Lecture Manga, BD et romans

Puta Madre #1 et #2 Présentée comme une spin-off de Mutafukaz, Puta Madre nous présente l'histoire d'un jeune latino de 12 ans incarcéré pour le meurtre de son petit frère. Même si je ne vois, pour l'instant, pas le lien avec la série originale, c'est de la très bonne came. On retrouve le talent de scénariste de Run qui n'a pas son pareil pour les textes percutants et les histoires de gangs. Ici, on se retrouve dans une ambiance proche de la série Oz, c'est violent, sombre et grinçant. Au dessin, Neyef fait du très bon boulout et je suis impatient de lire la suite.

Mariachi plaza - Michael Connelly (Calmann-lévy):
Depuis que Bosch est passé de la crim' à au service des cold case le niveau est au minimum bon et ce Mariachi Plaza ne fait pas exception.
Ressortir des affaires enterrées permet à Connelly de faire prendre son temps à Bosch. Il n'y a plus d'urgence et ça correspond bien à l'état d'esprit d'Harry, son âge et à la bande-son.Un très bon cru qui se savoure tranquillement et paisiblement.
Néanmoins le bout de la route se profile. Ce que semble confirmer le 4ème de couv' du nouvel opus. Hâte de voir ce que ça donne

Dust - Sonja Delzongle (Denoël):
j'en sors assez partagé. ça part très fort avant un gros tassement au bout d'une centaine de pages. je ne suis pas fan du pendule ni de ce côté j'ai hésité entre 2 fils narratifs et au lieu de faire un choix j'utilise les 2. j'ai trouvé ça un peu forcé, que ça ne s'emboitait pas bien. Un peu trop de tout en fait,à mon goût ça aurait demandé à affiner un peu plus
Et pourtant ça se lit plutôt bien,j'y suis allé au bout sans forcer.

Une affaire d'homme - Todd Robinson (Gallmeister):
The boys are back!!!!
Ce titre des Dropkick Murphys accompagne à merveille le retour de Boo,Junior et du reste de la bande. Le titre français ne ment pas: une affaire d'hommes, les vrais de vrais, bourrés à la testostérone (et pas que), des velus,des couillus. Et pourtant souvent tout n'est qu'une affaire de façade, d'image.De là partira toute une série d'embrouilles toutes plus grosses les unes que les autres.
Todd Robinson avec sa bande de bras cassées (souvent au propre comme au figuré) ne fait pas dans la dentelle ni dans la demie-mesure pour montrer l'absurdité et le manque de tolérance.
Souvent WTF, Une affaire d'homme envoie du bois. ça cogne,ça bastonne,c'est Boston et ses Bruins,ça picole,ça sent la sueur et rien n'est épargné à ces rois de la loose. Il leur suffit de faire un pas ou d'ouvrir la bouche pour que les emmerdes se succèdent aux emmerdes.
Super jouissif,j'adore!!!

Attaque des Titans T.1 à 13 Les dessins ne sont pas toujours très réussis, mais ils possèdent une énergie assez dingue mis au service d'une histoire qui fonce à tout allure et sans temps morts. Le scénario assez bourrin de prime à bord révèle peu à peu ses cartes et ses surprises pour complexifier l'histoire et ses enjeux. Je ne regrette pas de m'y être mis.

Hato Mélangeant les modes narratifs BD classique et illustration de conte, Tezuka livre une saga au long cours sur la vie de deux frères dans un Japon peuplé de créatures mythologiques. Le récit est drôle, rythmé et inventif. On sent que l'auteur prend beaucoup de plaisir à raconter cette histoire qui n'est peut-être pas la plus ambitieuse qu'il soit mais qui n'ennuie jamais. Une bonne surprise.[/b]

Lonesome Dove T.2 de Larry McMurtry : Après avoir bien posé ses personnages dans la première partie, Larry McMurtry peut se focaliser sur l'aventure tout en continuant à travailler ses personnages. Cette deuxième partie est riche en péripéties, rebondissements et émotions. La mort peut surgir à tout moment souvent de manière assez peu héroïque et flamboyante. Aucun des personnages n'est à l'abri d'un malheureux concours de circonstances, des conséquences d'une accumulation de mauvais choix. Car le récit est avant tout une histoire d'hommes et de femmes. Chacun faisant prenant des décisions, parfois au détriment de toute rationalité, mais mu par leurs émotions, leur vécu. Ce sont des êtres que l'on a appris à aimer tout au long de ces 1200 pages avec leurs qualités, mais surtout leurs défauts qui les rendent si proches de nous. C'est une oeuvre ample et généreuse mais aussi terriblement humaine.

Mortel Sabbat - Preston et Child (L'Archipel):
tout ce qui fait le succès de la série est présent mais la construction en 2/3 1/3 avec 2 arcs narratifs qui se succèdent l'un à l'autre avec assez peu de liens ne m'a pas convaincu. Je pense que cela aurait pu être plus entremêlé que ça.
Par contre la fin est sacrément alléchante. je ne lirai pas la 4ème de couv' du prochain pour ne rien apprendre en avance

J'ai relu tout Hunter x Hunter pour lire le T33. C'est définitivement un de mes shonens préférés, peut être le seul où l'aspect stratégique des combats reste primordial après tant de volumes. A coté de ça, Togashi est définitivement un as quand il s'agit de pondre des pouvoirs obéissant à des règles bizarres ou de donner de la consistance à son monde. D'ailleurs, les personnages de quatuor principal apparaissent très peu dans le volume 33 (On ne voit Gon que quelques pages) mais l'auteur utilise ses pages pour approfondir son intrigue et j'ai adoré.
C'est vraiment dommage que la parution soit si irrégulière. (4 ans entre le vol.32 et le vol. 33 quand même )

psychocouac a écrit:

J'ai relu tout Hunter x Hunter pour lire le T33. C'est définitivement un de mes shonens préférés, peut être le seul où l'aspect stratégique des combats reste primordial après tant de volumes. A coté de ça, Togashi est définitivement un as quand il s'agit de pondre des pouvoirs obéissant à des règles bizarres ou de donner de la consistance à son monde. D'ailleurs, les personnages de quatuor principal apparaissent très peu dans le volume 33 (On ne voit Gon que quelques pages) mais l'auteur utilise ses pages pour approfondir son intrigue et j'ai adoré.
C'est vraiment dommage que la parution soit si irrégulière. (4 ans entre le vol.32 et le vol. 33 quand même   )

Je ne peux que plussoyer, par contre j'ai un peu peur, de retrouver le syndrome Luffy et tant d'autres persos pour Gon, au vu de ce que dit son père.

Spoiler:

kab a écrit:

psychocouac a écrit:

J'ai relu tout Hunter x Hunter pour lire le T33. C'est définitivement un de mes shonens préférés, peut être le seul où l'aspect stratégique des combats reste primordial après tant de volumes. A coté de ça, Togashi est définitivement un as quand il s'agit de pondre des pouvoirs obéissant à des règles bizarres ou de donner de la consistance à son monde. D'ailleurs, les personnages de quatuor principal apparaissent très peu dans le volume 33 (On ne voit Gon que quelques pages) mais l'auteur utilise ses pages pour approfondir son intrigue et j'ai adoré.
C'est vraiment dommage que la parution soit si irrégulière. (4 ans entre le vol.32 et le vol. 33 quand même   )

Je ne peux que plussoyer, par contre j'ai un peu peur, de retrouver le syndrome Luffy et tant d'autres persos pour Gon, au vu de ce que dit son père.

Spoiler:

Ouais après,

Spoiler:

Et puis surtout ça reste un détail (dumoins pour l'instant).

je vois

Spoiler:

kab a écrit:

je vois

Spoiler:

Je te rejoins à moitié

Spoiler:

psychocouac a écrit:

kab a écrit:

je vois

Spoiler:

Je te rejoins à moitié

Spoiler:

Ne nous inquiétons pas pour des choses qui n'arriveront certainement pas avant 30/40 ans.

Gendar a écrit:

psychocouac a écrit:

kab a écrit:

je vois

Spoiler:

Je te rejoins à moitié

Spoiler:

Ne nous inquiétons pas pour des choses qui n'arriveront certainement pas avant 30/40 ans.

Et encore, en admettant que ça arrive jusque là.

Lu Alice au pays des singes et Le rapport de Brodeck. Autant dire les opposés complets dans le monde la BD. Le second est excellent, ça n'est pas une surprise: Larcenet maîtrise son sujet et sa narration. Pour Alice, c'est drôle et surtout c'est très joli. J'ai préféré la fin expéditive au début qui prend trop son temps. Je ne suis pas sûr que ce soit pour enfants pour autant parce qu'il y a énormément d'expressions qui ne vont pas forcément être compréhensibles.

En tout cas, dans deux styles différents, Keramidas et Larcenet proposent un travail formidable.

L'Affaire Isobel Vine - Tony Cavanaugh (Sonatine):
un très belle découverte.Tant pour la plume de Cavanaugh que pour ses personnages,Darian Richards en tête qui devrait devenir le personnage récurrent charismatique et emblématique qui manquait chez Sonatine.
Un cold case pour lever tous les doutes sur le futur chef de la police remet en selle le fameux Darian Richards. Un flic obstiné,têtu,qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et tout ça encore plus quand cela concerne des flics ripoux.Un Harry Bosch australien qui vieillirait mieux que son homologue US.
Un ton cynique,un plume pointue et précise , une maitrise parfaite de l'alternance narrative entre "je" et le "il" et un trio très attachant.
ça frôle la perfection, seule 2-3 petits détails venant du fait que ce n'est pas le 1er roman de la série peuvent éventuellement légèrement gripper l'ensemble.
Du Hard Boiled à la sauce Aussie qui d'emblée frappe fort.

Nestor Burma contre CQFD: un titre un poil mensonger dans cette adaptation de roman. C'était mon premier Burma en BD et j'ai trouvé ça pas mal même si la trame est légère et que certains passages sont accélérés. On ne voit par exemple pas en quoi Burma et CQFD sont réellement opposés. Mais ça me donne envie d'en lire d'autres, notamment ceux de Tardi.

Le Chateau des Etoiles T.1 et 2 Premier cycle irréprochable. On sait déjà qu'Alex Alice est une brute au dessin et ça se confirme. Avec des couleurs très claires et lumineuses, il arrive à donner vie à ce joli récit qui lorgne vers Jules Verne. L'histoire est plutôt sympa à suivre, même si elle n'est pas nécessairement révolutionnaire, il y a de bonnes idées et un potentiel pour la suite qui laisse rêveur.

A vol d'oiseau - Craig Johnson (Gallmeister):
peut être le meilleur Longmire jusque-là (et pourtant la barre est haute).
une histoire simple,pleine d'humanité et d'humour où une nouvelle fois Walt plonge en lui-même pour toujours avancer et ne jamais renoncer.
moi j'ai systématiquement l'impression de retrouver de vieux amis, d'en faire partie. j'ai rarement eu autant de proximité avec des personnages qu'avec ceux de Craig Johnson.
Et puis quelle sacrémment bonne idée que de faire débarquer la famille Long parmi tous les protagonistes habituels, son plus éminent représentant en tête: Lolo Long nouvelle chef de la police tribale.
la "cohabitation" avec Moretti devrait faire des étincelles.
C'est lumineux et ça fait du bien

Janua Vera; Jean-Phillipe Jaworski: admirablement écrit.
De la littérature médiévale-fantastique, ce n'est vraiment pas tous les jours. Lorsqu'on a de la chance, c'est au mieux bien et/ou efficacement écrit. Mais ce recueil de nouvelles est d'un tout autre niveau d'un point de vue strictement littéraire. La langue y est ciselée et inventive, un réel plaisir esthétique.
Pour les histoires, on a un éventail varié de situations dans le genre: récit de guerre, conte, politique... Aucune histoire n'est inférieure à l'autre, même celles qui pourraient n'être pas a priori de celles qui nous intéressent le sont grâce au talent de l'auteur.
Dans le même univers, le roman Gagner la guerre promet d'être exceptionnel s'il tient ce niveau*.

*dans la production littéraire en général, pas uniquement en fantasy

Rawhide Kid a écrit:

Janua Vera; Jean-Phillipe Jaworski: admirablement écrit.
De la littérature médiévale-fantastique, ce n'est vraiment pas tous les jours. Lorsqu'on a de la chance, c'est au mieux bien et/ou efficacement écrit. Mais ce recueil de nouvelles est d'un tout autre niveau d'un point de vue strictement littéraire. La langue y est ciselée et inventive, un réel plaisir esthétique.
Pour les histoires, on a un éventail varié de situations dans le genre: récit de guerre, conte, politique... Aucune histoire n'est inférieure à l'autre, même celles qui pourraient n'être pas a priori de celles qui nous intéressent le sont grâce au talent de l'auteur.
Dans le même univers, le roman Gagner la guerre promet d'être exceptionnel s'il tient ce niveau*.

*dans la production littéraire en général, pas uniquement en fantasy

Gagner la guerre est excellent! Je l'avais lu avant Janua Vera que j'avais trouvé un cran en dessous. Il faut dire que je suis tombé sous le charme de cette crapule de Don Benvenuto et que j'étais un peu frustré que toutes les nouvelles ne soient pas sur lui.

Satanie Un récit qui démarre sur des bases plutôt classiques et qui peu à peu fait découvrir un monde totalement inconnu et de plus en plus fou, magnifiquement illustré par Kerascöet.

Dans l'ombre - Arnaldur Indridason (Métailié):
mi-polar historique mi-roman d'espionnage Indiridason met en lumière une page d'histoire pas forcément très glamour de son pays et de la société de l'époque, l'Islande, entre tentation du nazisme et gène de l'occupation, oui c'est le terme fort employé, de l'île. Alors autant je m'attendais à la présence Britannique autant j'ai découvert avec énormément de surprise que les forces US étaient présentes en 1941 bien avant leur entrée en guerre.Et ces présences ont visiblement marquées durablement la société islandaise.
Amateurs d'action trépidante vous pourrez passez votre chemin, ici c'est une enquête menée très classiquement, du porte à porte et témoignage après témoignage on déroule la bobine pour découvrir le fin mot de l'histoire.
Un certain académisme qui colle parfaitement à la période et au ton du récit.
à la lecture des 1ères pages du roman suivant offertes en bonus je me demande si ça sera une véritable trilogie au sens classique ou une anthologie du récit de l'ombre (clandestinité et résistance)

La Vérité de T. Pratchett. Il fallait bien que ça arrive après 26 bouquins, je ressors un peu déçu d'une escapade dans le Disque-Monde. Il y a toujours ce talent d'écriture, mais je trouve que l'histoire traine beaucoup trop en longueur et aurait gagné à être plus ramassée car on devine vite les tenants et les aboutissants et le comique de répétition qui est pourtant un point fort de l'auteur devient ici du comique répétitif. C'est pas mauvais et j'ai quand même lu ça sans rechigner, mais ce fut plus laborieux et moins drôle qu'à l'accoutumée.

Une Offrande à la tempête - Dolores Redondo (Folio):
La trilogie du Baztan se referme avec ce dernier chapitre. Une trilogie de haute volée. Rarement un équilibre aura été aussi bien trouvé entre intrigue au long cours, folklore et mythologie locale et surtout riche histoire familiale.C'est pour moi le point fort de Dolorès Redondo. Et à rebours j'y retrouve, dans cet équilibre et la manière dont il est construit, une influence indéniable pour la série Zone Blanche diffusée récemment par France 2.
Et pour apprécier et appréhender pleinement ce dernier volume il faut vraiment avoir lu L'homme invisible et de De chair et d'os au préalable.Ne pas le faire est possible mais ça serait vraiment se priver de certaines clés et passer à côtés personnages forts.
le sujet,l'infanticide, est difficile mais Dolorès Redondo évite brillamment l'écueil du pathos et ce n'est pas un exercice facile. Bravo à elle.
La dernière phrase laisse planer la possibilité de retrouver un jour ou l'autre, et ailleurs que dans le Baztan, l'inspectrice Amaia Salazar.
Et ci c'était le cas ce serait avec beaucoup d'intérêt et de plaisir.