perd de l'intérêt par moment. Il y a une suite mais je n'ai pas été assez accroché pour vouloir la lire. | |
| | | Gendar
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mar 8 Sep 2020 - 12:55 | |
| Donjon Antipodes +10000 Après le passé très lointain de l'univers de Donjon, Sfar et Trondheim s'intéresse à son futur très lointain. Plus grand chose à voir avec l'univers de Donjon, on a des combats de méchas, une ambiance Noir. Le récit est très bien rythmé et haletant. C'est pas forcément une des meilleures histoires, mais elle se lit avec plaisir. Je découvre à cette occasion Vince au dessin et je suis vraiment séduit par son style. Vivement la suite!
Perfect Crime T.1 à 3 Un assassin arrive provoquer la mort des gens par simple suggestion mentale. Une suite de petites histoires glauques et crapoteuses. Je ne suis pas vraiment convaincu par ces trois premiers tomes. On dirait que c'est choquer pour choquer, ça manque de substance et à force on devine le twist obligatoire de chaque fin d'épisode. Je ne pense pas aller plus loin, surtout que graphiquement c'est pas non plus terrible.
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| | | Rawhide Kid
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 11 Sep 2020 - 12:56 | |
| The knife of never letting go - Chaos Walking 1*; Patrick Ness: aussi bon sur le fond que sur la forme. Le point de départ où toutes les pensées sont accessibles à tous dans un monde sans femmes (c'est-à-dire sans espoir puisque voué à disparaître) est très fort. Le Bruit constant des pensées est un concept très bien rendu stylistiquement car tout le roman se passe du point de vue intérieur du protagoniste. Des phrases longues ou très courtes suivant les situations, des sautes d'idées, c'est bien maîtrisé. Ce protagoniste est le dernier enfant du village et, de ce fait, est spécial. Spécial pour ses parents (oui, deux hommes par la force des choses), le prêcheur quelque flippant et le maire. L'enfant compte les jours qui le séparent de ses 13 ans, lorsqu'il deviendra un homme suite à une cérémonie dont il ne sait rien. Donc le roman s'ouvre sur plusieurs mystères: pourquoi le Bruit (qui englobe les animaux) et quelle est cette cérémonie. Puis l'auteur dynamite les fondations de son récit. Une fois. Puis encore. Puis encore. Puis encore. Le rythme est trépidant dans le sens où ça ne s'arrête jamais: soit les révélations, soit les événements, la plupart les deux en même temps. Il y a quelques clichés comme celui de terminer les chapitres sur des interrogations --voire des cliffhangers-- et des développements de personnages, mais le style élève clairement le niveau. Le tout est assez violent avec des descriptions directes. C'est une trilogie, mais si vous avez une certaine tournure d'esprit, vous pourrez très bien vous arrêter à la fin de ce tome. Mais vous aurez très certainement envie de lire la suite. Sinon, une adaptation ciné sortira en 2021 avec Tom Holland. Le personnage n'a pas 13 ans, l'acteur en a 24, ça va bien respecter le message du bouquin encore...
*La Voix du couteau, Folio SF | |
| | | Rawhide Kid
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mar 15 Sep 2020 - 11:11 | |
| 1Q84 Livre 1; Murakami H (10/18): perplexe. C'est le sentiment qui résume le mieux ma lecture. Ce n'est pas l'histoire qui me pose problème, elle est plutôt simple. On suit deux personnages, on n'est pas bombardé de péripéties et l'élément fantastique est clair. C'est la réaction du personnage féminin et la façon qu'a Murakami de raconter son histoire qui me font soulever le sourcil tel Spock devant une répartie de McCoy. Imaginez-vous dans la situation de ce personnage féminin. Vous avez des évidences que vous n'êtes plus réellement dans votre monde. Que faites-vous ? Vous allez sur le Net et vous vous renseignez. Bon, ici on est en 1984 donc vous allez à la bibliothèque et vous ouvrez des livres d'histoire et d'astronomie. Et vous n'en ressortez pas tant que vous ne comprenez pas dans quel bordel vous êtes. Et bah pas elle. Elle va quand même à la bibliothèque mais pour se renseigner sur un événement précis, qui certes n'était pas arrivé avant, mais tellement périphérique qu'il ne peut l'aider à avoir une vision d'ensemble. Surtout, elle continue à vivre comme si de rien n'était, comme si ça n'avait aucune importance. Est-ce une critique sur les sectes qui font que ses adeptes (anciens ou non) sont tellement lobotomisés qu'ils acceptent sans se poser de question des situations incroyables ? Car l'un des thèmes de ce roman est l'emprise sectaire et il est évident que Murakami n'en est pas très fan. Puis il y a l'énorme problème des répétitions. Ce volume fait 550 pages. Ce n'est pas suffisant pour justifier qu'il nous raconte trois fois la même histoire de la secte en question, presqu'à l'identique. Il n'y a qu'à la fin de chaque passage qu'il ajoute un élément. Il aurait pu nous faire l'économie de la redite et aller directement aux nouveautés. Mais non. Pourquoi ? Il pense que ses lecteurs n'ont aucune mémoire ? Je comprendrais s'il le faisait dans les deux tomes suivants (et une seule fois) histoire de rafraîchir la mémoire entre les tomes, mais là c'est absolument inutile. Il n'y a pas que ça comme répétitions (le premier souvenir du personnage masculin par exemple) et il y a aussi des moments où un personnage lit un autre ouvrage et on a le droit à des passages dudit ouvrage. Le sexe a une énorme importance dans le récit. C'est sûrement thématique, enfin c'est ce que j'espère, mais pour le moment le sens m'échappe. Tout comme pourquoi 1984. J'ai pensé un moment que c'était lié à la profession du père du personnage masculin mais on dirait que non. Les chapitres sont un peu longs mais la lecture est aisée. Les mystères le sont suffisamment pour m'avoir donné envie de lire la suite. | |
| | | Rawhide Kid
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| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 18 Sep 2020 - 10:19 | |
| On n'y échappe pas; Boris Vian et l'OuLiPo (Fayard): mais on contourne. Ce que j'aime dans le principe Oulipien, c'est son intransigeance. Ils s'imposent des contraintes et les respectent jusqu'au bout. Mais pas ici. Il y a le "lissage" ou terme poli pour signifier qu'ils prennent des libertés avec ce qu'ils ont eux-mêmes décidé. Et ça rend l'exercice nettement moins intéressant. Ce serait pardonnable si le texte était excellent mais ce n'est pas le cas. Les 4 premiers chapitres de Vian posent une ambiance, notamment dans la famille. Il y a de l'empathie et de la douceur. Chapitre 6, tout devient désagréable et crade. D'un coup. Et si mal amené qu'on n'a ni choc ni interrogation. On a uniquement le sentiment que la personne qui écrit ce chapitre n'a pu lu les précédents. Vian ne fait pas de jeux de mots dans son début. Dès le chapitre 5, on y a le droit et ils ne sont pas légers. Pourquoi ajouter ce qu'il n'y avait pas (donc on peut penser pas dans l'intention de l'auteur), surtout de façon si balourde ? Ce problème de ton est ce qui m'a le plus gêné dans la lecture. Tout comme les notes. Je n'aime pas lorsqu'elles sont reléguées en fin de bouquin, ce n'est pas pratique. Et la plupart d'entre elles ne sont pas très utiles: bidule est musicien de jazz par exemple. Ah ouais ? C'est écrit dans le texte ! Tout comme le poème en Belle Présente. J'imagine que c'est pour une question de rythme mais il avait sa place dans le texte. Enfin, peut-être pas puisqu'ils en font rien. Plutôt déçu du côté Oulipien, l'histoire se lit sans trop d'enthousiasme.
Sovok; Cédric Ferrand (Moutons Electriques): excellent univers pour roman moyen. L'univers présenté est passionnant --Moscou dans un futur en retard sur le nôtre, pour reprendre la quatrième de couverture-- mais on ne peut pas en dire autant sur les personnages ou les histoires. On sent la volonté de faire une espèce d'Urgences dans cet univers délabré mais il n'y a que l'ossature, il n'y a pas le cœur. Difficile de se sentir réellement concerné avec des personnages unidimensionnels (l'ex-militaire, le représentant du personnel, l'ex-médecin, le patron véreux...) qui n'évolueront pas vraiment. Je comprends la volonté de présenter des cas médicaux banals pour le ton et le développement de l'univers mais il n'y a pas assez de force dans l'écriture pour se dégager de cette banalité. On a donc des histoires indépendantes (ce qui est "réaliste") quelque fois amusantes et deux histoires de plus grande envergure. Les personnages n'étant que de simples citoyens, jamais ils n'auront d'emprise sur ces dernières. Encore une fois, oui, c'est logique. Mais encore une fois, l'écriture est en manque pour sublimer cette incapacité. L'auteur étant rôliste, j'imagine très bien que c'est un de compte-rendu de parties d'une campagne inachevée. | |
| | | Gendar
Nombre de messages : 6949 Age : 43 Localisation : BelleGeek Date d'inscription : 20/04/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 25 Sep 2020 - 14:35 | |
| La vérité nue Un très bon recueil de gags de James sur le quotidien et notre société. C'est varié et bien dessiné. | |
| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Ven 25 Sep 2020 - 22:49 | |
| Sommeil; Haruki Murakami (10/18): insomnie littéraire chocolatée. Une femme n'a plus besoin de dormir, bien au contraire. Oh, elle ne fait rien de bien incroyable de ce temps en plus: elle lit et relit Anna Karénine en mangeant du chocolat. La raison de cette insomnie est d'une tristesse absolue sur la condition humaine et la chute est effrayante.
Le Problème à trois corps; Liu Cixin (Babel): j'ai fait Littéraire moi, pas Scientifique ! Les mouvements des corps célestes et les protons, ça me passe allégrement au dessus de la tête. Ca tombe bien, c'est exactement de ce que cause ce bouquin. La science sur Terre n'est plus fiable et c'est le mystère qui occupe le roman. Comment, pourquoi et qu'y faire. Donc on a des pages et des pages de discussions scientifique et je ne peux pas dire que j'ai tout bien suivi. Mais suffisamment pour ne pas être perdu et rester intéressé par l'histoire. Le seul moment où j'ai été dubitatif au début, c'est lors des passages sur le jeu vidéo où on croise des scientifiques historiques chinois ou occidentaux (comme Newton, De Vinci, Aristote...). Là aussi, la science y joue un rôle prépondérant et l'auteur essaye d'être le plus didactique possible. On est dans un roman de SF où le concept est plus important que l'histoire et les personnages. Cela ne veut pas dire que ces deux derniers éléments sont négligés mais il est clair que le problème cosmique est sa raison d'être. Et comme il met en cause les fondements de ce que l'on utilise pour comprendre ce qui nous entoure, on peut dire que l'enjeu est colossal. L'écriture est agréable et sait faire passer ces passages un peu arides.
Elle ne rentre pas, celle de mon mari T.2; Yukiko Gotô (Le Lézard Noir): et le plaisir féminin ? Le personnage féminin fait tout ce qu'elle peut pour satisfaire son mari. Il faut que ça rentre ! Car hors de la pénétration vaginale, point de salut ! Jamais ce n'est remis en question, ce qui pose des questions sur ce couple et la société dans laquelle ils évoluent. Il y a d'autres moyens d'avoir du plaisir sexuel et ce dernier n'est pas exclusivement réservé au partenaire masculin. A croire qu'on ne parle pas de sexe chez eux: ni avec les parents, ni avec les amis, ni en classe, ni à la télé, ni nulle part. Ils sont tellement hors société, qu'ils pensent être les seuls à qui ça arrive et donc, l'idée de consulter à l'hôpital de leur vient même pas à l'esprit. Enfin, quand je dis "ils", je devrais plutôt dire "elle". Car le mari ne fait absolument rien. Il était présenté comme un goujat fainéant dans le premier tome mais sa gaucherie avec un certain charme, dans ce tome il a l'air d'abandonner complètement sa femme. La communication au sein du couple est proche du zéro absolu, on a l'impression d'avoir des colocs qui voudraient avoir des relations sexuelles et non pas un couple marié. Ce tome se détache toutefois du seul problème de vaginisme pour raconter les premières années d'enseignement de l'héroïne. Après une bonne première expérience, son second poste se révèlera nettement plus problématique. L'histoire devient plus dramatique et ce qui pouvait faire sourire ne s'y prête plus.
Our Colorful Days T.2; Gengoroh Tagame (Akata): vivre dans le mensonge. Tagame explore les répercussions sur soi et les autres lorsqu'on vit dans le mensonge. Entre la confidente qui ne peut pas trahir le secret, les malentendus avec les proches ou s'empêcher de vivre ce que l'on est, le thème est très bien traité. Seul îlot où tous peuvent être ce qu'ils sont est le petit café où les deux adolescents vont demander conseil au patron. Le chapitre 11 "Regrets" est ce que j'ai lu de plus juste sur le dilemme d'un gay amoureux d'un garçon dont il ne connaît pas les préférences sentimentales, dans un manga. Bon, il y a le petit problème de l'utilisation du verbe "avouer" mais peut-être est-ce un problème de traduction. "Annoncer" est préférable, le côté culpabilisant disparaissant. Graphiquement, c'est très réussi même si je me demande ce que Sora peut bien trouver à Yoshioka. Mais bon, ce dernier est plus dans les goûts de l'auteur... | |
| | | Rawhide Kid
Nombre de messages : 3300 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 04/06/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Lun 5 Oct 2020 - 22:55 | |
| Magical Girl Boy T.2; Icchokusen Mokon (Ataka): déjà plus rien à dire... A peine deux tomes et l'auteur ne raconte plus rien. A la poubelle le fait d'être une fille qui se transforme en garçon dans un rôle féminin. Terminé l'utilisation des thèmes des Magical Girls. Reste une petite critique des Idols qui aurait mérité d'être plus acide, plus dérangeante. Le manga se termine donc ici et ça tire assez à la ligne. On a le droit à des retournements de situations sortis de nulle part afin de servir de base à des gags. Plutôt déçu de cette série qui n'aura jamais vraiment traité des thèmes soulevés par son idée de base et au dessin un peu trop simpliste.
La résurrection du Dragon, Chroniques de l'Etrange II; Romain D'Huissier (Folio SF): toujours des maladresses d'écriture mais c'est mieux. Certains passages ne sont vraiment pas fluides ou ne paraissent pas à leur place dans ce roman. Le pire est le traitement du sexe. L'auteur utilise un "ça n'appartient qu'à nous" mièvrasse une première fois mais pour une seconde, on a le droit à une description explicite. Et ça ne fonctionne pas mieux, l'impression d'être un voyeur est maximale. Tout ce qui a trait aux sentiments est ce qu'il y a de plus mal géré de manière stylistique. Les expressions utilisées sont puériles et ça dégouline un peu trop. Toutefois, l'utilisation des sentiments fonctionnent très bien dans l'histoire, c'est vraiment une question de prose. Comme c'est un deuxième tome, le roman s'ouvre sur ce qui aurait pu être une nouvelle afin de remettre l'univers dans l'esprit du lecteur. D'ailleurs, cette attention à rappeler les évènements précédents est un peu lourde par moments mais j'avoue qu'elle est bien utile lorsqu'on a lu le premier tome il y a des mois. Cette suite s'appuie sur ce qui a été mis en place auparavant et, comme le font les bonnes suites, ajoute à l'univers en construisant sur ces bases. On voit que les leçons de L'Empire Contre-Attaque ont bien été comprises ce qui fait qu'on a là une bien meilleure lecture que la première.
Tentative d'épuisement d'un lieu parisien; Georges Perec (Christian Bourgois): accumulation réfléchie. C'est incroyable qu'en à peine 60 pages sur une idée "à la con", Perec arrive à susciter de l'émotion et un plaisir de lecture. On pourrait penser qu'il ne fait que décrire mais il fait bien plus que ça. Il donne à voir un lieu à une époque donnée mais aussi sa perception de ce lieu. Car il note ce qu'il pense être banal, essaye de s'extraire de l'extraordinaire. Mais le fait qu'il consigne ces "non événements" en font un objet littéraire et ouvre une fenêtre sur l'auteur. L'effet d'accumulation joue beaucoup, surtout au début. Mais au fur et à mesure des heures et des jours, Perec se fait plus sélectif et son cerveau ne peut s'empêcher de classer et de hiérarchiser. Le sien comme tout les autres. Et ce cheminement est une pierre supplémentaire au projet initial.
Secret de Polichinelle; Yonatan Sagiv (L'Antilope): il est pénible. Le personnage principal, narrateur de surcroît, est pénible. Pas parce qu'il parle de lui au féminin* --lui et tous les autres d'ailleurs-- mais parce qu'il en fait des caisses. En perpétuelle représentation, il fatigue plus qu'il n'amuse. Heureusement, soit on s'habitue, soit il se calme un peu par la suite et on commence à avoir de l'empathie pour lui. L'humour joue une très grande par dans ce polar plutôt classique --une femme d'affaire passée par une fenêtre-- et pour ma part, les meilleurs passages sont ceux où le narrateur se déprécie. Il faut dire que sous la menace de retourner vivre chez ses parents à 35 ans lorsqu'on est gay, bedonnant et à l'allure d'un raton laveur, il a de quoi le faire ! Donc il s'accroche à cette enquête qui le dépasse totalement. Tout le monde le sait, lui le premier. Mais comme tout bon détective privé tiré d'un roman Noir, il encaisse les coups et se relève encore et encore. Ses considérations sur ses semblables ou pas sont souvent acerbes, mais la plupart du temps elles sont méritées. Le roman est très classique côté policier donc tous les personnages sont suspects pour de bonnes raisons. L'écriture est légère et agréable, pétrie de références comme Remington Style ou les Golden Girls. Le seul petit bémol, c'est le peu de "dépaysement" apporté. Lorsqu'on lit de la littérature étrangère, c'est aussi pour avoir un autre point de vue d'une culture différente. Comme le montre les références citées, il y a beaucoup de culture commune et on passe sur les particularités d'Israël. Il y a bien des détails sur les parents ashkénazes (dont une conversation téléphonique résumée à la façon d'un menu de restaurant) ou sur le fait qu'il vaut mieux être israélien que palestinien, mais ils ne sont que périphériques. L'histoire policière aurait pu se dérouler dans n'importe quelle autre grande ville occidentale et on n'aurait pas vraiment vu la différence. Ce roman a eu suffisamment de succès pour avoir une suite, ne reste plus qu'à en attendre la traduction.
*problème de traduction ou déjà dans le texte original, ce n'est pas systématique dans tout le texte. Ca l'est lorsqu'il parle mais semble aléatoire pour le reste. | |
| | | Gendar
Nombre de messages : 6949 Age : 43 Localisation : BelleGeek Date d'inscription : 20/04/2006
| Sujet: Re: Lecture Manga, BD et romans Mar 6 Oct 2020 - 9:33 | |
| Orient Quest T.1 à 3 Nouvelle série de l'autrice de Magi. C'est pour l'instant assez classique dans le genre shonen. Je lui donne encore un ou deux tomes pour me convaincre car j'avais vraiment adoré Magi qui s'était avéré bien plus complexe et ambitieux que ce qu'il laissait suggérer au début. Mais ici, on a pas le dépaysement des 1001 nuits pour aider à patienter.
Chainsaw Man T.1 à 4 Nouvelle série de l'auteur de Fire Punch et cette fois-ci dans le Shonen Jump. C'est assez gore, complètement barré et très drôle. J'ai l'impression que le passage dans le Jump et donc un encadrement peut-être plus strict fait du bien à l'auteur qui pond une intrigue efficace et réussie. Fire Puncha avait plein de qualité, mais se perdait par moment. | |
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