Lecture Manga, BD et romans

La belle Mort Première BD de Mathieu Bablet. Son trait est moins beau et abouti que ce qu'il peut faire maintenant. Mais au niveau du récit, c'est déjà de la très bonne came. On sent ce plaisir de créer des univers, de conter des récits plus grands que les héros. Très bonne lecture.

Dodgers - Bill Beverly (Seuil):
un Stand by me version L.A. Gangsta. 4 ados qui "bossent" pour des dealers sont chargés d'aller jusque dans le Wisconsin éliminer un juge devant témoigner dans une affaire. La bande des 4 (le chauffeur,le faussaire numérique,le flingueur et la tête froide.les 2 derniers étant 1/2 frères) va quitter ses repères pour un voyage assez initiatique à travers l'Amérique profonde.Cela fait parfois des étincelles entre les 4 et on attend le moment où la mèche va s'allumer.
Beaucoup moins noir et violent que ce que j'ai pu lire ici là et notamment un "L'atmosphère est nauséabonde et les actions de tuerie ignobles". Au contraire j'ai apprécié la brièveté et la sobriété de ce passage.La dernière partie de l'histoire allant vers l'optimisme dès lors que l'on ressent de la confiance et que l'on donne une chance.
Un récit dur,touchant et assez frais pour le genre.

Les Captainz: des super-héros se rassemblent pour affronter des monstres qui ont traversé les dimensions parallèles. C'est sympa, pas pour enfant vu le langage employé (y a aussi le pouvoir de Captain Bisou qui est peut-être pas trop pour les jeunes), les super-héros ont des pouvoirs tout pourris et l'ambiance est assez drôle. Au final, un bon moment mais pas forcément quelque chose de très original qui va rester longtemps dans ma mémoire. le nom des Captain: Mystérieux, Déprime, Bisou et Wawa (un chien).

Ah, c'est marrant, j'ai vu ça aujourd'hui à la FNAC. Pas pris le temps de regarder l'intérieur, mais la couv' m'a un peu attiré !

L'île de Peter de A. Nikolavitch: Alex Nikolavitch utilise de façon astucieuse le mythe de Peter Pan. On retrouve ainsi toute la brochette de personnages créé par Barrie et popularisé par le film de Disney. Les héros et les vilains ont vieilli et sont désabusés. Mais l'auteur leur donne un passé et une épaisseur qui rend ce récit riche et humain, dépassant leur nature d'archétypes. Car c'est là un des thèmes de cette histoire, la force des mythes. Les habitants de l'île ont perdu peu à peu cette humanité, devenant de simples archétypes. Et c'est un des enjeux de cette histoire, découvrir si l'héroïne, fraîchement arrivée sur l'île, conservera son humanité ou se laissera submerger par la force des archétypes.

Le récit est court, mais les personnages anciens comme nouveau sont plutôt bien brossés, sans que cela se fasse au détriment de l'avancée du récit et des rebondissements plutôt nombreux. Il manquerait peut-être un peu de tension ou de sentiment d'inquiétude pour l'héroïne, mais après tout l'île de par sa nature onirique ne s'y prête peut-être pas vraiment.

Un retour au pays imaginaire original, faites y un crochet.
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Imbattable T.1 J'avais peur d'un côté redite dans la mécanique des gags mais Josselin s'en sort plutôt bien. Une bonne petite BD gag inventive. Et je rêve déjà d'un spin-of sur Two-D.

L'adoption T.2 Je ne m'attendais pas à ce type de récit et tant mieux. J'ai beaucoup aimé cette suite qui m'a encore tiré la larme à plusieurs reprises. Dans l'ensemble Zidrou et Monin auront réalisé une oeuvre terriblement humaine.

SgtPépère a écrit:

Les Captainz: des super-héros se rassemblent pour affronter des monstres qui ont traversé les dimensions parallèles. C'est sympa, pas pour enfant vu le langage employé (y a aussi le pouvoir de Captain Bisou qui est peut-être pas trop pour les jeunes), les super-héros ont des pouvoirs tout pourris et l'ambiance est assez drôle. Au final, un bon moment mais pas forcément quelque chose de très original qui va rester longtemps dans ma mémoire. le nom des Captain: Mystérieux, Déprime, Bisou et Wawa (un chien).

Ca sent le one shot tout de même. J'ai passé un bon moment de lecture c'était sympa.

Sinon en pleine lecture de la tour sombre j'en suis au tome 3. Je patine un peu la sur le passage qui m'ennuie profondément. Mais bon ça avance bien. quand j'aurais fini j'entame le Gaiman nouveau qui vient de sortir.

Le diable n'est pas mort à Dachau - Maurice Gouiran (Jigal):
1967 un fait divers à résonance nationale vient bouleverser la vie d'un trou perdu. Une famille entière, des Américains , a été massacrée. Au même moment Henri , expatrié à San Francisco, revient dans ce même village pour y enterrer sa mère. Et alors que la victime ne semble pas être ce qu'elle semblait être il va se piquer au jeu de l'enquêteur au côté d'un ami journaliste et mettre en lumière un passé encore trop proche que tout le monde s'efforce de laisser dans l'ombre.

une louche de Back Up de Paul Colize, une pincée du cinquantenaire de la sortie de Sgt Pepper, la précision et la réalité crue et sans fard d'un Depardon et vous avez Le diable n'est pas mort à Dachau.
C'est formidablement bien écrit, sans esbroufe et sans effet de manche pour aborder la gravité d'événements sombres de notre histoire.




Nous rêvions juste de liberté – Henri Loevenbruck (J'ai lu):
Je m'arrête à 200 pages. Ça m'embête parce que j'en attendais beaucoup. Je n'y arrive pas , ça sonne faux pour moi, tout me paraît être un énorme cliché.
c'est trop caricatural à mon goût et je suis le 1er à regretter d'être resté à quai parce que c'est un auteur que j'aime bien

Ragdoll - Daniel Cole (La bête noire):
Cela démarre à 100 à l'heure et Daniel Cole ne lève quasiment jamais le pied de l’accélérateur pour nous offrir un page turner par excellence.
Même si 2 ou 3 trucs peuvent parfois faire lever un sourcil et que la fin,sans être mauvaise surtout si ça continue sur le chemin que cela semble prendre, n'est pas celle à laquelle j'avais pensé c'est du tout bon. Passionnant,maitrisé et dur,rarement une brigade criminelle n'aura encaissé de coups comme celle de Wolf.
Je suis très curieux de voir comment cela va tourner. Daniel Cole fait parti avec M. J. Arlidge ou Tony Parsons des auteurs anglais récemment traduits en France et qu'il ne faut surtout pas manquer

La Trilogie de Fitz et le FouT.1 à 4 de Robin Hobb. Je suis moins convaincu que par les deux précédentes trilogies. Il y a pas mal de longueur, de redites et du fan service plus ou moins bien amené. Mais comme je suis très attaché à ces personnages, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à la lecture et l'auteure a toujours le talent pour maintenir son lecteur en haleine. Car bien qu'il ne se passe pas grande chose, j'ai dévoré dans les 1600 pages en moins de 15 jours, donc c'est que c'est pas si mal. La traduction du dernier tome n'étant pas prévu avant plusieurs mois, je vais peut-être m'orienter vers la VO pour lire la fin de cette histoire.

The Main - Trevanian (Gallmeister):
un Trevanian pépère mais un très bon Trevanian quand même.
Je dis pépère parce que l'intrigue hyper classique, un homme pas forcément recommandable est retrouvé mort, n'est là que pour le fond. Du coup ça ne démarre ni ne décolle vraiment.
La vraie histoire c'est ce lien viscérale la Main et Lapointe "son" flic qui veille tel un berger sur son troupeau quitte à ne pas être toujours regardant sur la légalité pour plus de résultats. à la manière d'un western crépusculaire Trevanian observe le passage de témoin entre diverses générations,entre deux époques.
Une vraie atmosphère, un récit très humain et une très belle écriture

Miso Soup de Ryu Murakami: Une exploration du Tokyo underground avec les bars à striptease, peepshow et autres bordels en compagnie d'un guide japonais et de son étrange client américain. Une oeuvre sombre, violente angoissante et malsaine qui dresse un portrait assez pessimiste de la société japonaise.

L'homme qui n'aimait pas les armes à feu T.3 et 4 Toujours beaucoup de coups théâtre, de rythme et d'humour. Lupano boucle tout ça de belle manière. Ce n'est pas l'histoire du siècle mais c'était divertissant.

To your Eternity t.2 On continue à suivre les aventures de cette étrange créature. Une narration toujours très prenante et ce plaisir de n'avoir aucune idée sur la direction que va prendre cette histoire car l'auteur n'hésite pas à faire des choix douloureux. Une oeuvre ambitieuse dont j'attends la suite avec impatience.

La Mythologie viking - Neil Gaiman (Au Diable Vauvert):
Excellente synthèse sur le sujet. C'est la porte d'entrée idéale pour tous les novices en la matière qui décideraient de plonger dans les Légendes Nordiques.
Effectivement le style Gaiman s'efface derrière ces figures populaires mais cela permet certainement une juste vulgarisation du sujet avec une narration simpliste, mais au bon sens du terme, et directe.
C'est très fluide, les histoires s'enchainent avec bonheur les unes après les autres et quelques soient les références qu'ont les lecteurs à propos de Thor,Loki,Odin et les autres ils ne seront pas perdus.

Lagos Lady - Leye Adenle (Points):
un tout petit peu déçu,j'en attendais quelque chose de plus ambitieux notamment avec le personnage d'Amaka qui aurait pu être encore plus fort si on lui avait laissé plus de place. Elle se retrouve enfermée entre le nombre important de personnages et le fait qu'elle ne soit pas la narratrice de son propre fil narratif mais vu seulement par les yeux d'un autre.
Mais c'est seulement un petit bémol qui n'a rien de rédhibitoire. à côté de ça on a le droit à une très intéressante plongée dans les bas-fonds de Lagos où la violence,la prostitution et surtout la corruption galopante sont de véritables institutions.C'est très rythmé (avec l'alternance des narrateurs et des chapitres courts),dynamique, violent et assez drôle. Une bonne première pour Leye Adenle

Le retour des tigres de Malaisie (Plus anti-impérialistes que jamais) - Paco Ignacio Taibo II (Métaillié):
Formidable hommage à l’œuvre d'Emilio Salgari!!!
Paco Ignacio Taibo II s'approprie avec bonheur ses personnages emblématiques et redonne ses lettres de noblesse au roman populaire,un genre souvent délaissé.
Il n'y a pas besoin ni d'avoir lu les écrits de Salgari ni de connaitre tous les personnages, réels ou non, et les références dont le texte est truffé pour se laisser embarquer dans ce grand récit libertaire de piraterie où le souffle ne faiblit jamais.
Cela renoue avec la grande tradition feuilletonnante du genre et malgré, ou grâce, aux ellipses on a constamment hâte d'enchainer la lecture de ces courts chapitres au rythme trépidant.
Tous les amateurs de L'île du Point Némo de Jean-Marie Blas de Roblès y trouveront leur bonheur.

Seules les bêtes - Colin Niel (Rouergue):
Une grande claque!!!
Un exercice de style superbement réalisé. 5 parties, 5 voix. Chacune complétant la précédente et déroulant le fil de cette histoire de disparition mais pas seulement. J'ai rarement lu des personnages féminins aussi bien écrits.Tous les personnages sont vrais et peuvent résonner en chacun de nous. C'est assez bluffant.
Seules les bêtes c'est aussi l'épreuve de la solitude et de la détresse humaine et sociale qui frappe notamment le milieu agricole. Et encore plus dans des régions retirées. Personnellement je m'attendais pas à ça.C'est délicieusement retors, un véritable petit bijou noir.
Un des titres si ce n'est LE titre de 2017

Moskva - Jack Grimwood (Terra Nova):
Tom Fox,agent du renseignement mis au placard à l'Ambassade Anglais de Moscou, est chargé de retrouver la fille rebelle et supposée fugueuse de l'Ambassadeur.
Évidemment les choses ne vont pas être aussi simple et il va rapidement mettre le doigt dans un engrenage infernal qui va l'amener sur la piste d'un tueur qui laisse des cadavres gelés d'adolescent derrière et à découvrir les secrets férocement gardés d'une partie de l'establishment soviétique.
Un très bon thriller, à la fois politique et historique où tous les personnages sont sérieusement et méchamment abimés.Aussi bien dans les chairs que dans les têtes.C'est le bal des éclopés façon Gorky Park.
On est par moment aussi paumé que Tom Fox devant les mensonges et autres secrets des uns et des autres mais des rebondissement plutôt bien amenés font que l'intrigue avance,lentement c'est vrai, mais elle avance régulièrement.
La tension est bien gérée ainsi que le sens du temps et des lieux.

Jack Grimwood alias Jon Courtenay Grimwood, à qui l'on doit Le Dernier Banquet, a décidé de changer de terrain de jeu. Bien lui en a pris à la lecture de ce très bon thriller.

L’abbaye blanche - Laurent Malot (Bragelonne):
Enquête et histoire classiques mais prenantes, une écriture très (télé)visuelle qui fait mouche.Même sans réelles surprises la plume de Laurent Malot sait capter l’intérêt du lecteur.Il connait et maitrise son sujet et son environnement. En plus le casting est sympa.
Et ça tombe bien les persos seront de retour cet automne pour une nouvelle enquête.


Mister Alabama - Phillip Quinn Morris (Finitude):
Chronique de vie d'un trou paumé de l'Alabama qui suit les jours plus ou moins heureux mais arrosés d'une bande de potes plus ou moins heureux et paumés eux aussi avec Alvin Lee Fuqua en tête. Culturiste et pécheur de moules à ses heures perdues Alvin a décidé de renouer avec un rêve mis de côté: devenir Mister America pour jouer dans un film de Burt Reynolds.
Alors avec la 4ème de couv' je m'attendais à quelque chose de plus barré,déjanté,irrévérencieux et surtout plus subversif. 1979,l'après Vietnam, écrit en 89 tout était réuni pour ça.Et non c'est même plutôt le contraire en 2ème partie de roman ou cela va assez loin dans la déprime post-décés et les maux et ravages de l'anorexie.
Sympathique et touchant
Pour autant on sourit régulièrement avec les péripéties de ces persos un peu rustres pour les uns, bourrins pour les autres

Joe Strummer a écrit:

La Mythologie viking - Neil Gaiman (Au Diable Vauvert):
Excellente synthèse sur le sujet. C'est la porte d'entrée idéale pour tous les novices en la matière qui décideraient de plonger dans les Légendes Nordiques.
Effectivement le style Gaiman s'efface derrière ces figures populaires mais cela permet certainement une juste vulgarisation du sujet avec une narration simpliste, mais au bon sens du terme, et directe.
C'est très fluide, les histoires s'enchainent avec bonheur les unes après les autres et quelques soient les références qu'ont les lecteurs à propos de Thor,Loki,Odin et les autres ils ne seront pas perdus.

Même avis ça se dévore c'est vraiment excellent.

L'épopée de Gilgamesh Agréablement surpris par ce récit mythique qui a inspiré des générations et des générations d'auteurs. Le récit sous forme de poème se lit très facilement. On s'amuse à retrouver les sources d'inspirations, mais le récit en soit une belle histoire avec une conclusion ausssi abrupte que surprenante.

Un scandale en Bohème de Conan Doyle : une nouvelle de Sherlock Holmes où le détective fait le malin mais fait face à une adversaire redoutable. A la lecture, on s'aperçoit que Moffat et Gattiss ont été assez respectueux de l'histoire originale. Une bonne histoire avec là aussi un dénouement inattendu.

Dagon, Nyarlathotep, La Cité sans Nom, L'appel de Cthulhu, Le Molosse, Le Festival, Azathoth, Le descendant, la couleur tombée du ciel de H.P. Lovecrat : Un paquet de nouvelles qui font montre d'une certaine variété dans les types de récit et même dans le ton. A l'exemple d'Azathoth qui détonne assez par son ton poétique et sa conclusion optimiste. Les lire à la suite, c'est prendre plaisir à découvrir un univers partagé où on peut recroiser des personnages, des créatures d'une nouvelle à l'autre.

Cosmonautes d'Alex Nikolavitch : réflexion sur la conquête de l'espace depuis des temps immémoriaux à aujourd'hui. ça évoque aussi comment cette conquête se traduit dans la production littéraire, cinématographique et en BD. J'ai appris un tas de trucs, c'est vachement ludique et instruit (Faut pas s'étonner qu'il ait écrit Eschaton), avec de l'ironie, quelques répliques bien placées et des pensées très racunicanes qui traient de ci et de là (et quelques lâchages aussi, notamment autour de la page 120).

Vraiment très sympa à lire et à picorer, avec un vocabulaire assez sympa !

The Power de Naomi Alderman. Et si d'un coup les femmes acquéraient un pouvoir qui leur permet d'infliger la souffrance, voir la mort. Quel en serait l'impact sur notre société? Un récit de science-fiction très dans l'air du temps avec son propos féministe. Mais l'auteure ne tombe pas dans le piège du récit prétexte qui se contente d'être didactique et professoral. Ici, elle développe son histoire et sa thématique dans l'action et c'est en creux qu'elle montre les mécanismes qui permettent d'installer la domination d'un sexe sur l'autre. Et c'est lorsque le lecteur se choque de ce que les femmes infligent aux hommes qu'il réalise soudain que cette fiction n'est que le reflet de notre société. Les différents protagonistes ont chacun leur motivation, leurs histoires et permettent d'apporter des éclairages différents sur les événements. ILe récit évite tout manichéisme et réserve son lot de surprises et de moments forts.

Une oeuvre maîtrisée de bout en bout avec une conclusion qui laisse songeur surtout à l'heure actuelle.

Le cas Malaussène, tome 1: Benjamin Malaussène se demande si ça vaut bien le coup de redescendre du Vercors en région parisienne pour effectuer la rentrée littéraire et s'il ne devrait pas prendre sa retraite. Il aurait mieux fait de rester là-haut parce qu'en métropole, ça bouge avec l'enlèvement d'un business man / ex-homme politique très bavard.

Du Pennac au meilleur de sa forme (même s'il y a des passages obligés). J'ai dévoré le bouquin en un peu plus d'une journée, il n'y a que Pennac qui peut me faire faire ça.

Le projet Morgenstern - David S. Khara (Critic):
Ayant mis beaucoup trop de temps à lire ce 3ème opus il m'a fallu un peu de temps pour m'y retrouver et renouer les fils.
une fois fait j'ai retrouvé avec plaisir les ingrédients qui ont fait le succès des 2 premiers tomes et en plus on apprend enfin tout (?) sur Eytan.
Un cocktail détonnant pour conclure momentanément les aventures du grand Morgenstern.

L'appel du coucou - Robert Galbraith (Le livre de poche):
Je craignais de ne pas apprécier JK Rowling sur autre chose que du Harry Potter et j'ai remis plusieurs fois la lecture de L'appel du coucou à plus tard. Cet été ce fut donc la bonne et bien m'en a pris.
C'est bien ficelé,les personnages sont rapidement attachants et même si c'est classique et sans réelle surprise le 1er tome de cette série est plus que prometteur.
On a vraiment envie d'en savoir plus sur ce détective atypique

Le polar de l'été - Luc Chomarat (la manufacture du livre):
Délicieusement fourbe Le Polar de l'été n'est évidemment pas un polar.Cela aurait été beaucoup trop simple et facile.
C'est par contre un roman vraiment drôle qui pose un regard décalé et ironique sur le polar d'aujourd’hui ainsi que sur la vision que certains peuvent en avoir.
Cela s'accompagne d'une réflexion douce et amère sur le temps qui passe.
Un vrai plaisir estival.

Le tombeau d'acier - Bear Grylls (Pocket):
dans le genre blockbuster d'action ce 1er tome de la trilogie de Bear Grylls atteint son objectif et remplit aisément le cahier des charges du genre.
Aventure,action,fusillades, explosions et complots sont au rendez-vous et font de ce Tombeau d'acier une lecture très divertissante.
Pour autant,dans le genre, notre frenchy Antoine Tracqui a mis la barre très haute et reste 2 ou 3 crans au dessus.

Germania - Harald Gilbers (10/18):
la comparaison revenant souvent autant l'évacuer de suite je n'ai pas encore lu de Philippe Kerr donc je n'ai pas senti plané l'ombre de Bernie Gunther.
à part une fin un tantinet rapide à mon goût tout le reste est vraiment très bon. L'immersion et la reconstitution de ce Berlin sont vraiment prenantes et passionnantes avec cette relation ambiguë et dangereuse entre l'ex-commissaire juif et l'officier SS. Ce duo contre-nature ayant autant d’intérêts respectifs à ce que leur cohabitation fonctionne pour résoudre cette enquête.

Dans son ombre - Gerald Seymour (Sonatine):
Parfois on laisse trainer à tord dans sa Pal des chef d’œuvre et c'est le cas pour moi avec Dans son ombre. Je l'ai oublié dans ma bibliothèque pendant plus de 2 ans.
J'ai rarement lu un récit qui marrie aussi bien la géopolitique (ici le conflit en Yougoslavie) et le crime organisé et surtout je n'ai jamais lu un tel face à face, une telle opposition avec un final incroyable et qui va assez loin. Et je ne vous parle même de ce numéro d'équilibriste mené de main de maitre par concernant les flashbacks. Là aussi je crois que je n'avais jamais lu ça.
Passionnant et fascinant

Solovki - Claudio Giunta (Le Masque):
Solovki me tentait beaucoup et l'attente n'est pas récompensée.
Les qualités d'écriture sont là, c'est indéniable, et c'est ce qui m'a fait aller au bout.
Vu le sujet ce n'est pas assez prenant. il y a beaucoup trop de longueur "hors-sujet", je n'ai jamais réussi à me passionner pour le regard sur la vie et les problèmes conjugaux du journaliste et même arrivé sur les îles Solovki ça ne décolle jamais vraiment. Cela manque cruellement de tension,d'angoisse.
c'est bien dommage

Une balade dans la nuit - George Pelecanos (Calmann-Lévy):
un nouveau venu et du classique pour Pelecanos.
Le nouveau venu c'est Spero Lucas,homme d'action mais pas que. Plus fin psychologiquement que son passé de Marines le laisse penser et à la situation familiale qui sort des sentiers battus tant sur le plan de la mixité ( à la This Is Us pour ceux qui ont vu la série) que de la religion.
Le classique c'est ce qui fait la patte,la signature de Pelecanos: la ville comme véritable personnage et acteur de l'histoire, plongée au cœur d'une communauté, focus sur les tensions raciales et sociales avec des pistes pour bouger des lignes.
Du très bon

Le fleuve des brumes - Valerio Varesi (Points) :
Beaucoup de charme pour ce roman humide et brumeux avec le Pô en élément central.
Comme Soneri et les habitués des crues on se laisse porter par les eaux du fleuve. C'est le Pô qui dicte le rythme.Cela ne sert à rien de vouloir aller contre.
Le côté secrets enfouis qui ressortent à la lumière est tout ce qu'il y a de classique mais l'atmosphère un rien dilettante où l'on prend le temps d'apprécier le plaisir de bonnes tables et de rencontres gentillement grivoises emporte largement mon adhésion.
J'ai sincèrement apprécié cette lecture comme une parenthèse un peu rétro,un peu hors du temps.